Real Madrid : Zinedine Zidane sort de ses gonds face à la presse
De retour devant la presse douze jours après avoir contracté le Covid-19, Zinedine Zidane avait besoin d'exorciser. Fatigué de voir son poste remis en question à chaque contreperformance, l'entraîneur du Real Madrid a perdu son sang froid.
Il était attendu par une dizaine de journalistes, tous collés à leur écran, protocole sanitaire oblige. Zinedine Zidane, de retour sur le banc et en salle de presse après avoir vaincu le Covid-19, qui l'a éloigné du terrain et de ses joueurs pendant 12 jours, avait besoin de se dégourdir les jambes... et la langue. Dans un contexte toujours tendu, avec une élimination prématurée en Supercoupe et en Coupe d'Espagne, une troisième place au classement de La Liga, juste derrière le rival catalan mais déjà à dix points du voisin de l'Atlético, le Real Madrid avance en terrain miné.
Alternant nuls, défaites et victoires depuis le début de l'année 2021, Zidane est décrié. Ses performances scrutées à la loupe. Nul doute que l'élimination pour son entrée en lice en Copa del Rey, face au modeste Alcoyano, pensionnaire de Segunda Division B, est encore dans toutes les têtes des supporters. La presse espagnole, elle, n'hésite pas à appuyer là où ça fait mal. Et le coach français a, à l'occasion d'un isolement forcé, visiblement tué le temps en parcourant la presse. Cet après-midi, c'est un Zizou remonté qui a repris de volée un journaliste qui osait évoquer sa situation précaire.
La réponse cinglante à un journaliste
«Vous êtes sérieux ? Votre question là est sérieuse ? Chaque jour, on dit que je vais dégager... Bien sûr, je demande qu'on nous laisse travailler. L'année dernière, nous, le Real Madrid, nous avons gagné la Liga. Nous avons le droit de nous battre pour la Liga cette année. Au moins cette année. L'année prochaine, s'il faut changer, nous changerons... Cette année ? Battons-nous, ceux qui ont gagné la Liga l'année dernière. Pas il y a dix ans, l'année dernière. Juste un peu de respect pour tout cela. Tu me fais rire... Mais ça va. Vous dites beaucoup de choses et vous devez vous rendre compte de leur portée. Dites-moi en face "nous voulons que vous dégagiez" et ne le faites pas seulement dans mon dos».
Après cet épisode, un autre journaliste s'est alors posé en victime, demandant au coach s'il éprouvait une colère dirigée envers la profession. Plus calme, Zinedine Zidane a alors réclamé un respect mutuel. « Au final, vous faites votre travail, mais c'est vrai qu'un jour pour vous je suis le coach du Real Madrid, le jour suivant on fait nul ou défaite, vous me mettez dehors. J'accepte, mais je m’énerve pour que vous compreniez que vous faites votre travail, mais que nous aussi, on va se battre, on va travailler. Comme vous, vous faites votre travail. Vous devez aussi nous respecter, respecter notre travail. Chacun son boulot. » Le Français, qui a ensuite justifié, avec un sourire, son énervement par une période d'isolement forcée, a terminé d'exorciser en français.
Zidane seul contre tous
Lorsqu'un journaliste du Parisien présent à la conférence de presse lui a demandé pourquoi cet état de tension, Zidane s'apaise, presque ému, lui a répondu dans la langue de Molière. « Ce qui me fait rire, c'est ce pourquoi. J'ai l'impression que je suis le seul ici à qui ça ne fait pas plaisir d'entendre que je suis viré à chaque mauvais match. Non, je ne suis pas content. Je suis remonté. J'ai envie de le dire, qu'on me laisse la chance de travailler, de continuer avec mon équipe, tous les joueurs qui ont gagné la Liga l'année dernière. Un peu de respect. Si je n'y arrive pas, oui on va changer. Mais j'ai toujours assumé mes responsabilités. Je l'ai toujours dit. Je veux m'affirmer, je veux montrer que tout le monde va se battre jusqu'au bout ! » Il ne lâchera rien.
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