France - Irlande : les notes du match
La France tient son billet pour les quarts après avoir battu l'Irlande (2-1), non sans difficulté. On notera la belle prestation d'Antoine Griezmann, auteur des deux buts tricolores cet après-midi.
Ce fut dur, mais la France est en quarts de finale, après être venue à bout de l’Irlande (2-1). Pourtant, la rencontre démarrait franchement mal pour les Bleus, puisqu’au bout de deux minutes seulement, Pogba fauchait Long dans la surface. Brady se chargeait de transformer le penalty, qui a touché le poteau avant de se loger dans le fond des filets de Lloris (2e). Coup dur, mais la France réagissait plutôt bien, avec plusieurs situations chaudes dans la surface irlandaise. Pourtant, l’occasion la plus chaude était encore à mettre à l’actif de l’Eire, puisque Murphy, d’une frappe croisée, obligeait Lloris à être décisif pour éviter un deuxième but adverse (23e). Et les mauvaises nouvelles s’enchaînaient. Suite à son carton jaune, N’Golo Kanté se voyait suspendu pour les quarts de finale.
L’Irlande endormait bien la rencontre, provoquant plusieurs fautes tactiques pour couper le jeu et n’hésitant pas à perdre un peu de temps à chaque contact avec un joueur tricolore. Quoi qu’il en soit, la tactique était payante, puisque la France avait de plus en plus de mal à se hisser dans les derniers mètres adverses. Ils n’avaient pas de mal à créer du danger sur coup de pied arrêté, comme ce coup-franc de Brady sur la tête de Duffy passé à quelques centimètres du poteau gauche des cages défendues par Lloris (43e). Payet et Griezmann étaient ensuite à l’origine de la meilleure occasion tricolore, mais leurs tentatives dans la surface s’échouaient tour à tour sur une défense irlandaise totalement regroupée derrière. Au retour des vestiaires, Kingsley Coman était entré en lieu et place de N’Golo Kanté pour apporter plus de profondeur au jeu de la France. Koscielny, seul au deuxième poteau, ne parvenait pas à cadrer sa tête sur un coup-franc tiré depuis le côté gauche de l’attaque.
Les hommes de Deschamps étaient enfin dans leur match, mais les Irlandais étaient eux aussi dangereux, avec un Lloris qui a encore sauvé la baraque après une contre-attaque irlandaise (52e). Matuidi tentait sa chance de loin, mais Randolph répondait présent (55e). L’égalisation ne s’est pas fait attendre. Payet a décalé pour Sagna, qui a centré sur Griezmann, auteur d’une tête parfaite qui a terminé au fond des filets (1-1, 58e). L’attaquant de l’Atlético récidivait dans la foulée. Après une superbe remise de Giroud, il crucifiait Randolph (2-1, 61e). En feu, il provoquait même l’expulsion de Duffy, fauché alors qu’il s’en allait seul en direction des cages (68e). La domination était totale, et Gignac expédiait un ballon sur la barre peu après son entrée en jeu (77e). L’attaquant de Tigres était à deux doigts d’ouvrir son compteur sur un bon centre de Matuidi, mais ne trouvait finalement pas le cadre, de très peu (86e). Le travail est fait, et les Bleus sont en quarts !
L'homme du match : Griezmann (7,5) : il a été l’un des hommes forts de la France en première mi-temps prenant le jeu à son compte. Il a tenté et a cadré des frappes. Pendant un long moment, il n’a pas réussi grand-chose, puis l’éclair ! Sur un sublime centre de Bacary Sagna, l’attaquant de l’Atlético Madrid redonne espoir à la France d’une sublime tête (58e). Il est définitivement le sauveur des Bleus sur cette rencontre. Grâce à un sublime appel, il reçoit une déviation de Giroud. Seul devant Randolph, il garde son sang-froid et double la mise pour les Bleus (61e) ! Il est à l’origine du rouge de Duffy (66e). Il a été aussi très précieux à la récupération en taclant à de nombreuses reprises.
France
- Lloris (6,5) : le capitaine de l’Équipe de France n’a pas réellement eu le temps de se mettre en jambe qu’il allait déjà chercher le ballon au fond des filets. Il est pris à contre-pied sur le penalty de Brady (2e). Il sauve son camp sur une frappe d’Hendrick en s’étendant bien (21e). Le portier de l’EdF, qui a battu le record de capitanat cet après-midi, a maintenu son équipe à flot.
- Sagna (5) : défensivement peu à l’aise il s’est beaucoup porté vers l’avant, mais ses centres sont toujours aussi imprécis, compliqués du coup. Pourtant en deuxième période, il a eu plus d’espace et c’est ainsi qu’il a eu plus de temps pour ajuster. À la 58e il reçoit une passe de Dimitri Payet, et envoie un amour de centre pour Griezmann qui égalise. Il sauve son match avec cette passe décisive.
- Rami (4) : sur le penalty concédé par Paul Pogba, il se troue légèrement puisqu’en glissant il ne peut pas intervenir sur le centre irlandais. Plus à l’aise en deuxième mi-temps, il envoie un amour de long ballon pour Giroud qui dévie pour le but du 2-1 (61e). Peu en confiance il s’est même pris le bec avec Koscielny avant de se disputer quelque peu avec Bacary Sagna.
- Koscielny (5,5) : il a tenté tant bien que mal de couvrir les erreurs de ses partenaires en défense, mais il ne peut pas tout faire tout seul. Il aurait pu égaliser sur une tête suite à un coup-franc de Dimitri Payet dévié par la tête de Paul Pogba (48e). Les supporters français peuvent aussi le remercier cet après-midi tant il a été partout et su, à l’instar d’Hugo Lloris, maintenir les Bleus dans le match.
- Evra (4) : il est toujours trop loin de ses adversaires directs et par conséquent concède des corners ou des touches évitables. Cet Euro est compliqué pour le latéral de la Juventus Turin. En deuxième période il n’a pas eu beaucoup de travail et du coup on n'a pas pu percevoir ses lacunes. Il joue toutefois l’homme qui replace sur le terrain et demeure un leader, c’est au moins ça.
- Kante (5) : même après l’ouverture du score, il a gardé calme et sérénité pour récupérer puis relancer de l’arrière. Sa puissance au milieu a fait du bien à l’Équipe de France. Avec son carton jaune récolté à la 30e minute, il manquera le quart de finale. Il a été remplacé à la pause par Kingsley Coman (5). L’ailier du Bayern Munich a fait du bien par sa vitesse mais il confond souvent vitesse et précipitation, entrée encourageante toutefois. Pourtant il a fini blessé, remplacé par Moussa Sissoko (90e +3).
- Matuidi (5,5) : il a été, à l’instar de Pogba, très en dessous de ce que l’on attend de lui au milieu. Il a joué certes à droite de ce milieu à trois, mais n’a remporté que très peu de duels et sa technique est toujours handicapante lorsqu’il faut se porter vite vers l’avant. En seconde période, de son côté, ça allait mieux il a même cadré une frappe qui aurait pu rentrer (56e) si Randolph ne s’était pas bien détendu.
- Pogba (4,5) : il a très mal débuté cette rencontre, car c’est lui qui fait faute dans la surface sur l’ouverture du score de Brady sur penalty (2e). Il s’est peu à peu repris offensivement, mais il a toujours autant de difficulté défensivement. Remuant, il a subi un nombre de fautes incalculables. Il aurait pu trouver la lucarne sur un coup-franc lointain (24e). Finalement, ça a été mieux quand il a évolué plus bas. Il a alterné jeu long et jeu court avec aisance.
- Griezmann (7,5) : voir ci-dessus.
- Payet (6) : il est le dépositaire du jeu des Bleus. C’est lui qui dicte le tempo et les attaques. Ce n’est pas par hasard si le jeu de l’EdF passe le plus souvent par son côté gauche. Il était plus libre en deuxième période et ça s’est vu ! C’est lui qui décale parfaitement Sagna sur le but d’Antoine Griezmann (58e). Il a mieux distribué le jeu en deuxième période quand le bloc de l’Équipe de France évoluait plus haut.
- Giroud (6,5) : l’attaquant d’Arsenal a été plutôt à son avantage dans le jeu prenant le dessus sur la plupart des duels aériens contre les Irlandais. Il a continué à gagner tous ses duels en seconde période et fut un élément important des offensives bleues. D’une sublime déviation, il offre à Antoine Griezmann le deuxième but de l’Equipe de France (61e). Il offre une balle de triplé à Griezmann qui se fait faucher (66e). Remplacé par André-Pierre Gignac (73e). L’ancien Marseillais a tenté sa chance à la 76e minute et a buté sur le portier irlandais. Il a ensuite trouvé la barre transversale (77e).
Irlande
Randolph (5) : le portier de West Ham a livré une prestation assez convaincante. En première période, il n'a pas d'occasions où il doit s'employer à fond, mais est tout de même présent sur une tête de Griezmann, puis une frappe lointaine du joueur de l'Atlético (21e), ainsi qu'un beau coup franc de Payet. En deuxième période, il sort encore une belle main sur une frappe de Matuidi (55e) et ne peux pas faire grand chose sur les deux buts. Il empêchait cependant le Colchonero de signer son triplé en toute fin de rencontre.
Coleman (6) : match intéressant du latéral droit d'Everton, qu'on a vu dans un registre très défensif sur la pelouse du Parc OL. Il n'a jamais réellement été mis en danger par ses vis-à-vis, et a récupéré plusieurs ballons, remportant ses duels face aux joueurs offensifs tricolores. On regrettera logiquement un manque de présence dans les séquences offensives, mais il ne faisait probablement que respecter les consignes de son coach.
Keogh (5) : copie plutôt correcte du défenseur irlandais. Certes, il est complètement battu par Giroud lorsque le Gunner décale pour Griezmann sur le deuxième but, mais il n'y a pratiquement rien d'autre à lui reprocher sur ce match, lui qui a largement contribué à ce que sont équipe n'encaisse pas de but pendant presque une heure de jeu. On notera aussi quelques ballons gagnés dans les airs.
Duffy (4) : comme toute l'arrière garde irlandaise, il était acculé dans sa surface, ce qui ne l'a pas empêché de réaliser quelques actions décisives, comme celle belle intervention de la tête devant Giroud (12e). Il a été expulsé par l'arbitre suite à un tacle par derrière sur un Antoine Griezmann qui filait seul vers le but (66e). Une rencontre en demi-teinte au final, puisque jusqu'à son renvoi aux vestiaires, il était plutôt bien dans son match.
Ward (4) : une prestation en dents de scie, avec quelques bonnes interventions en première période. Il sort par exemple une frappe de Payet juste devant ses cages alors que le Réunionnais avait l'occasion parfaite pour égaliser. Il a ensuite sombré dès que la France a pris le dessus, prenant le feu et ne parvenant pas à aider ses coéquipiers de la charnière centrale.
McLean (4) : assez peu en vue sur l'ensemble de la rencontre, mais dangereux quand il a tenté. On notera par exemple quelques belles pénétrations sur son côté gauche qui ont mis en danger Sagna et Rami, mais qui n'ont finalement jamais abouti sur de véritables occasions ou situations tendues. John O'Shea l'a remplacé à vingt minutes de la fin pour insuffler un aspect plus défensif à l'équipe irlandaise après l'expulsion de Duffy. L'ancien mancunien a tout de même remporté quelques ballons dans le jeu aérien.
McCarthy (4,5) : providentiel dans l'axe. Costaud au milieu, dans les bons coups avec plusieurs récupérations dans l'entrejeu, il a coupé plusieurs actions offensives. En revanche, il n'a que très peu pesé offensivement. Il est aussi battu dans le jeu aérien par Griezmann sur le but de l'attaquant colchonero (58e). Il a laissé sa place à Hoolahan (72e), qui n'a pas eu énormément d'opportunités de montrer ce dont il est capable
Hendrick (5) : le complément parfait de McCarthy au milieu. Lui aussi était important dans le travail défensif, avec quelques récupérations et un pressing incessant, il a prouvé qu'il est plus doué balle au pied, étant plus actif dans l'élaboration du jeu et laissant quelques détails de qualité. Il a ensuite totalement disparu au fur et à mesure que la rencontre avançait et aurait même pu voir le rouge suite à un vilan tacle sur Coman (90e).
Brady (5,5) : l'ailier droit irlandais a été plutôt efficace. Il a parfaitement transformé son pénalty, qui a touché le poteau avant de franchir la ligne, et a montré sa qualité sur coup de pied arrêté, à l'image de son coup-franc catapulté sur la tête de Duffy juste avant la mi-temps. Dans le jeu, on ne l'a finalement que trop peu vu, et lui aussi a surtout dû se concentrer sur les labeurs défensives.
- Long (4,5) : il provoque de façon intelligente le pénalty au bout de deux minutes de jeu seulement. Il a souvent décroché pour aider ses coéquipiers à la récupération, ou pour venir s'emparer du ballon pour faire la transition milieu-attaque et tenter de servir ses autres coéquipiers du secteur offensifs. Pas un match brillant en somme, mais une performance tout à fait honnête au final.
- Murphy (4) : comme Long, il a aussi beaucoup participé aux tâches défensives de l'équipe. Il n'a pas touché beaucoup de ballons dans les derniers mètres, mais dès qu'il a reçu le ballon, il a été dangereux, forçant notamment Lloris à sortir une main décisive à la 23e minute. Remplacé par Walters (65e), qui n'a pas pu apporter grand chose à son équipe.