Alan Dzabana, Red Star : « l’OL ça restera le club qui m’a construit »
Buteur héroïque au tour précédent contre le RC Lens, Alan Dzabana, dit Dzabagoal, retrouve l'OL ce jeudi en huitième de finale de Coupe de France. L'occasion de rétablir certaines vérités sur ses parties de ping-pong avec Anthony Martial, croiser un bon paquet d'anciens partenaires, et pourquoi pas lancer pour de bon une carrière qui bat de l'aile depuis son départ de Lyon.
Foot Mercato : c’était il y a presque un mois maintenant, tu entres à la 78e minute en seizième de finale de Coupe de France face à Lens, Diego Michel égalise à 2-2 dans la foulée, et toi tu arraches la qualification à la 90e. Ton deuxième but cette saison, ton premier avec le Red Star. A quoi tu penses quand tu te remémores ce but ?
Alan Dzabana : c’est une fierté d’avoir marqué mon premier but au Red Star en match officiel, et d’autant plus à Bauer. Pour moi, c’est un stade emblématique. Ça m’a retiré un poids, aussi. Je suis venu au Red Star pour ça, pour retrouver de la confiance et enchaîner les matches. Maintenant ça reste à confirmer, à moi de continuer d'aller de l’avant. Comment c'était dans le vestiaire après la rencontre ? Honnêtement on a très bien fêté ça, on était très heureux, mais on s’est vite reconcentrés sur le prochain match. En championnat on enchaîne pas mal les matches, on en a presque deux par semaine, donc on a pas eu le temps de s’éterniser sur cette victoire face à Lens (3-2, le 6 mars).
Foot Mercato : revenir en Île-de-France cet hiver, là où tu es né et où tu as fait ta préformation (AS Breuilloise - Brou-sur-Chantereine - dès 5 ans, puis à l’US Torcy jusqu’en U15), c’est devenu une évidence pour toi quand tu as eu l’offre en main, et après le HAC ?
AD : clairement. La proximité que j’allais pouvoir retrouver avec ma famille, avec qui je suis très proche, a beaucoup compté. Ensuite, le projet du Red Star, avec l’objectif de montée en Ligue 2, la construction du nouveau stade Bauer qui sera prêt pour la saison prochaine et le centre d’entraînement, tout ça, ce sont des facteurs qui ont fait que j’ai sauté sur l’occasion. J’ai déjà eu des offres de National l’an passé, mais j’étais dans une autre dynamique, dans le sens où je voulais tout faire pour m’imposer au Havre. Mais ça s’est pas goupillé comme ça.
Foot Mercato : demain, en huitièmes, tu retrouves l’OL, ton club formateur. T’as réagi comment au moment du tirage ?
AD : ça fait plaisir, l’OL ça restera le club qui m’a construit. Si je suis le joueur que je suis aujourd’hui, avec ce bagage technique, c’est en partie grâce à ce club-là. Et puis je vais retrouver certains joueurs.
Foot Mercato : tu penses à Houssem Aouar ?
AD : il y a Houssem oui, mais aussi Maxence Caqueret, Melvin Bard, plusieurs joueurs pros avec qui j’étais quand je montais aux entraînements, et aussi Tino Kadewere, avec qui j’ai évolué au Havre. Avec Houssem il y a pas ce lien qui a été gardé. Sur les réseaux il y a certains joueurs avec qui on peut échanger, mais avec Houssem on a pas maintenu ça. C’est plus le cas avec Maxence Caqueret.
Foot Mercato : quand tu repenses à ces quatre années de formation (de 2012 à 2016, avant la réserve puis d'être transféré), votre superbe génération, la légèreté du football de jeunes aussi, tu as une forme de nostalgie ?
AD : on oublie jamais ses années de centre. J’en garde de très bons souvenirs, notamment le titre de champion U17. Pour la petite histoire, j'étais au centre avec Anthony Martial, moi c’était ma première année, et lui sa dernière comme c’est un 95. Et on jouait souvent au ping-pong, sauf que je le battais à chaque fois ! (Rires) Je garde vraiment de bons souvenirs de tout ça, avec le coach (Armand) Garrido qui m’a beaucoup aidé, qui m’a donné de nombreux conseils. J’aurais aimé que ça se termine différemment, j’aurais aimé avoir avec quelques minutes en pro, mais ça n’a pas été possible. La vie continue, on ne s’arrête pas à ça !
Foot Mercato : à l'OL, tu as notamment gagné le championnat de France U17 en 2014, en marquant en finale contre un PSG très costaud - avec notamment Nkunku, Ikone, Édouard ou Augustin -, avant d’être finaliste du championnat U19 en 2016 (L'OL s'incline cette fois en finale, contre ce même PSG). Le PSG que tu as recroisé en juillet dernier avec le Havre, un mois avant que le club soit finaliste de la Ligue des champions (défaite 9-0, amical). C'était comment ?
AD : jouer face à des grands joueurs c’est impressionnant, on a plus l’habitude de les voir à la télé. Je fais référence à Neymar. Après, j’en garde pas vraiment un bon souvenir parce qu’on a pris 7 quand même (9 en réalité, NDLR), ce qui est énorme, mais par contre c’est intéressant de voir comment ces joueurs se comportent en vrai.
Foot Mercato : le surnom Dzabagoal, qui te l’a donné en premier ?
AD : ce sont les supporters lyonnais, après mon premier but en amical avec l’OL face à Bourg-en-Bresse.
Foot Mercato : quand t’arrives à Lyon, à 14-15 ans, tu dis que tes idoles sont Lisandro López et Michel Bastos. C’est pour faire bien avec ton nouveau club ou tu le penses vraiment ?
AD : Non ! J’ai dit ça parce qu’à l’époque c’était les joueurs phares de Lyon ! Je m’inspirais d’eux, maintenant c’est plus le cas.
Foot Mercato : et Eden Hazard, c’est toujours ton modèle ?
AD : c’est plus compliqué maintenant vu qu’il est blessé, mais je m’inspire de Mbappé, dans sa faculté à être rapide dans les derniers mètres, à faire des appels dans la profondeur, et Neymar, même si c’est pas une source d’inspiration, techniquement ce qu’il fait c’est tellement élégant à voir.
Foot Mercato : à Lyon, en mars 2017 (à l’âge de 19 ans), tu signes pro, et dans la foulée tu es appelé par le Congo, mais tu ne rejoins finalement pas la sélection. Tu as des regrets par rapport à ce choix ?
AD : je ne regrette pas parce que je sais qu’en montrant de bonnes choses je pourrais aspirer à aller en sélection. A l’époque je voulais me concentrer sur mon club, je voulais trouver un endroit où je pouvais m’installer, faire ma place, pour ensuite penser à la sélection. Mais la porte n’est pas fermée.
Foot Mercato : quand on parle de Dzabana et du Congo, on pense souvent à Germain «Jadot», ton grand-père. Tu t’es renseigné un peu sur sa carrière ?
AD : son petit frère m’a beaucoup parlé de lui. Quand je suis allé au Congo en 2012, certains de ses anciens amis m’ont aussi parlé de lui. C’était un joueur avec énormément de talent, qui jouait numéro 10, malheureusement il est décédé très jeune (29 ans, NDLR). Pour la petite anecdote, il a mis un petit pont à Pelé, c’est plutôt pas mal !
Foot Mercato : à l’OL tu as aussi un record, tu es le meilleur buteur de l'histoire du club sur une saison de réserve (2016-2017), devant Alexandre Lacazette. C’est important ou anecdotique pour toi ?
AD : cela reste une fierté. Cela veut dire que j’ai fait du bon boulot cette saison-là et que ça va être compliqué pour un autre joueur de battre mon record.
Foot Mercato : si tu marques jeudi, tu célèbres ?
AD : … (Sourire) Honnêtement, ça va dépendre du but. Ce genre de choses ça ne se contrôle pas. Si c’est le but qui qualifie l’équipe comme face à Lens, bien sûr que je célèbre !
Foot Mercato : en fin de semaine, vous jouez aussi le Sporting Club de Lyon avec le Red Star. Cette semaine elle est pour toi. Tu vois ça comme le moment parfait pour définitivement lancer ta carrière, alors que tu viens d’avoir 24 ans ?
AD : ce sont deux matches qui peuvent changer le cours d’une carrière, c’est vrai. Après, la priorité du club c’est la montée en Ligue 2, donc il faut tout donner face à l’OL, mais surtout vite rebasculer derrière.
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