Espagne : Luis de la Fuente remet une violente couche sur la FIFA

Par Valentin Feuillette
4 min.
Luis de la Fuente sur le banc de l'Espagne @Maxppp

Alors que l’Espagne a de nombreux joueurs blessés et donc absents dans cette trêve internationale, le sélectionneur Luis de la Fuente a tapé du poing sur la table. Après les joueurs, ce sont les entraîneurs qui crient au ras-le-bol contre la FIFA et l’UEFA.

Nouvelle trêve internationale pour les Champions d’Europe en titre. Après un rassemblement de septembre marqué un match nul contre la Serbie (0-0) et une large victoire contre la Suisse (4-1), l’Espagne a rendez-vous à domicile avec le Danemark à Murcie puis avec la Serbie une nouvelle fois mais cette fois-ci à Cordoue en Andalousie. Pour ces deux rencontres, le sélectionneur Luis de la Fuente a convoqué Pau Cubarsí (FC Barcelone) et à Pedro Porro (Tottenham). En revanche, il ne pourra pas compter sur Unai Simón (Athletic Club), Rodri (Manchester City), Dani Olmo (FC Barcelone), Ayoze Perez (Villarreal) et Robin Le Normand (Atlético), tous blessés. Plusieurs joueurs appelés ont ensuite déclaré forfait à la dernière minute comme Bryan Gil (Girona), Nico Williams (Athletic) ou encore Ferran Torres (FC Barcelone). En ce sens, Bryan Zaragoza (Osasuna) a été appelé en renfort, tout comme Sergio Gómez (Real Sociedad). Une cascade de blessures qui devient un sujet d’actualité depuis le début de saison.

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Mais après plusieurs semaines où la planète foot a été frappée par une avalanche de blessures graves, un autre thème a pris possession de la conférence de presse de Luis de la Fuente mardi : «je me suis risqué et je ne me suis pas trompé sur le côté négatif. J’ai dit que les compétitions amènent des revers qui sont le côté le plus laid du football et que, malheureusement, nous allions avoir des répercussions. Je ne m’attendais pas à autant en même temps, mais c’est arrivé. Les gens sont accros à l’équipe nationale parce qu’il y a un présent et un avenir», a déclaré le sélectionneur espagnol qui a dû composer avec une liste restreinte marquée par les absences de joueurs cadres, tels que Rodri, victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, ou encore Dani Carvajal, qui souffre d’une rupture du ligament croisé antérieur, une rupture du ligament collatéral externe et une rupture du tendon poplité de la jambe droite.

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Trop de matchs, trop de blessures

Certains joueurs internationaux évoluant dans les plus grands clubs vont vivre une saison longue et harassante avec un nombre de matchs disputés qui pourrait dépasser les 80 rencontres en comptant les compétitions et les trêves internationales. Dans le cas du Real Madrid de Kylian Mbappé par exemple, les Merengues sont en lice dans un total de sept tournois : la Liga, la Copa del Rey, la Ligue des champions, la Supercoupe d’Espagne, la Supercoupe d’Europe, la Coupe du monde des clubs et la Coupe intercontinentale : «il y a un aspect clair qui est le nombre de matchs joués. Il y a très peu de récupération, le footballeur doit jouer à sa limite et les exigences sont chaque jour plus grandes. Si vous jouez jusqu’à la limite, vous courez plus de risques. Nous devrons avoir un débat plus tranquille. Il n’y a pas de temps pour préparer les saisons comme c’était le cas il y a des années et c’est la base de tout ce qui vient après. Avec si peu de récupération, c’est vraiment un risque important», a expliqué Luis de la Fuente. Le nouveau rapport de la FIFPRO, le syndicat international des footballeurs professionnels, met en lumière les inquiétudes largement répandues concernant la charge de travail excessive des joueurs, soulignant à quel point les exigences croissantes des compétitions compromettent leur santé et leur bien-être. Le suivi de la charge de travail des joueurs 2023-2024 (rapport PWM) révèle que certains joueurs bénéficient de moins d’un jour de repos par semaine, en violation des normes internationales de santé et de sécurité. Avec plus de 1 500 joueurs suivis, le rapport PWM a révélé que 54 % d’entre eux sont confrontés à une charge de travail excessive.

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Il a fallu peu de temps pour que les syndicats entendent le cri de désespoir des joueurs. En effet, une première plainte contre la FIFA a été déposée devant le tribunal de grande instance de Bruxelles par l’UNFP, la PFA, l’AIC et la FIFPro Europe — respectivement les syndicats français, anglais, italiens et du service européen du syndicat mondial. Ces différents syndicats n’ont pas dit leur dernier mot et comptent bien pousser la FIFA dans les cordes. La gronde populaire se fait de plus en plus ressentir et les différents championnats font bloc avec le menace d’une grève générale qui plane : «je n’en veux pas (de cette grève, ndlr). J’espère qu’il n’y a pas de menace de grève et pour cela, il faudra en parler au bon moment. Il faut s’asseoir lorsque le calendrier est établi avec toutes les parties : UEFA, FIFA, clubs, joueurs… c’est la seule véritable manière de parvenir à un accord. S’il y en a qui ne sont sûrement pas responsables, ce sont bien les équipes nationales. Nous sommes victimes de ces situations. Les responsables sont ceux qui coordonnent ces saisons. Si je suis en club et que je dois gérer 70 matchs, je devrais peut-être procéder différemment. Il existe des solutions», a conclu l’entraîneur espagnol. Une seconde plainte sera déposée le 14 octobre prochain à la Commission européenne par les mêmes syndicats susmentionnés, auxquels il faut ajouter ceux de la Premier League, de la Bundesliga, de la Serie A et de la Liga.

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