Liga

Liga : le terrible échec saoudien d’Almería

Le projet saoudien d’Almería est en train de tourner au fiasco total. Un nouveau cas d’investissement étranger en Liga qui échoue.

Par Max Franco Sanchez
3 min.
Chumi, catastrophé après une nouvelle défaite andalouse @Maxppp

31 rencontres de Liga sans connaître la victoire. C’est un record historique dont Almería se serait bien passé. Lundi soir, les Andalous n’ont pas pu faire mieux qu’un match nul 2-2 face au Séville FC, et, du haut de leurs dix points en championnat, semblent déjà condamnés à la relégation. Au delà des causes de cet échec monumental et des considérations sportives déjà évoquées dans un long article publié par nos soins en février, il est assez intéressant de constater qu’il s’agit là de l’un des premiers échecs saoudiens en Europe.

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Avec une précision importante à apporter, tout de même : le club est détenu par Turki bin Abdul Mohsen Al-Sheikh, qui est certes un homme très puissant en Arabie saoudite, mais le club n’appartient pas au PIF comme cela peut être le cas de Newcastle. C’est un projet individuel si on peut ainsi dire, et non un projet étatique. Il convient aussi de signaler que le projet n’a jamais eu, pour ces premières années du moins, des ambitions démesurées. Le but a toujours été de stabiliser le club en Liga, avant d’éventuellement viser plus haut. Installer des bases solides, avec une refonte totale du stade et la construction d’un centre d’entraînement d’élite à venir par exemple, plutôt que de brûler les ailes en allant trop haut dès le départ.

De quoi donner raison à Javier Tebas ?

Mais là, c’est mal parti, et après deux saisons dans l’élite du football espagnol, Almería va retrouver l’enfer de la deuxième division ibérique. Il faut dire que la Liga est un terrain de jeu très complexe pour les investisseurs étrangers. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si très peu de clubs sont rachetés en Liga. Même si c’est un projet qui se jugera sur la durée, Almería semble pour l’instant suivre le même destin que les projets chinois à Granada et à l’Espanyol. Le Singapourien Peter Lim a plongé Valence dans un véritable cauchemar, alors que les mésaventures de Malaga, aujourd’hui en troisième division, sont encore dans les esprits. Et pour cause, réaliser des investissements en Espagne peut-être relativement compliqué, pour des raisons liées aux impôts et à l’administratif. Mais surtout, la Liga impose un fair-play financier très strict qui empêche les investissements colossaux sur le mercato par exemple.

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Même si l’homme le plus riche de la planète venait à racheter un club espagnol, il ne pourrait pas dépenser plus d’argent que ce que le club génère de lui-même grâce aux droits TV, au merchandising ou à la vente de joueurs. Il est donc pratiquement impossible d’espérer se hisser tout en haut du championnat sur une période de temps assez courte. Et de façon plus globale, rien n’est fait pour attirer et faciliter l’arrivée de capital étranger. Javier Tebas lui-même se manifeste régulièrement contre les clubs états et préfère les modèles de clubs stables, pérennes, et qui se développent par la formation de joueurs et un ancrage local marqué. Quand on voit l’échec à répétition de certains projets, on ne peut que lui donner raison…

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