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Coupe du Monde 2022 : l'Allemagne désigne les coupables du fiasco

Sortie prématurément du Mondial 2022, la sélection allemande est attaquée de toutes parts. Et personne n'est épargné.

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Hansi Flick et les joueurs @Maxppp

Ce vendredi matin, l'Allemagne se réveille avec la gueule de bois. La sélection dirigée par Hans-Dieter Flick a échoué au Qatar et les conséquences sont terribles puisqu'elle ne verra pas les huitièmes de finales de la Coupe du Monde. Un nouvel échec pour le pays, déjà éliminé en poules lors de la Coupe du Monde 2018 et en huitièmes de finale lors de l'Euro 2020, joué en 2021. Après ce fiasco, la presse allemande sort la sulfateuse et attaque tout le monde. "La fin d'une grande nation de football", titre Bild qui ajoute : «être éliminé de la Coupe du monde au tour préliminaire est une énorme honte malgré la victoire 4-2 contre le Costa Rica

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"La DFB fait naufrage à tous les niveaux : il ne faut pas que ça continue comme ça", assure de son côté Kicker avant de développer sur le sujet. «Le football allemand a fait naufrage à tous les niveaux lors de cette Coupe du monde si controversée, notamment en Allemagne (...) La débâcle est parfaite : pour la troisième fois consécutive, l'Allemagne a dit au revoir à un tournoi majeur tôt. Beaucoup sont à blâmer pour cela - de l'entraîneur national Hansi Flick au directeur Oliver Bierhoff en passant par le président de la DFB Bernd Neuendorf».

La presse allemande se lâche

Bild n'épargne personne non plus. «Ce ne sont pas les autres, mais la DFB, l'entraîneur national et les joueurs qui sont responsables. Personne d'autre ! En ce 1er décembre 2022, nous avons assisté à la fin d'une nation de football autrefois grande et fière. Quatre fois championne du monde, trois fois championne d'Europe, c'était avant ! La brutale réalité à présent est : tour préliminaire de la Coupe du monde 2018, huitièmes de finale du Championnat d'Europe 2021, tour préliminaire de la Coupe du monde 2022».

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Après ce fiasco, les dirigeants sont les premiers à prendre cher, eux qui ont laissé grandir le conflit avec la FIFA et le Qatar au sujet du brassard "One Love" au lieu de régler ça plus vite. Pour Kicker, «la fédération a laissé le problème s'aggraver de plus en plus jusqu'à ce qu'il éclipse complètement les préparatifs sportifs et provoque également des bouleversements dans le cercle de l'équipe». Bild explique que cette polémique a notamment creusé un petit fossé entre les joueurs souhaitant absolument porter le brassard et d'autres, comme Ilkay Gündogan ou Antonio Rüdiger, qui n'ont pas protesté contre l'interdiction de la FIFA.

Plusieurs coupables après ce nouvel échec

Olivier Bierhoff est aussi attaqué pour ses nombreuses erreurs de jugement. Il a d'ailleurs été malmené par une présentatrice allemande au sujet de sa gestion de l'affaire du brassard. «Nous pouvons certainement en discuter à un moment donné. Mais croyez-vous vraiment qu'après trois matches qui se sont déroulés sur le terrain, ce brassard One Love a joué un si grand rôle ? Dans les 70 premières minutes contre le Japon, avons-nous joué avec confiance ? Avions-nous l'adversaire sous contrôle ? Et contre l'Espagne ? Ça ne s'est pas bien passé sans aucun doute, mais ça (le brassard One Love, ndlr) n'est pas un aspect à prendre en compte dans dans l'analyse sportive.»

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Le directeur général des équipes nationales, qui a opté pour un camp de base (Zulal Wellness Resort) assez éloigné, est aussi taclé pour ne pas avoir vraiment eu l'impact attendu sur la sélection et le foot allemand. Quoi qu'il en soit, l'Allemagne va devoir vite réagir, elle qui n'aura qu'un an et demi pour préparer l'Euro 2024. Mais Kicker est inquiet.« Il n'y a pas de temps pour une reconstruction complète. La part d'Hansi Flick dans cette sortie encore une fois gênante doit être analysée d'autant plus rapidement.»

Hansi Flick maintenu mais critiqué

Le technicien n'a pas été au niveau, lui dont «l'équipe est pointée du doigt pour son manque d'instinct de tueur qui était la plus grande constante de cette sélection ces derniers mois». Ses choix face au Japon, notamment en ce qui concerne la défense ou les changements, n'ont pas été compris. Par la suite, le maintien de Thomas Müller ou l'utilisation de Joshua Kimmich ont fait débat. Sur le terrain, mais aussi en dehors, Hansi Flick, qui n'est pas parvenu à créer un sentiment d'unité nationale, a échoué. La préparation de son équipe au Mondial, qui a été faite à Oman, a été remise en question.

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Malgré tout, il a été maintenu par ses dirigeants, dont Olivier Bierhoff qui devrait aussi rester en poste malgré les critiques. «Hansi est un entraîneur de haut niveau. Je n'ai aucun doute sur lui.» Le sélectionneur veut aussi poursuivre l'aventure. Mais il va devoir se poser les bonnes questions puisque plusieurs cadres sont âgés. Manuel Neuer est prêt à continuer. Thomas Müller, lui, a entrouvert la porte à un arrêt. Flick va devoir rebâtir une équipe solide et oublier les traumatismes de ces dernières années. Mais il va lui falloir être un fin psychologue quand on écoute les déclarations de certains comme Joshua Kimmich, traumatisé après l'élimination.

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