OM - Reims : les notes du match

Pour sa première de la saison au Vélodrome, l’OM a été accroché par Reims ce dimanche (2-2). Et les hommes de Roberto De Zerbi peuvent nourrir des regrets.

Par La Rédaction FM
14 min.
Amine Harit avec l'OM @Maxppp

L’Olympique de Marseille vit un été faste. Alors que Roberto de Zerbi est arrivé sur la Canebière pour apporter son génie tactique sur le banc, les dirigeants marseillais ont réalisé un mercato ambitieux avec plusieurs arrivées excitantes. Sur le terrain, la préparation estivale s’est passée sans encombres et les débuts en Ligue 1 ont été étincelants. En effet, samedi dernier, l’OM s’est largement imposé sur la pelouse de Brest (1-5). Des débuts en fanfare qui devaient être confirmés ce dimanche soir face au Stade de Reims. Battus la semaine dernière à Lille, les Rémois avaient à cœur de lancer leur saison en jouant un vilain tour aux Marseillais au Vélodrome. Pour ce faire, Luka Elsner avait décidé d’aligner une équipe offensive avec Keito Nakamura, Junya Ito et Oumar Diakité.

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D’entrée, l’OM s’est installé dans la moitié de terrain rémoise. Ayant le contrôle du cuir, la formation bucco-rhodanienne a commencé à se montrer menaçante aux abords de la surface rémoise après un quart d’heure d’observation. Et après une première mèche allumée par Pierre-Emile Hojbjerg (15e), l’OM a piqué une première fois dans cette rencontre. Trouvé en profondeur suite à une belle sortie de balle, Quentin Merlin a adressé un centre en retrait parfait pour Amine Harit. En douceur, le Marocain a trompé Yehvann Diouf d’un plat du pied (1-0, 24e). Nettement supérieurs face à des Rémois penauds, Marseille a alors gâché beaucoup d’occasions pour prendre le large. En ce sens, Elye Wahi a été le symbole du manque de réalisme marseillais. Face au but vide (31e), de la tête (38e), seul contre Diouf (44e) et après un sauvetage d’Okumu (45e) : l’ancien Lensois a tout raté en première période et l’OM est rentré aux vestiaires avec un seul but d’avance.

L’OM puni pour son manque de réalisme

Forcément, cette situation a donné foi aux joueurs de la Marne, revenus des vestiaires avec de meilleures intentions. En ce sens, les coéquipiers de Keito Nakamura ont été dangereux aux abords de la surface marseillaise et le Japonais a vu sa frappe fuir le cadre sur la première occasion rémoise (48e). Une première alerte côté marseillais avant l’égalisation rémoise. Après un corner mal repoussé par la défense olympienne, Sergio Akieme a vu le ballon lui revenir. Froid, l’ancien d’Almeria a catapulté le ballon dans les filets marseillais en fouettant une demi-volée puissante (1-1, 51e). Revigorés, les visiteurs ont continué d’appuyer sur l’accélérateur et ont profité des largesses défensives de Marseillais décontenancés pour prendre l’avantage à la surprise générale. Trouvé sur le côté gauche, Yaya Fofana s’est offert un récital. Après avoir éliminé Murillo tout en vitesse, le milieu de 20 ans a évité le tacle de Leonardo Balerdi avant d’envoyer Murillo sur les fesses après un crochet dévastateur. Face à Rulli, l’ancien Lensois n’a pas tremblé et a envoyé une mine sous la barre transversale (1-2, 54e).

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En état de grâce, les Rémois sont rapidement revenus à la réalité et ont commencé à reculer dans l’optique de conserver cet avantage au score presque inespéré. Une prise de conscience coupable. Face à l’entrée du virevoltant Jonathan Rowe, les Rémois ont vu l’OM revenir au score. Après la tentative dangereuse de Kondogbia (70e), la recrue anglaise a touché le poteau suite à un dribble dévastateur dans la surface. Finalement, c’est l’autre recrue anglaise, Mason Greenwood, qui a égalisé de la tête en profitant d’une frappe détournée de Quentin Merlin (2-2, 72e). Après ce coup de chaud en deuxième période, le dernier quart d’heure a été une guerre de tranchées où chaque geste comptait entre deux équipes joueuses, mais vigilantes. Finalement, le score n’a plus évolué malgré sept minutes de temps additionnel sous haute tension. Ainsi, Marseille et le Stade de Reims ont partagé les points au terme d’une rencontre emballante. Avec ce nul, l’OM reste invaincu cette saison, mais peut déjà faire face à plusieurs éléments à corriger rapidement. Il faudra faire mieux samedi prochain à Toulouse (21h) pour le collectif de Roberto de Zerbi. De son côté, Reims peut être heureux de sa belle réaction au Vélodrome. Les Rémois chercheront à remporter leur premier match cette saison dans l’élite dimanche prochain contre Rennes (17h).

L’Homme du match

- Greenwood (7,5) : il a encore montré qu’il était fait d’un métal particulier. Si on l’a rarement vu sur les trente premières minutes, l’ancien joueur de Manchester United n’en demeure pas moins important. Défensivement, il a été capital, n’a jamais rechigné sur les efforts, et c’est d’ailleurs lui qui enlève un but à Akieme (42e). Une justesse infinie dans ses choix, comme sur cette course en solitaire et ce ballon parfait pour Wahi (44e). Déséquilibrant par ses feintes de corps et ses passements de jambe, il n’est pas loin de marquer juste avant la pause. Au retour des vestiaires, il est à la création de tous les décalages marseillais, et se voit récompenser par un but de renard au second poteau (72e). On a senti, et les Rémois aussi, qu’il pouvait frotter la lampe à n’importe quel moment, et dans n’importe quelles circonstances.

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Olympique de Marseille

- Rulli (5,5) : il a été au chômage technique pendant presque toute la première période, mais ne s’est pas endormi. Sa lecture du jeu a été impeccable lorsqu’on a fait appel à lui, et ses sorties rassurantes, aussi bien sur coups de pieds arrêtés que dans le jeu. Lors des temps faibles de son équipe, il a également été un véritable masque à oxygène par son jeu au pied. Il est difficilement blâmable sur le premier but, où il est masqué par sa défense, puis sur le second, où il est abandonné. Il n’a pas baissé la garde en seconde période avec des sorties toujours propres.

- Murillo (4) : en première période, le Panaméen a livré un duel de tous les instants à Nakamura, mais aurait parfois pu se mouiller un peu plus dans ses choix. Il réalise une intervention en pompier dès le retour des vestiaires, avant de finalement s’écrouler. Il est complètement dépassé sur le deuxième but rémois, d’abord sur l’accélération de Fofana, puis sur sa feinte de frappe qui le mystifie. Globalement : une prestation peu rassurante, et qui ne devrait pas dissuader l’OM dans ses recherches d’un nouveau latéral droit.

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- Balerdi (5) : infranchissable en première période, l’Argentin a fait subir sa loi à Diakité. Des prises de risques assumées avec ballon, du rythme, de l’impact dans le duel, une lecture du jeu impeccable… Puis à l’image de ses coéquipiers, il a traversé de nombreux trous d’air dès le début de la seconde période. Sur le deuxième but rémois, il est sur la photo de famille avec son tacle complètement manqué. Il a repris de la hauteur en fin de match avec deux interventions précieuses dans sa surface.

- Brassier (4) : pour sa première au Vélodrome, l’ancien Brestois a donné la sensation de jouer avec la boule au ventre et les jambes en coton. Il a d’abord pris la température, évitant de se mettre dans la panade lorsqu’il avait le ballon, puis on l’a senti de plus en plus en confiance à mesure que le temps défilait, avant de faire partie du naufrage collectif de la seconde période. Pas assez dominant dans les airs, des orientations parfois hasardeuses, il a semblé se chercher.

- Merlin (7,5) : son match se boit sans soif. Animateur de son couloir gauche, l’ancien Nantais a tout simplement mis au supplice le jeune Sangui. Dans cette configuration d’attaque-défense, il aurait pu terminer la rencontre à 3 passes décisives si ses coéquipiers avaient fait preuve de plus d’adresse. Il délivre un bonbon pour Wahi, puis un autre, cette fois décisif, pour Harit (26e), et un dernier, pour Rowe. Sa flexibilité tactique, avec cette capacité à s’insérer comme un milieu de terrain, et son jeu sans ballon, ont encore été précieux à l’OM. Inoxydable, il enchaînait encore les déboulés dans son couloir en fin de match, et c’est sa frappe qui amène le but de Greenwood.

- Kondogbia (4) : moins en vue que Hojbjerg, le Centrafricain a livré une prestation frustrante. Avec ballon, il a cruellement manqué d’influence, s’est souvent retrouvé englué dans la densité, et a ralenti un grand nombre de situations. Un excellent décalage pour Merlin (20e), mais trop insuffisant pour supplanter le reste. Il gâche une grosse occasion qui semblait plus compliquée à ne pas cadrer, qu’à cadrer.

- Hojbjerg (6) : le Danois a fait respecter son statut de patron au milieu. Infranchissable, disponible, il a soulagé son équipe, aussi bien avec que sans ballon. Un véritable poison par son placement entre les lignes, qui a été à l’origine des grosses situations marseillaises. Il aurait également pu marquer sur ses deux tentatives dangereuses (14e, 30e). Malgré un temps faible marseillais au retour des vestiaires, il a su remettre de l’ordre comme un leader. Ses mauvais choix se comptent sur les doigts d’une main.

- Greenwood (7,5) : voir ci-dessus

- Harit (6,5) : annoncé sur le départ ces dernières semaines, le Marocain devrait donner quelques mots de tête à sa direction après sa nouvelle prestation ce soir. Irrésistible dans les petits espaces en première mi-temps, déroutant dans ses changements de rythme, il a constamment cherché à créer de l’incertitude chez l’adversaire. Logiquement, c’est lui qui ouvre le score sur un centre parfait de Merlin. Moins en vue au retour des vestiaires, il a resurgi avec une ouverture lumineuse pour Rowe, qui aurait d’ailleurs pu être décisive. Remplacé par Carboni (78e), remuant. Il décale bien Greenwood, et crée du danger sur un centre pour Luis Henrique.

- Luis Henrique (5) : généreux sur le plan défensif, on l’a en revanche moins vue arpenter son couloir en première période. Sa situation la plus dangereuse. : un délice de ballon pour Wahi, qui n’a finalement pas su concrétiser. Dans le don de soi en revanche, il est irréprochable, et son partenaire de couloir, Quentin Merlin, pourra le confirmer. Un ballon intelligemment remisé de la tête en fin de match, mais qui n’a pas trouvé preneur.

- Wahi (3) : on reste sur notre faim, et c’est un euphémisme. Pour son premier match au Vélodrome, l’ex-Lensois est passé à côté, même si les plus optimistes retiendront probablement sa volonté et sa disponibilité dans le jeu. Mais ce qui est certain, c’est que son équipe a payé cher ses occasions ratées. Il doit d’abord faire mieux sur ce but tout fait (30e), puis à nouveau avant la pause lorsqu’il est mis sur orbite par Greenwood (44e). Coupable de nombreuses maladresses techniques, il a également disparu au retour des vestiaires. Des sifflets à sa sortie, qui veulent déjà dire beaucoup. Remplacé par Rowe (67e), électrique dès son entrée. Il n’est pas loin de marquer sur sa première situation, mais bute sur le poteau après avoir laissé Okumu sur le carreau. Il laisse ensuite couler intelligemment le ballon pour Harit, ce qui aurait valu une passe décisive, puis crée le bon décalage pour Merlin. De la vie, de la fantaisie, et on ne demande qu’à le revoir.

Stade de Reims

- Diouf (4,5) : le gardien franco-sénégalais a été très sollicité dans le premier acte. Attentif sur la frappe puissante de Höjbjerg (14e), il est vigilant sur le ballon détourné d’Okumu, proche du but contre son camp (22e). Il ne peut rien faire en revanche sur la frappe de Harit (25e), bien servi par Merlin. Après un nouvel arrêt face à Höjbjerg (31e), il gagne à deux reprises son duel face à Wahi (38e ; 45e+2), avant de stopper la tentative de Greenwood (45+2e). En seconde période, sa faute de main sur le tir de Merlin permet à Greenwood de mettre sa tête pour l’égalisation (72e). Une dernière occasion dangereuse sur le tir de Merlin (87e).

- Sangui (5,5) : pour sa première titularisation en Ligue 1, le latéral droit de 18 ans était chargé de limiter l’influence d’un Quentin Merlin très haut, quasiment en position d’ailier gauche. Et s’il a été bon dans ses premières interventions face à lui, il est en retard sur le Français sur l’action qui mène au but d’Amine Harit (25e). Moins en difficulté dans la seconde période, il a néanmoins laissé beaucoup d’espace à son vis-à-vis, en l’occurrence Merlin, ce qui aurait pu coûter cher à Reims.

- Okumu (5,5) : une grosse présence dans les airs pour le Kényan d’1,93m. Sur le premier but olympien (25e), il est attiré par le déplacement de Wahi, ce qui permet à Harit d’être libéré de tout marquage. Il se rattrape avec un sauvetage sur sa ligne sur la frappe de Wahi (45e+2) pour éviter le break. En seconde période, il n’a rien à faire contre Wahi, qui a tout raté. Mais sur l’une des premières actions de son remplaçant Rowe, il est mis dans le vent par l’Anglais (71e). Pour le reste, il a été rassurant dans l’arrière-garde rémoise.

- Agbadou (6) : tout comme Okumu, le capitaine rémois est attiré par Wahi sur le but de Harit (25e). Néanmoins, il a été présent pour limiter l’impact des attaquants marseillais en seconde période, et notamment Wahi. Dans les airs et au pied, il a constamment suivi les olympiens. Attentif face aux offensives olympiennes, il a été l’un des hommes qui ont permis à Reims de décrocher un point à l’extérieur au Vélodrome.

- Akieme (6) : faire face à un Greenwood en jambes ce soir n’a pas été une tâche facile pour lui. Il a à plusieurs reprises reculé face à l’Anglais, mais il a globalement répondu présent dans la rencontre. Remportant six de ses neuf duels, il permet à Reims de recoller au score sur une magnifique reprise de volée (51e).

- Atangana (5,5) : si, en première période, il est fautif sur le but de Harit en lâchant son marquage sur le Marocain (27e), le très jeune milieu de terrain de 19 ans est monté en puissance durant le match avec beaucoup de courses pour la récupération du ballon. Tranchant dans ses interventions, il a fait parler son abattage physique pour lutter face au milieu olympien, plus juste techniquement. Il a limité l’impact de Harit jusqu’à sa sortie.

- Fofana (7) : premier match de Ligue 1 et quel but ! Qui plus est au stade Vélodrome. Il déboule sur le couloir gauche, échappe au tacle de Balerdi et rentre dans la surface avant d’effacer deux joueurs et bat Rulli sur une frappe dans un angle fermé. Outre son but, le Malien a montré beaucoup de fougue et de combativité ce soir. Il faudra revoir ça. Remplacé par Martin Adeline, à la 65e minute.

- Munetsi (4) : le Zimbabwéen a tenté de se projeter comme à son habitude, mais n’a pas eu le résultat escompté. Sur un bon centre de Fofana, il rate sa tête (29e). Mais à l’image de ses coéquipiers, il a été combattif pour récupérer le ballon (cinq récupérations). Malheureusement, il n’a pas été juste pour en faire quelque chose avec.

- Ito (4,5) : l’ancien de Gank s’est montré actif défensivement, dans les premiers instants de la rencontre, n’hésitant pas à revenir pour aider Sangui face à Murillo et Greenwood. Offensivement, il a tenté de provoquer et de donner de bons ballons sans réussir à trouver Diakité, tout en manquant de justesse. À l’image de ces sept centres tentés, un seul a été réussi. Remplacé par Mamadou Diakhon, à la 90+2e minute.

- Diakité (3) : six, c’est le nombre de ballons touchés par le champion d’Afrique sur les 45 premières minutes. Il faut dire que Reims n’a pas eu beaucoup le ballon en premier période. En seconde période, sa seule action notable est son bon travail sur le côté droit face à Brassier et Balerdi pour trouver Nakamura dans la surface (48e). L’Ivoirien, qui a touché 16 ballons au total dans la rencontre, était globalement absent. ll prend un carton jaune pour avoir gagné du temps sur son changement. Il est suppléé par Amine Salama, à la 66e minute, devancé par de peu par Rulli (81e).

- Nakamura (4) : pas mal de déchets techniques pour l’ailier japonais, moins en vue qu’Ito. À noter une frappe contrée (20e). En seconde période, il ne profite pas du bon travail de DIakité et de sa passe dans le bon tempo, dans la surface de réparation (48e). Une tentative stoppée par Rulli (50e), avant de s’éteindre petit à petit. Un match qui n’a jamais réellement commencé. Remplacé par Cédric Kipré, à la 88e minute.

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