En clôture de la 22e journée de Ligue, l’Olympique de Marseille s’est incliné (1-3) face à l’OGC Nice et laisse le PSG à huit longueurs. Pour sa première, Vitinha a déçu. Buteur et précieux tout au long de la rencontre, Gaëtan Laborde s’est lui distingué.
L’effet Didier Digard continue de faire des étincelles sur la Côte d’Azur. Ce dimanche, en clôture de la 22e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille et l’OGC Nice ont livré une bataille acharnée à l’Orange Vélodrome ayant tourné en faveur des visiteurs (3-1), encore séduisants tout au long de la partie. Alors que les deux entraîneurs alignaient d’entrée leur recrue phare (Vitinha pour Igor Tudor, Moffi pour Didier Digard), la première grosse occasion était à mettre au crédit des Niçois, Thuram n’ayant pas cadré sur une offrande de Moffi (3e).
Si Diop (9e) et Bard (25e) ont imité le milieu français au cours des 45 premières minutes, l’ancien attaquant de l’AS Monaco s’est illustré en premier au Vélodrome en suivant parfaitement un tir de Laborde repoussé par Lopez (0-1, 38e). Comme si cela n’avait pas suffi à refroidir les ardeurs des fans marseillais, l’ex-buteur de Montpellier et Rennes en a fait de même pour faire le break après une frappe d’un Thuram étrangement seul à l’entrée de la surface (0-2, 44e). Du côté des Marseillais, moins dans leur assiette, il a fallu attendre la 17e minute pour voir Clauss allumer la première mèche marseillaise, obligeant Schmeichel à se détendre.
Les Aiglons insaisissables
Le portier danois a d’ailleurs ensuite encore été mis à contribution, repoussant un tir d’Ünder (22e), alors que Vitinha a lui dévissé sa reprise s’envolant dans le ciel de la cité phocéenne (41e). Heureusement pour le public du Vélodrome, la donne allait être un peu différente au retour des vestiaires. Malinovskyi, après avoir buté sur Todibo (48e), a eu la joie de fêter son premier but en France à la réception d’un centre en retrait de Clauss (1-2, 60e). De quoi redonner espoir à tout un peuple, réveiller l’enceinte phocéenne et accoucher d’un gros temps fort marseillais, mais il y avait toujours un pied niçois pour empêcher l’OM de recoller au score (61e, 62e, 64e). Dans le même temps, Lopez se rattrapait en effectuant des parades décisives devant Moffi, en face à face (53e), ou encore Lotomba (73e) et Thuram (84e).
Et alors que Sanchez n’arrivait pas à mettre de la puissance pour ce qui était le ballon de l’égalisation (84e), Brahimi, rentré en jeu peu à l’heure de jeu, mystifiait le gardien olympien d’un sublime enroulé du gauche pour définitivement climatiser le Vélodrome (1-3, 85e). L’OM, malgré l’entrée d’Ounahi, tombe de haut et voit sa belle série (10 matchs sans défaite) prendre brutalement fin. Les Marseillais laissent surtout le PSG s’envoler en tête de la Ligue 1, à trois jours d’un Classique très attendu en 8e de finale de Coupe de France. Le coach Digard garde lui le sourire et poursuit son invincibilité (4 victoires, 1 nul) avec les Aiglons, qui passent devant l’OL et reviennent à 4 points du LOSC.
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- L’homme du match : Gaëtan Laborde (8) : en plein bourre ces derniers temps (deux buts lors des deux derniers matchs), l’ancien avant-centre du Stade Rennais a confirmé sa bonne période en délivrant une prestation de grande classe. Grand artisan de la très bonne première période de Nice, il est décisif sur le premier but avec une frappe puissante. Sur le second but, il est aux commandes de A à Z avec la finition en plus (44e). Plus discret en seconde mi-temps, il a été toutefois irréprochable dans ses efforts. Remplacé par Antoine Mendy (82e), qui a renforcé la défense des protégés de Digard.
Olympique de Marseille
- Lopez (2,5) : une nouvelle fois aligné dans les cages marseillaises, l’Espagnol de 28 ans n’a pas tardé à trembler dans ce derby mais voyait finalement la frappe de Thuram flirter avec son montant droit (3e). Beaucoup plus tranquille par la suite, il n’était cependant pas exempt de tout reproche au moment de repousser la frappe de Laborde, menant au but de Diop, opportuniste (38e). Encore discutable sur le second but niçois, inscrit par Laborde (44e), le dernier rempart clôturait un premier acte très décevant. Décisif face à Moffi au retour des vestiaires (53e), il laissait les siens en vie dans ce match avant de s’interposer une nouvelle fois face à Lotomba (75e). Impuissant sur la sublime frappe de Brahimi (86e), l’Espagnol ne gardera pas un souvenir impérissable de cette 22e journée.
- Clauss (6) : de retour de blessure, l’habituel piston de l’OM retrouvait son côté droit. Percutant et très présent sur le plan offensif, l’ancien Lensois a réalisé une prestation intéressante. Souvent plus vif que son adversaire direct, Melvin Bard, en début de partie, il n’a cessé d’apporter sa vivacité dans son couloir malgré un déchet certain. Auteur d’une très belle frappe, repoussée par le portier du Gym (17e), le numéro 7 de l’OM s’est également illustré sur le plan défensif en repoussant quelques tentatives niçoises (37e). Passeur décisif sur la réduction du score des siens, le piston olympien s’est montré à la hauteur du rendez-vous et aurait même égaliser sans une nouvelle parade de Schmeichel (71e).
- Mbemba (5,5) : impressionnant depuis le début de la saison, le patron de la défense olympienne n’a pas déjoué face aux Aiglons. Prêt physiquement, à l’image de ce pressing tout terrain initié sur Sofiane Diop, l’ancien joueur de Porto a encore fait preuve d’une très grande solidité. Très rarement inquiété au cours du premier acte, il laissait cependant Diop en jeu sur l’ouverture du score (38e). Auteur de quelques percées offensives géniales, il cédait finalement sa place. Remplacé par Kolasinac (70e).
- Gigot (7) : titularisé pour la quinzième fois de la saison - la cinquième fois d’affilée - l’ex-défenseur du Spartak Moscou a rendu une copie de très haute volée. Intraitable dans le duel (7/12, 6 interceptions), le colosse marseillais n’a pas hésité à donner de sa personne pour arrêter les offensives niçoises, en témoigne ce violent choc avec Thuram (30e). Proche de Moffi, il ne pouvait cependant rien faire sur les trois buts niçois. Très disponible pour ses partenaires et souvent trouvé, le défenseur olympien n’a pas grand chose à se reprocher. A l’origine de la réduction du score, le Français de 29 ans a réalisé une grande prestation dans toutes les zones du terrain. Frustrant.
- Balerdi (2,5) : pris par Ramsey sur le premier débordement niçois (3e), l’Argentin n’est jamais réellement rentrer dans ce choc. Solide dans les airs mais pas forcément très inspiré dans plusieurs de ses interventions, il faisait, par ailleurs, preuve d’un laxisme certain sur le second but inscrit par Laborde (44e). Une nouvelle fois totalement dépassé sur le troisième but des Aiglons, l’ancien défenseur de Dortmund a raté son match.
- Tavares (3,5) : profitant du retour de Jonathan Clauss, le défenseur prêté par les Gunners retrouvait le côté gauche olympien. Mobile et profitant des intentions très offensives de l’OM, le Portugais de 23 ans s’est cependant très souvent retrouvé aux abords de la surface azuréenne. Trop imprécis techniquement, il se montrait également bien trop fragile dans le duel (0/7 au cours du premier acte, 10 ballons perdus). Un déchet également coupable au retour des vestiaires malgré quelques centres dangereux.
- Rongier (6) : auteur d’une saison éblouissante sous la tunique phocéenne, le milieu de terrain de 28 ans a encore prouvé son talent dans l’entrejeu. Précieux à la récupération du ballon (9 ballons récupérés), à l’instar de ce superbe retour sur Ramsey (16e), il a facilité le jeu marseillais en interceptant souvent les transmissions niçoises. Pris, par la suite, par le réalisme offensif niçois, il peinait également face à la puissance de Moffi au retour des vestiaires (53e). Un match très cohérent dans l’ensemble. Remplacé par Veretout (70e), rapidement remarqué avec une passe magistrale à destination de Clauss (71e).
- Guendouzi (4) : souvent titularisé un peu plus haut sur le terrain, l’ancien joueur du FC Lorient retrouvait, ce dimanche soir, un poste un peu plus défensif. Dans un double pivot aux côtés de Rongier, le numéro 6 olympien n’a pas forcément brillé. Trop peu impactant dans la construction du jeu marseillais, il a également fait preuve d’un certain laxisme sur le second but niçois. Remplacé par Ounahi (82e).
- Ünder (5) : présent sur le côté droit de l’attaque marseillaise, l’international turc (45 sélections, 15 buts) aurait pu ouvrir le score sans un grand Kasper Schmeichel (22e). Globalement discret dans les 45 premières minutes, l’ailier phocéen a cependant bien travaillé sur le plan défensif (5 ballons récupérés en première période). Trop tendre, le joueur passé par la Roma tentait bien de relancer l’OM dans le second acte mais manquait trop souvent de précision (62e, 63e). Une activité vaine.
- Payet (3) : aligné d’entrée de jeu par Igor Tudor, le capitaine phocéen a plutôt bien débuté cette rencontre. Souvent trouvé au cœur du jeu, le maître à jouer marseillais a cependant rapidement disparu des radars. Plus discret au fil des minutes et en manque de rythme, il constatait finalement les dégâts sur les deux contres niçois avant la pause. Une première période globalement très pauvre et un match à oublier. Le Réunionnais a manqué une belle occasion de faire réfléchir son entraineur pour la suite de la saison. Remplacé par Ruslan Malinovskyi (6,5) à la pause. Le milieu offensif ukrainien ne tardait pas à se mettre en évidence mais voyait Todibo contrer sa puissante reprise (49e). Juste techniquement, la nouvelle recrue de l’OM relançait finalement les siens d’une superbe frappe (60e) avant de gâcher un contre pourtant très dangereux.
- Vitinha (3) : arrivé sur la Canebière dans les derniers instants du mercato hivernal, l’attaquant portugais, recruté pour 32 millions d’euros bonus compris, a souvent été bien pris par Dante et Todibo. Auteur de sa première frappe juste avant la pause, il manquait cependant totalement la cible. Lancé dans un match compliqué, l’ex-joueur de Braga cédait finalement sa place dès la fin du premier acte après une première soirée frustrante. Remplacé par Sanchez (5,5). Par ses décrochages, le Chilien a apporté des solutions, sa fougue habituelle et un supplément d’âme aux siens. En vain.
OGC Nice
- Schmeichel (6) : pas très adroit sur la plupart de ses dégagements (5e, 27e, 35e), il s’est mis en valeur grâce à une belle manchette face à Ünder lors du premier acte (23e). Il ne peut absolument rien sur la réduction du score de Ruslan Malinovsky (60e). Il est attentif sur sa ligne sur la reprise d’Alexis Sanchez (84e). Un match à l’image de ses dernières sorties, propre.
- Lotomba (6,5) : en apnée lors des premières minutes face au pressing marseillais, il a su relever la tête au fil des minutes. S’il a été un peu bridé offensivement, sa combativité défensive et ses nombreuses interceptions (20e, 41e) sont tout à son honneur. Malgré la domination des locaux dans le deuxième acte, il s’est tout de même procuré une belle situation de but (75e).
- Todibo (7,5) : le taulier défensif des Aiglons. Solide ces dernières semaines, il a confirmé ce dimanche son bel état de forme. Doté d’une bonne lecture du jeu, il s’est montré autoritaire face aux attaquants phocéens avec plusieurs interceptions. Il aurait pu être tout de même mieux placé sur le premier but de Marseille (60e). Infranchissable.
- Dante (7) : avec son jeune compère en défense central, ils ont tenu l’arrière-garde niçoise sur leurs épaules. Un peu moins serein que son coéquipier, il a tout de même rassuré les siens par son expérience. Face aux assauts de l’OM dans les 30 derniers minutes, il a été costaud en dégageant le ballon à plusieurs reprises.
- Bard (6) : mal rentré dans sa rencontre, il a été perturbé par la vitesse des offensives marseillaises. Il a été débordé à deux reprises en première mi-temps par Clauss (8e, 17e). En position d’attaque, ses centres ne trouvaient pas toujours preneur. Il s’est tout même procuré une situation de but (26e). Il n’a pas relâché la pression malgré le réveil des hommes de Tudor.
- Ramsey (6,5) : il est l’élément clé des excellentes sorties de balle du Gym en première mi-temps. Avec sa vision du jeu et sa technique dans les petits espaces, il a permis d’annihiler le pressing olympien. Remplacé par Hicham Boudaoui (66e), qui s’est montré très combatif dès ses premières minutes.
- Ndayishimiye (5,5) : dans un rôle bien plus défensif, il a été bien moins en vue que Ramsey et Thuram dans l’entrejeu. Mais sa présence dans les duels aériens a été important pour son équipe. Un match plutôt neutre donc, qui lui a fait quitté la pelouse à un quart d’heure du terme, remplacé par Pablo Rosario (74e), qui n’a pas eu une énorme influence lors de son entrée.
- Thuram (6,5) : doté d’un gros volume de jeu qui peut lui permettre d’être efficace dans les deux surfaces, il a débuté son match par une maladresse face aux cages (3e). Il s’est ensuite bien rattrapé puisque son tir permet aux Niçois de faire le break (44e). Ses projections vers l’avant ont été un atout majeur pour l’OGC Nice (48e, 65e). Le jeune français a été l’un des Niçois qui a tenté le plus dans cette rencontre.
- Laborde (8) : ci-dessus.
- Moffi (5,5) : très attendu après avoir refusé l’OM lors du dernier mercato, il ne s’est pas écroulé face à la pression du Vélodrome. La plupart de ses prises de balles ont été fructueuses. Sa puissance a fait mal aux défenseurs marseillais et aurait pu lui permettre de faire trembler les filets mais Lopez était attentif (53e). Remplacé par Ross Barkley (73e), qui a été utile en déviation pour ses partenaires.
- Diop (5,5) : absent des débats dans les 30 premières minutes, où il a raté plusieurs passes, il est monté en puissance juste avant la mi-temps. Son coup de tête en renard des surfaces qui a permis aux visiteurs d’ouvrir le score en est un exemple (38e). Au retour des vestiaires, il est retombé dans ses travers. Remplacé par Bilal Brahimi (66e), qui a été très percutant sur le côté droit. Il a définitivement éteint le Vélodrome avec une frappe splendide du pied gauche (85e).
Les compositions officielles au coup d’envoi
Le XI de l’OM
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