Uruguay : Luis Suarez allume violemment Marcelo Bielsa

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Marcelo Bielsea @Maxppp

Fraîchement retraité en équipe nationale, Luis Suarez a vidé son sac. El Pistolero a chargé son ancien sélectionneur, Marcelo Bielsa.

Lundi, Antoine Griezmann (33 ans) a fait ses adieux à l’équipe de France. Mais le joueur de l’Atlético de Madrid n’est pas le seul à avoir dit au revoir à son pays. Il y a quelques semaines, Ángel Di María (36 ans) a dit stop en Argentine. En Uruguay, c’est Luis Suárez (37 ans) qui a tiré sa révérence. La nouvelle a été annoncée le 3 septembre dernier lors d’une conférence de presse organisée au stade du Centenaire. L’ancien joueur de Liverpool et du FC Barcelone, dont le compteur s’est arrêté à 143 sélections (69 buts), avait expliqué sa décision.

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« Je voulais que vous l’entendiez de ma bouche, c’est pour cela que la conférence de presse a eu lieu. Comprenez que vendredi… C’est difficile pour moi de le dire, ce sera le dernier match avec l’équipe nationale de mon pays. J’y ai pensé. C’est le bon moment, c’est très difficile. Je peux jouer mon dernier match avec l’équipe nationale en toute sérénité, je vais le jouer avec le même enthousiasme que lors de mon premier match en 2007. On m’a toujours appris à me donner à fond pour mon équipe nationale. Jusqu’à vendredi, j’ai tout donné, je n’ai rien à me reprocher à aucun moment. Je tiens à remercier les supporters, qui m’ont envoyé des messages très encourageants. »

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Lucho vide son sac

Un mois après ses adieux, Lucho est revenu sur ses derniers mois avec la Celeste lors d’une interview donnée à DSports Uruguay, dont les propos sont relayés par The Athletic. El Pistolero en a profité pour charger le sélectionneur Marcelo Bielsa ainsi que son staff. « Il y a eu des situations qui se sont produites à la Copa América et qui m’ont fait mal, et dont je n’ai pas parlé pour le bien du groupe. Cela va continuer à se produire. Les joueurs vont atteindre une limite et exploser. À la Copa América, certains joueurs m’ont dit : "Luis, je vais jouer la Copa América et ensuite, je ne jouerai plus." Cela signifie que nous nous approchons d’une situation difficile. Puis, on s’en remet et on revient parce qu’on aime son pays. Nous aimons tous représenter notre pays. »

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Suárez, qui se sentait bien lors des mandats des anciens sélectionneurs Óscar Tabárez et de Diego Alonso, a expliqué que les joueurs et les staffs aimaient passer du temps ensemble auparavant. Mais avec l’équipe de Bielsa, l’atmosphère n’est plus du tout la même. « Tout cela a été perdu au centre d’entraînement. Lors de ma dernière convocation, certains d’entre nous jouaient aux cartes et le staff de Bielsa se promenait autour de nous et nous regardait comme pour repérer quelqu’un qui jouait aux cartes. Je ne sais pas. Il y avait beaucoup de choses qui ont attiré mon attention. » Puis, il a confié que sa relation avec El Loco était purement professionnelle et qu’il n’avait eu qu’une seule conversation avec le technicien de 69 ans.

Pas de communication avec Bielsa

Mais il n’est visiblement pas le seul à avoir eu un manque de communication avec l’ancien entraîneur de l’OM. « Beaucoup de joueurs ont organisé une réunion (avec Bielsa, ndlr) pour demander à l’entraîneur de nous saluer au moins avec un bonjour. Il n’a même pas dit bonjour. J’ai eu une réunion de cinq minutes avec lui en tant que leader de l’équipe et à la fin, il n’a répondu que par un "merci beaucoup". » Il n’a pas digéré non plus le traitement réservé à Agustin Canobbio, qui était envoyé avec un groupe de joueurs de 20 ans qui servaient de partenaires d’entraînement. « Il a fait faire des passes à Canobbio, qui, pendant la moitié de la Copa América, était avec les joueurs d’entraînement. Et Bielsa a ensuite fait en sorte que les joueurs d’entraînement s’entraînent comme des joueurs réguliers. On ne peut pas laisser croire à un joueur qui fait partie de l’effectif de 26 joueurs pour une Copa América qu’il est là pour faire ce que fait un joueur d’entraînement. »

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Il poursuit : « C’est un manque total de respect. Cela me met en colère. Je vais soutenir (Canobbio) sur ce coup-là parce qu’il a su garder son sang-froid. » Luis Suárez a aussi expliqué que lors de la phase de groupes de l’Uruguay contre les États-Unis, Bielsa n’avait fait s’entraîner que les titulaires tandis que les remplaçants avaient été priés de rester à l’hôtel de l’équipe et qu’il n’a eu qu’une seule séance d’entraînement en commun avec Darwin Núñez. « Nous nous entraînions toujours à des heures différentes de la journée (avec Nuñez, ndlr). Pourquoi ne voudrais-je pas passer du temps avec Maxi Araújo et Nico de la Cruz, qui est un ami proche ? Je voulais m’entraîner avec Ronald (Araújo) et le tester lors d’une séance d’entraînement. L’harmonie du groupe et l’énergie positive, une bonne séance d’entraînement, conduisent à de bonnes performances. »

Il a rhabillé El Loco pour l’hiver

Il a précisé ensuite : « Mais quand on s’entraîne à des moments différents, c’est difficile. On sait généralement quand on commence ou si on sera remplaçant, mais quand on est aussi loin du groupe… c’est un gros problème. On respecte ça et on passe à autre chose, mais c’est ce que j’ai ressenti à ce moment-là. » L’attaquant est aussi revenu sur un épisode, lorsque le staff a interdit aux joueurs de saluer les supporters de la sélection. « Je me suis levé et j’ai dit à l’entraîneur que je respectais cela, mais qu’en tant que capitaine et pour respecter et apprécier les fans, ce que j’ai toujours fait, nous, les joueurs, décidions de nous arrêter et de saluer les fans. Nous sommes descendus du bus, nous nous sommes séparés et avons passé du temps avec les fans. »

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Il conclut : « Le lendemain, nous avons eu une discussion d’équipe et (Bielsa) a commencé à dire des choses sur les Uruguayens qui rivalisent, sur les Uruguayens qui font ceci et cela. Et puis il a dit : « Pour qui joue l’Uruguayen ? Pour le peuple. » Et je jure que nous avons tous commencé à nous regarder comme pour dire : « Pour le peuple ? Hier, vous nous avez demandé de ne pas leur parler […] Parfois, il est facile de parler et de faire entendre aux gens ce qu’ils veulent que vous entendiez. Mais ce ne sont pas toujours les histoires vraies sur ce qui se passe et cela fait mal. Cela fait mal de voir ce qui se passe aujourd’hui. » Loin de l’équipe nationale à présent, Luis Suárez a définitivement tourné la page ce vendredi.

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