Les propositions d’Aurelio de Laurentiis pour réformer la Ligue des Champions

Il n’y a pas qu’Andrea Agnelli, président de la Juve et de l’ECA, qui a des idées pour réformer la Ligue des Champions. Le président de Naples Aurelio de Laurentiis a prévu d’exposer son projet à Madrid à l’occasion d’une réunion de l’association des ligues européennes. Et il en a dévoilé les grandes lignes.

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Aurelio De Laurentiis a des idées pour réformer les Coupes d'Europe @Maxppp

Il y a quelques jours, à la fin du mois d’avril, le président de l’Association des clubs européens (ECA), et également président de la Juventus Turin, Andrea Agnelli, a écrit une lettre aux clubs membres de l’association pour expliquer et promouvoir la réforme envisagée de la Ligue des Champions (plus de matches, un système de promotion-relégation, assurance d’être qualifié pour les quatre premiers de groupes de huit équipes). Cette réforme, qui plaît globalement aux cadors européens voyant là une bonne manière d’accroître les revenus, fait grincer des dents à travers l’Europe, et a même fait bondir certains dirigeants, à l’instar du bouillonnant président de la Ligue de football espagnol Javier Tebas.

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Ce dernier recevra ses collègues et des présidents de clubs mardi à Madrid à l’occasion d’une réunion de l’Association des ligues européennes. Seront discutés plusieurs sujets, dont le moyen de contrer le projet d’Agnelli, qui est prévu pour 2024. Le président du Napoli, Aurelio de Laurentiis, sera présent, et lui aussi a des idées pour renouveler le football, aussi bien domestique que continental. Dans une interview accordée au Corriere della Sera, il a d’abord établi un bilan du football national, que l’on peut élargir à plusieurs pays évidemment. « Tout est obsolète. Les championnats nationaux subissent le trop grand nombre d’équipes et ne cultivent pas un maximum de compétitivité. (…) Nous jouons trop, et de manière peu spectaculaire. L’accent est mis sur la tactique et pour nous divertir, nous devons regarder Manchester City-Tottenham et Barcelone-Liverpool. C’est un autre spectacle, une autre vitesse, avec un arbitrage qui donne plus de liberté au jeu. Notre football devient ennuyeux. »

De Laurentiis propose de qualifier les 7 premiers des championnats majeurs (dont la France)

De Laurentiis critique également le format actuel des Coupes d’Europe. « En Europe aussi, nous avons des compétitions obsolètes, qui finissent toujours par mettre en avant les mêmes équipes, faisant de la Ligue des Champions une course pour quelques privilégiés et de la Ligue Europa une sorte de tournoi de consolation. Dernièrement, les chiffres pour les clubs ont augmenté, mais l’UEFA continue de retenir trop de revenus. » Une fois ce constat dressé, de Laurentiis propose sa vision. « La Ligue des Champions et la Ligue Europa doivent être abolies. À la place, un seul tournoi, avec 80 équipes, où on retrouve les sept premiers des championnats italiens, français, anglais, allemands et espagnols et les quatre premiers des championnats portugais, néerlandais, belges, suédois et tous les autres. Les équipes seraient réparties en quatre groupes de 20 : soit 19 matches pour chaque équipe dans chaque groupe, avec des matches secs (pas d’aller-retour, ndlr) et un tirage au sort pour établir le calendrier et l’équipe qui joue la première à domicile. J’appellerais cela le tournoi de la Coupe d’Europe. Les matches auraient lieu les mardi, mercredi et jeudi, respectant ainsi le classement des championnats nationaux pendant le week-end. »

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L’ECA veut faire grossir le pactole de la Ligue des Champions en incluant plus de matches, et le président de Naples semble d’accord. Seule différence, de taille, toutes les équipes sont réunies dans la même compétition. Autre point majeur sur lequel s’attarde de Laurentiis, la gestion de la compétition et la répartition financière entre les clubs et l’UEFA, l’un des déclencheurs de la réforme voulue par l’ECA. « Je voudrais faire un accord entre l’ECA et les Ligues européennes, en attribuant 5 % du chiffre d’affaires à l’UEFA, qui participerait à l’organisation du tournoi ». Pas sûr que l’institution européenne soit sur la même longueur d’onde. Une chose est sûre, les débats seront animés à Madrid demain. Le monde du football ne doit pas se tromper de révolution.

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