AC Milan : comment Stefano Pioli a sauvé son poste

Par Valentin Feuillette
5 min.
Stefano Pioli entraîneur de l'AC Milan @Maxppp

Alors qu’il était annoncé sur le départ à la fin de la saison, Stefano Pioli est parvenu à trouver les solutions pour guérir tous les maux d’un AC Milan qui s’enfonçait dans une épaisse crise sportive. La direction milanaise serait même en train de réfléchir à le prolonger.

L’AC Milan accueille l’AS Roma dans le cadre des quarts de finale aller de la Ligue Europa. Ce qui est habituellement une belle affiche de Serie A sera en ce jeudi soir un joli duel européen entre deux solides clubs italiens qui traversent une forme olympique. D’un côté, les Giallorossi vont beaucoup mieux depuis le départ de José Mourinho, remplacé par la légende romaine, Daniele De Rossi. De l’autre, les Rossoneri, convalescents pendant de longues semaines, ont bien pansé leurs multiples plaies. La guérison est telle que Stefano Pioli, annoncé sur le départ de manière presque certaine par toute la presse italienne, n’a jamais été aussi proche de rester à la tête de l’AC Milan. Un renouvellement de contrat est même d’actualité pour le tacticien de 58 ans, alors que son bail actuel court jusqu’au 30 juin 2025. Pourtant plusieurs noms d’entraîneurs, Antonio Conte, Thiago Motta et Raffaelle Palladino entre autres, ont été mentionnés ces derniers mois pour prendre la succession de Pioli.

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Le splendide printemps de Milan, avec treize points récupérés sur la période et un quart de finale de Ligue Europa maîtrisé, a accru d’une part la conscience de la direction d’avoir placé les bases d’un avenir important et d’autre part il a accru les regrets pour une course au Scudetto, évaporée trop tôt : «C’est une évolution importante, cela fait partie de la mentalité de mon groupe. Ce n’est pas difficile de trouver ces motivations, ça n’a pas toujours été une saison positive, on a souffert pendant une certaine période, on a essayé de s’isoler mais à l’intérieur nous avons ressenti cette souffrance. Quand une équipe souffre autant mais n’abandonne pas et reste unie, justement au niveau de la croyance en ce qu’elle faisait, maintenant qu’elle va bien les joueurs le savent et le reconnaissent. Il faut être tellement motivé, ce sera la période qui en dira beaucoup sur la saison», a expliqué Pioli en conférence de presse. Stefano Pioli a eu le mérite, reconnu par l’ensemble de la direction, d’avoir relancé une saison et maintenu le groupe soudé alors que la crise de décembre semblait avoir porté un mauvais coup à du groupe.

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Une série inédite depuis 2006

L’AC Milan a remporté ses sept dernières rencontres toutes compétitions confondues. Sept succès consécutifs qui représentent la meilleure série pour le club lombard depuis 2006. En effet, cela faisait 18 ans que les Rossoneri n’avaient pas connu un passage aussi doré. Voilà ce qui semble inimaginable quand on se remémore les nombreuses déceptions collectives sans saveur, ni contenu encourageant il y a quelques mois : «Je dois dire que nous avons souffert et les fans aussi. Ce qu’ils ont fait dans les moments difficiles est un grand honneur, ils ne nous ont jamais abandonné. Nous devons profiter de cet enthousiasme. Le mois prochain et demi sera très important et nous pouvons bien réussir mais dans le football, seul le prochain compte et les jugements changent rapidement. Nous avons un grand objectif, nous voulons être le plus compétitifs possible dans les deux compétitions, terminer deuxième du championnat et aller au fond de la Ligue Europa. C’est notre objectif, notre motivation et nous devons travailler dur», a expliqué l’entraîneur italien. Si Antonio Conte pourrait toujours lui griller la priorité sur le fil, Stefano Pioli gagne beaucoup de points ces dernières semaines. Surtout que le vestiaire milanais n’a pas cessé de se ranger derrière lui.

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À la fin de la saison, le propriétaire Gerry Cardinale recueillera les analyses de chaque personne de la direction, de Giorgio Furlani à Zlatan Ibrahimovic en passant par Geoffrey Moncada et Antonio D’Ottavio, pour ensuite prendre une décision finale : «Au cours des quatre premiers mois, notre phase défensive était à mi-tableau, nous nous sommes réservés pour la phase offensive. Nous n’avons pas seulement payé quelques blessures, mais un travail plus soigné, plus de férocité devant, de l’agressivité pour les contre-attaques. Nos améliorations passent par la phase défensive et c’est justement là que ressort la qualité du groupe, l’offensive dépend davantage de celle des individus tandis que la défensive dépend de la collaboration, du sacrifice, de l’esprit, des récupérations des attaquants. Il faut insister sur ce point», a précisé Stefano Pioli qui veut rester concentré sur la fin de la saison avant de discuter de l’avenir.

En tout cas, du côté de l’entraîneur, rester à Milan est de loin sa priorité. Ses relations très bonnes et étroites avec la direction sont au cœur du bon projet milanais. D’ailleurs, Zlatan Ibrahimovic, nouvel homme fort de Cardinale, a souvent défendu Pioli pendant la crise milanaise cette saison. Et les joueurs lui ont très bien rendu : «J’aime beaucoup ce groupe. Quand je parle du groupe, je ne parle pas seulement des joueurs, mais aussi du club, des managers, du staff technique, des joueurs, des gens qui travaillent à Milanello. C’est difficile de trouver un environnement aussi attentif, professionnel, positif même quand il semble que tout va mal et que nous sommes soudainement devenus des idiots. A Milanello, nous n’avons jamais cessé de croire en ce que nous faisons, nous n’avons jamais cessé de croire dans les joueurs. et ils n’ont jamais cessé de croire en nous, le club nous a toujours soutenu». La double confrontation tombe à pic pour l’AC Milan et Stefano Pioli. Face à une équipe italienne en forme comme la Roma, l’occasion d’enchaîner une nouvelle victoire est présente pour envoyer un message à l’Italie, aux tifosi et à la direction.

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