Aston Villa : le retour canon d’Unai Emery en Angleterre
De retour en Angleterre depuis octobre dernier, après un passage mitigé à Arsenal, Unai Emery réalise des débuts séduisants et convaincants sur le banc d’Aston Villa.
« Mon rêve est de gagner un trophée avec Aston Villa. C’est mon défi personnel au départ. Mon deuxième objectif pourrait être de jouer l’Europa League avec Aston Villa. Maintenant, nous devons commencer à ne penser qu’au prochain match, car nous ne sommes pas en bonne position dans le tableau. » Dès le départ, après sa nomination sur le banc d’Aston Villa, le 24 octobre dernier, Unai Emery annonçait la couleur, affichant haut et fort ses ambitions avec des Villans à la recherche de leur premier trophée depuis 1996 (League Cup). Un discours et des objectifs très élevés pour un club qui, à l’époque, pointait à la 17e place (12 points) de la Premier League.
Mais depuis l’arrivée du technicien espagnol de 51 ans, Aston Villa, qui a signé un chèque de 6 M€ pour le déloger de Villarreal, va beaucoup mieux du haut de sa 11e place au classement. Le choix d’Unai Emery de quitter l’Espagne pour retourner en Angleterre avait pourtant surpris, en pleine saison. Qui plus est dans un pays où il avait beaucoup été moqué pour son accent (il a d’ailleurs révélé avoir regardé des séries TV comme Peaky Blinders pour améliorer son accent et mieux comprendre la vie à Birmingham), et où son aventure à Arsenal (2018-2019), où il avait la lourde tâche de succéder à Arsène Wenger après 22 ans de règne, ne s’était pas bien terminée.
Des débuts prometteurs avec Aston Villa
Mais Unai Emery a été convaincu par le projet ambitieux des Villans ainsi que de leurs propriétaires, Nassef Sawiris et Wes Edens. Ces derniers peuvent aujourd’hui se réjouir d’avoir jeté leur dévolu sur l’ancien coach du PSG. Aston Villa, qui reste sur 4 matchs sans défaite en Premier League, s’est éloigné de la zone rouge et peut rêver d’une seconde partie de saison excitante avec la possibilité d’accrocher le wagon européen. Tout avait bien démarré pour le natif d’Hondarribia, avec un succès de prestige face à Manchester United (3-1). Villa est d’ailleurs la seule équipe, avec le leader Arsenal, à avoir battu les Red Devils en 24 matchs toutes compétitions confondues.
Si Liverpool (1-3) et Leicester (2-4) plus récemment ont fait tomber Emery en championnat, que les éliminations contre Manchester United (2-4) et surtout Stevenage (D4 anglaise, 1-2), en Carabao Cup et FA Cup, font tâche, Aston Villa a récolté 16 points en Premier League depuis l’arrivée de l’Espagnol. Seuls Arsenal (22 pts), United (20 pts) et City (19 pts) en ont gratté plus dans l’élite anglaise sur la même période. Preuve qu’un réel "effet Emery" est observé ces dernières semaines dans les Midlands de l’Ouest anglais. En interne, Unai Emery a aussi transformé la façon de travailler de Boubacar Kamara et de ses partenaires.
Un changement drastique dans les méthodes de travail
Depuis son arrivée, les joueurs sont soumis à de longues sessions vidéos pour préparer les matchs, tout en effectuant un travail tactique minutieux à l’entraînement. Celui qui a remporté la Ligue Europa à 4 reprises (3 fois avec Séville, 1 fois avec Villarreal) demeure toujours aussi impliqué et passionné, aussi bien pendant les matchs qu’au quotidien. « L’homme est un bourreau de travail qui arrive tôt à Bodymoor Heath (centre d’entraînement d’Aston Villa, NDLR) et part tard, car il s’efforce constamment d’améliorer ses performances », expliquent notamment nos confrères de The Athletic.
« C’est l’un de ces entraîneurs qui sait ce qu’il attend de ses joueurs et il prend le temps de s’assurer que chaque joueur, y compris les joueurs sur le banc, sachent exactement ce qu’ils doivent faire sur le terrain »*, confiait en ce sens Leon Bailey récemment. Au milieu de ce travail passionné, acharné et rigoureux mis en place par Unai Emery, un détail a son importance, à savoir la capacité pour les joueurs, le collectif, à accepter le discours, le management et le style de jeu de leur entraîneur. De ce point de vue là, pas de doute : les Villans ont bien adhéré à la philosophie d’Emery et en récoltent les fruits sur le pré.
Emery a apporté de la fluidité et de la stabilité aux Villans
Certains font certes les frais des choix du coach. Danny Ings est parti à West Ham, Matty Cash n’est plus indiscutable à droite, tout comme Lucas Digne, qui a vu Alberto Moreno le reléguer sur le banc, alors que Leander Dendoncker doit se contenter de quelques miettes. Sans oublier que l’équipe pourrait avoir un visage différent l’été prochain, où Emery pourra vraiment travailler sur le mercato (il vise notamment un attaquant confirmé, un ailier et plus de concurrence au milieu de terrain - Mattéo Guendouzi ?).
Mais le 4-4-2 des Villans, qui auront fort à faire ce dimanche (17h30) sur la pelouse de Manchester City, se veut plus solide défensivement et plus tranchant offensivement, apportant de la stabilité à cette équipe en manque de repères. En attendant de voir si Unai Emery et les siens vont réussir à confirmer les choses intéressantes entrevues depuis le changement de manager, les supporters se donnent le droit de rêver. Avec des joueurs intéressants et talentueux, encadrés par une direction poussant dans le bon sens, si la clé de la réussite ultime était finalement la présence d’un entraîneur de haut niveau ?
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