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Etats-Unis, Canada, Mexique : les organisateurs de 2026 se développent activement

La prochaine Coupe du Monde aura lieu du 11 juin à 19 juillet 2026, dans trois pays du continent américain. En effet, les Etats-Unis, le Canada et le Mexique se partageront l’accueil de cette belle compétition footballistique. Ce qui laisse donc moins de trois années à ces trois sélections nationales pour développer leur potentiel sportif et leur niveau collectif. Focus sur l’état des lieux.

Par Valentin Feuillette
6 min.
Les leaders des trois pays organisateurs de la Coupe du Monde 2026 @Maxppp

La Coupe du Monde 2022, organisée au Qatar en décembre dernier, a vu l’Argentine renverser la France, tenante du titre, au cours d’une finale d’anthologie qui a nécessité des prolongations et une séance de tirs au but. Une compétition qui a également été l’occasion pour le Qatar de, symboliquement, remettre les clefs du prochain Mondial aux trois pays organisateurs suivants : les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Ces trois sélections qui ont, à des degrés différents marqué l’histoire récente du football mondial avec une évolution certes irrégulière mais croissante, ont hâte d’organiser conjointement ce tournoi mondial, alors que le Mexique (1970, 1986) et les Etats-Unis (1994) ont déjà été nommés pays hôte d’une Coupe du Monde de la FIFA. Accueillir un événement de cette ampleur apporte très souvent du positif - et du négatif - mais sur le plan sportif et culturel, cela représente presque toujours un boost nécessaire pour les pays en quête de renouveau sportif. Et ces trois grands pays, membres de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF), misent beaucoup sur ce Mondial 2026.

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Surfer sur sa belle épopée qatarie, continuer difficilement sa reconstruction ou entamer une nouvelle transition pour retrouver ses heures glorieuses ? Les trois sélections nationales ont déjà des objectifs sportifs complètement différents dans cette période de post-Coupe du Monde 2022. Mais les Etats-Unis, le Canada et le Mexique partagent un point commun capital : l’envie de faire de l’Amérique du Nord et centrale une place importante du football mondial. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la CONCACAF tente, par tous les moyens, de faire exploser son produit, soit en s’alliant avec la Confédération sud-américaine de football (CONMEBOL) pour organiser une Copa Libertadores XXL et une Copa América originale, soit en s’appuyant sur l’arrivée de Lionel Messi à l’Inter Miami avec la croissance fulgurante du championnat étasunien d’un point de vue économique et culturel. Pour le Mexique, ce Mondial est l’occasion de redonner ses lettres de noblesse au ballon mexicain, pionnier dans son domaine à l’échelle régionale, pour restructurer son championnat.

Des Yanks prometteurs

Lors de la dernière Coupe du Monde, organisée au Qatar, les Etats-Unis ont réalisé un joli parcours, se qualifiant pour les 8es de finale de la compétition. Si les Pays-Bas étaient un adversaire trop costaud pour poursuivre le rêve (3-1), l’épopée qatarie reste une franche réussite pour le pays de l’Oncle Sam, en sortant du groupe B composé de l’Angleterre, l’Iran et le pays de Galles. Alors que la belle génération des années 2000 (Landon Donovan, Clint Dempsey, Tim Howard, Jozy Altidore, Carlos Bocanegra) n’est plus qu’un lointain souvenir, les Américains ont néanmoins bien investi dans le football - le soccer - ces dernières années. Le niveau de la Major League Soccer a quand même solidement évolué et les meilleures heures, poussées par l’arrivée de Lionel Messi, devraient arriver. Plusieurs jeunes joueurs ont attiré rapidement les yeux des clubs européens ces dernières années : Kevin Paredes (Wolfsburg), Giovanni Reyna (Dortmund), Taylor Booth (Ultrecht), Joe Scally (Mönchengladbach), Ricardo Pepi (PSV), Caden Clark (Leipzig), Chris Richards (Crystal Palace), Josh Sargent (Norwich) et Tyler Adams (Bournemouth) pour ne citer qu’eux. Il ne faut pas oublier d’ajouter les cadres, en pleine fleur de l’âge, déjà bien intégrés et performants en Europe tels que Timothy Weah, Yunus Musah, Folarin Balogun, Sergiño Dest, Christian Pulisic ou encore Weston McKennie. Le 16 juin 2023, la fédération US Soccer a annoncé que le sélectionneur Gregg Berhalter, qui a vu son contrat expirer en décembre 2022 après le Mondial, reviendrait en tant qu’entraîneur des États-Unis jusqu’à la Coupe du Monde 2026. Le directeur sportif Matt Crocker a cité «la vision de Berhalter, ainsi que son expérience et son état d’esprit de croissance sur et en dehors du terrain pour faire avancer l’équipe».

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Des Canucks à la traîne

Un peu plus au nord de l’Amérique, on retrouve le Canada qui a vécu sa première Coupe du Monde, lors de l’édition au Qatar, depuis celle organisée au Mexique en 1986. C’était d’ailleurs seulement la deuxième fois de l’histoire que les Canucks participaient à cette grande fête mondiale du ballon rond. Si le Canada a été, pendant très longtemps, une nation discrète pour ne pas dire invisible sur la scène internationale de football - voire même continentale puisqu’ils n’ont remporté que deux Gold Cup dans leur histoire (1985 et 2000), soit une de plus que des petits pays comme Haïti, le Guatemala ou le Honduras. Le Canada n’a, de surcroît, plus disputé de finale depuis plus de 20 ans. Néanmoins, les Rouges ont su s’auréoler de joueurs de classe mondiale, ces dernières années, dont le duo Alphonso Davies - Jonathan David représente clairement le noyau central autour duquel développer le jeu de l’équipe. Car oui, contrairement à son voisin étasunien, le Canada n’a pas totalement les fondations solides puisque le sélectionneur britannique John Herdman est parti rejoindre le Toronto FC donc c’est l’adjoint Mauro Biello qui assure encore aujourd’hui l’intérim. L’état actuel de la fédération – y compris les difficultés financières – pourrait restreindre la recherche du prochain entraîneur. Mais il reste encore quelques candidats réalistes qui pourraient être ciblés par la fédération. Non seulement il y aura une Coupe du Monde à domicile en 2026, mais il y aura des quarts de finale cruciaux de la Ligue des Nations en novembre. Gagner ce match aller-retour réserverait au Canada une place à la Copa América 2024, ce qui signifie plus de dates possibles contre des pays d’élite dont l’équipe nationale rêve.

Une Tri revancharde

C’est très certainement la plus grande sélection de la zone CONCACAF. Plus besoin de présenter le Mexique sur la planète football mais les glorieuses heures ont du mal à repointer le bout de leur nez. Depuis le départ du tacticien colombien Juan Carlos Osorio en 2019, c’était Tata Martino qui avait la lourde tâche d’apporter du renouveau à cette sélection mexicaine, tournant ainsi définitivement la page de figures historiques passées comme Chicharito Hernandez, Rafael Márquez ou encore Giovani dos Santos. Après une Coupe du Monde au Qatar relativement décevante, marquée par une élimination dans le groupe C derrière l’Argentine et la Pologne, l’heure était au changement avec le départ de Tata Martino et l’arrivée de Jaime Lozano sur le banc. Un choix qui semble porter ses fruits, pour le moment, puisque la Tri a remporté la Gold Cup en battant le Panama (1-0) en finale. Mais malheureusement, la seule différence par rapport au Canada et aux Etats-Unis réside sur les joueurs-cadres. En effet, hormis Hirving Lozano (PSV), peu d’éléments évoluent dans des grands clubs européens, habitués à jouer les grandes compétitions comme la Ligue des Champions et la Ligue Europa. L’autre problème est la formation des jeunes qui restent, pour la plupart désormais, en Major League Soccer (MLS) et s’expatrient de moins en moins en Europe. La Coupe du Monde 2026 n’est pas demain et la Liga MX a toujours été un championnat respectée mais le Mexique doit rapidement se trouver une génération dorée pour éviter un drame à domicile (Guadalajara, Monterrey, Mexico) et cela passera probablement en responsabilisant Santiago Giménez (22 ans, Feyenoord) qui montre de bien belles choses en Eredivisie.

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