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Info FM, Habib Habibou : «C’est fabuleux ce que je suis en train de vivre à Lens»

La bonne pioche du mercato. Depuis son arrivée cet hiver dans le nord, Habib Habibou fait le bonheur du Racing Club de Lens où il enchaîne les buts. Une belle revanche pour l’attaquant centrafricain placardisé en première partie de saison au Stade Rennais. Pour Foot Mercato, le joueur âgé de 29 ans évoque sa nouvelle vie chez les pensionnaires du stade Bollaert. Entretien.

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Lens Mouhamadou Habib Habibou @Maxppp

Foot Mercato : Pourquoi avoir rejoint le RC Lens cet hiver ?

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Habib Habibou : J’avais besoin de me relancer. J’avais aussi besoin d’avoir un projet stable et d’acquérir du temps de jeu. C’était important pour moi de pouvoir enchaîner des matches et marquer des buts. Le projet lensois était intéressant et solide. Quand le président et le coach me l’ont présenté, ça m’a intéressé. C’était un challenge de plus qui s’offrait à moi. II y a eu d’autres pistes cet hiver, mais rien de vraiment concret. Quand j’étais à Rennes, je n’avais joué qu’une vingtaine de minutes. Donc ce n’était pas évident de trouver quelque chose non plus. J’ai dû être patient et attendre le bon moment pour rejoindre mon nouveau club.

FM : À un moment donné, avez-vous paniqué voyant que le mercato avançait et que vous étiez toujours au Stade Rennais ?

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H.H : Oui, bien sûr. Quand vous voyez le mercato se resserrer et que rien d’intéressant s’offrait à vous, vous vous dites que vous allez rester et vous verrez à la fin de la saison. Partir pour partir à l’aventure, ça ne faisait pas partie de mes plans. Avec mon agent, on avait bien anticipé le marché hivernal. Physiquement, j’étais prêt. Je m’étais préparé physiquement. Il n’y avait plus qu’à attendre la bonne opportunité et le bon moment. La plupart des clubs recherchaient des attaquants. Mon profil était intéressant mais les clubs avaient des doutes sur mon physique vu mon manque de temps de jeu. C’était compréhensible. J’ai attendu et je me suis dit qu’une chance s’offrirait à moi à un moment ou à un autre.

FM : Vous avez finalement rejoint Lens en janvier. Comment vous y sentez-vous ?

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H.H : Je m’y sens bien. Je me suis bien intégré. Tout le monde m’a bien accueilli. L’atmosphère est bonne, l’équipe tourne bien. On m’accorde beaucoup de confiance et je m’épanouis pour l’instant. Je suis satisfait de mes premiers pas ici.

FM : Quels sont vos objectifs là-bas ?

H.H : Notre objectif est la montée en L1, on ne va pas se le cacher. On est tous soudés, ensemble, pour atteindre le même objectif c’est-à-dire la montée. Individuellement, mon but est de jouer des matches et enchaîner jusqu’à la fin de la saison sur le rythme que j’ai actuellement. Pour le moment, je pense que c’est fabuleux ce que je suis en train de faire. Il faut que je remercie mes coéquipiers qui m’ont aidé à me mettre dans le bain et qui m’ont facilité la tache.

Habibou conquis par le public lensois

**FM : J’imagine que la Ligue 1 est dans un coin de votre tête à chaque début de match.

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H.H** : Quand on est un club ambitieux comme Lens, on se doit de penser à nos objectifs avant chaque match. Après, il ne faut pas que ce soit une obsession non plus. On essaie de faire la différence plus tôt comme ça on ne tombe pas dans un piège à la fin. Toutes les équipes nous attendent à chaque match. C’est un peu difficile de jouer. On peut compter sur le soutien de notre public qui est monstrueux. On a le meilleur public en France. On est candidat au titre.

**FM : Vous parliez du public lensois. Qu’est-ce qui le rend si spécial ?

H.H** : Personnellement, je n’ai jamais connu ça. Que ce soit à domicile ou à l’extérieur, les supporters chantent de la première à la dernière minute. Ils t’accompagnent même dans le bus. Il faut venir à Lens pour voir et comprendre. Je pense qu’il n’y a qu’à Bollaert qu’on ressent ça. C’est énorme. Il faut le voir en vrai pour le comprendre.

**FM : Certains joueurs avaient dit en début de saison que le public mettait parfois trop la pression. Est-ce votre ressenti ?

H.H** : Il faut les comprendre. Ça fait un moment que le club est en Ligue 2, ils en ont marre aussi. Ils veulent retrouver l’élite. Ils sont juste exigeants. À partir de là, on est des joueurs de foot professionnel, la pression fait partie de notre métier. Je comprends les supporters et j’adhère à leur position.

FM : Depuis votre arrivée, vous enchaînez les buts chez les Sang-et-Or (4 buts en 5 rencontres de L2). Comment expliquez-vous votre forme du moment ?

H.H : J’ai les crocs et l’envie de montrer ce dont je suis capable. Après les entraînements, je travaille encore plus avec les coaches parce que j’ai faim de jeu. J’ai aussi la chance que l’équipe tourne bien. Ce qui s’est passé à Rennes, c’est le football, c’est comme ça. On est des joueurs de football professionnels, on est payé pour ça. On respecte les choix même si on ne les comprend pas toujours. C’est du passé. Je ne souhaite que du bonheur à Rennes. C’est un club que j’apprécie.

Pas de rancœur envers Rennes

**FM : Votre réussite actuelle, est-ce une revanche par rapport à votre passage à Rennes ? Pensez-vous que le club a fait une erreur en vous laissant partir ?

H.H** : Une erreur ? Je ne sais pas. Ça a été leur choix. Quand je suis arrivé là-bas, tout se passait bien, j’étais décisif. Ils ont fait des choix. C’est le football. Aujourd’hui, je n’en veux à personne. Je suis ambitieux. Dans le foot, personne ne vous fait de cadeaux. J’ai passé des moments magnifiques à Rennes. J’ai appris beaucoup avec Monsieur Gourcuff. J’adhère à sa façon de voir les choses, à sa philosophie du football. J’ai passé de bons moments là-bas, je n’en retiens que du positif. Je reviendrai voir mes anciens coéquipiers avec plaisir. Il faut passer à autre chose. Il ne faut pas garder de rancœur envers Rennes. Il fallait être costaud dans la tête. Moi, je n’ai jamais abandonné. C’est ma force. Maintenant, je passe de bons moments à Lens. Je savoure.

FM : Comment se passe votre relation avec Alain Casanova ?

H.H : Ça se passe bien avec le coach car il a su gérer. Quand je suis arrivé, j’étais en surcharge et un peu blessé. C’était un peu difficile car l’équipe tournait déjà très bien. Il fallait être patient quand je jouais peu afin de retrouver le rythme. Il m’a fait confiance et moi je lui rends du mieux possible sur le terrain. Quand il m’a fait démarrer, il m’a dit : "J’ai besoin de toi. Je sais que tu as faim et que tu as envie de jouer. C’est un beau challenge. Si tu nous aides, tout le monde sera gagnant". On a cette relation de confiance et c’est de ça dont j’avais aussi besoin.

FM : Avec vos coéquipiers, cela a aussi l’air de bien se passer. Avec quel attaquant avez-vous le plus de complémentarité ?

H.H : J’essaie d’être complémentaire avec tout le monde sur le terrain, surtout dans le registre offensif. Tu ne peux pas te fier à un seul joueur. Il faut que je sois disponible pour tout le monde. J’ai un registre de jeu que Lens n’avait pas, c’est-à-dire un joueur qui prend la profondeur. À partir de là, j’essaie d’apporter et d’être efficace devant le but. Ça fait du bien à l’équipe.

**FM : Envisagez-vous votre avenir à Lens ?

H.H** : Mon agent est là pour gérer ça. Pour le moment je suis à Lens où je me sens très bien. Je veux me focaliser sur l’objectif du club. Mon cas personnel est un cas parmi d’autres. Pour le moment, j’appartiens à Lens et on ne doit retenir que ça. On discutera si on doit discuter. Mais pour l’instant, je préfère me focaliser sur le présent et Lens. Tout se passe très bien pour moi. Pour le futur, on verra quand la saison va se terminer. Je veux avant tout atteindre nos objectifs collectifs.

**FM : Enfin, d’où vient votre surnom "Superbibou" ?

H.H** : C’est un surnom que j’avais en Belgique quand je jouais à Zulte Waregem et La Gantoise. Je marquais beaucoup et le public avait fait des banderoles avec ce surnom-là. Depuis, après chaque match avec La Gantoise où j’ai terminé meilleur buteur, j’ai toujours mis mon tee-shirt avec ce surnom. Je l’ai gardé.

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