Équipe de France féminine : Wendie Renard vide son sac !
À cinq mois de la prochaine Coupe du monde, la capitaine des Bleues Wendie Renard a annoncé sa mise en retrait de l’équipe de France avant d’être imitée dans la foulée par ses coéquipières Marie-Antoinette Katoto, Kadidiatou Diani et Perle Morroni. Soutenue par la planète football, à l’image des messages de soutien de l’UNFP, Griedge Mbock, Sarah Bouhaddi, Megan Rapinoe ou encore Alex Morgan, la joueuse aux 142 sélections a pris la parole pour détailler ce choix fort.
Un - nouveau - sacré coup de massue sur la Fédération française de football. D’ores et déjà sous le feu des projecteurs à cause de présumés comportements déplacés et sexistes de Noël Le Graët, dénoncés par plusieurs employés de la 3F, l’instance va devoir gérer une nouvelle crise. Et non des moindres. Lassée par les méthodes de Corinne Diacre, à la tête de l’équipe de France féminine, Wendie Renard a décidé de claquer la porte et ne sera donc pas disponible pour le prochain Mondial, prévu en Australie et en Nouvelle-Zélande cet été.
Wendie Renard en avait ras le bol !
Imitée par Marie-Antoinette Katoto, Kadidiatou Diani et Perle Morroni, la capitaine de l’Olympique Lyonnais, soutenue par de nombreuses joueuses, a décidé de sortir du silence pour justifier son choix. « C’est une décision qui trottait dans ma tête depuis un moment, même après l’Euro. Aux vues des matchs, de la situation, des réunions que j’ai pues faire avec la coach, j’ai pris cette décision d’arrêter. On m’a toujours dit dans la vie le plus gêné s’en va, j’étais gênée de cette situation. J’essaie de faire changer certaines choses pour que l’on puisse être performante individuellement et collectivement.. Je n’ai pas envie de me prendre la tête à mon âge, j’ai assez d’expérience. J’ai donc décidé d’écrire ce message et de le faire avec mon cœur », a tout d’abord assuré la défenseure de 32 ans dans un entretien accordé à RMC Sport.
Déterminée à l’idée de renverser le management actuel, mené par la très controversée Corinne Diacre, Wendie Renard a, par ailleurs, fait part de sa lassitude concernant le système global : «cela fait quelques années que la coach et le staff sont là, et qu’on essaie de faire avancer les choses. Le système c’est tout simplement être professionnel. Mais c’est même un ras le bol général, par rapport à la Division 1, cela fait des années que l’on réclame des choses. Il faut faire avancer tout ça. Dans nos clubs quand on discute avec les coéquipières étrangères, oui elles ont parfois des problèmes dans leur sélection ou avec leur fédération, mais j’ai l’impression que pour nous femmes et sportives de haut niveau, c’est compliqué. On doit toujours, toujours se battre, quitte à arriver à des situations individuelles compliquées. Aujourd’hui, c’est personnel. Je n’y arrive plus. Je n’arrive pas à faire semblant.»
Retrouver les exigences du très haut niveau…
Un choix assumé à l’heure où l’équipe de France féminine peine à briller sur la scène internationale (élimination en quart de finale du Mondial 2019, élimination en demies de l’Euro en 2022). Pour rappel, Noël Le Graët a toujours soutenu publiquement, ou non, la sélectionneure des Bleues, en poste depuis le 30 août 2017. Et ce malgré de nombreuses polémiques (Wendie Renard avait notamment perdu son brassard de capitaine alors qu’elle le portait depuis 2013, sans parler d’Amandine Henry, mise à l’écart en novembre 2020), un vestiaire frustré et des méthodes discutées (séances pas assez poussées sur le terrain ou en vidéo, échauffements trop longs, systèmes tactiques incompréhensibles…). Autant de failles poussant Renard à prendre du recul vis à vis de l’équipe de France. De quoi également responsabiliser les hautes sphères ?
«Avec la sélectionneure, on s’est donc vu en équipe de France, on a discuté des changements, mais je n’ai pas souhaité l’informer que j’allais arrêter car je voulais tout simplement bien finir mon stage. Le staff n’est pas à la hauteur ? Ce n’est pas à moi de dire ce genre de choses, ce n’est pas de mon ressort. C’est à la direction de la Fédération de prendre ses responsabilités. Je les ai prises aujourd’hui en tant que joueuse. On est un groupe, peut-être que toutes les filles ne partageront pas mon avis, mais moi personnellement, quand on veut atteindre le haut niveau, on se doit de mettre les exigences qu’il faut, et on travaille en conséquence pour. Je dis juste que tout le monde doit prendre ses responsabilités. Moi j’ai dit que je ne pouvais plus cautionner. S’ils ont envie d’entendre mon message, tant mieux. Je dis juste que ne peux plus, je pense que cela se respecte», a ainsi conclu l’emblématique capitaine des Bleues. Le message est clair. La balle est désormais dans le camp adverse.
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