La déclaration d’amour de Véronique Rabiot à l’Olympique de Marseille
Après avoir critiqué le Paris Saint-Germain, les journalistes, les instances politiques, les supporters parisiens à la suite des banderoles injurieuses et des chants scandaleux, Véronique Rabiot a terminé sa tournée médiatique du lundi en remerciant du fond de son cœur l’Olympique de Marseille qui a été exemplaire de la première à la dernière seconde de cette histoire

«Loyauté pour les hommes, trahison pour les putes. Telle mère, tel fils. Vero, c’est lequel son vrai père ? Dehu, Fiorese, Cana ou Heinze ?», «Pute de mère en fils», «Véronique, la sal…», «Rabiot on t’enc…». Difficile de compter le nombre de messages haineux que le Parc des Princes avait réservé à Adrien Rabiot, titulaire et capitaine pour le Classique perdu par l’OM contre le PSG (3-1), dimanche soir, ainsi qu’à sa mère et agente, Véronique Rabiot. Depuis ce matin, les réactions s’enchaînent et l’indignation du clan Rabiot ne cesse de faire les gros titres des journaux français. Le milieu marseillais a, d’ailleurs, publié une story sur son compte Instagram où il apostrophe le président du PSG, Nasser al-Khelaïfi : «Insulter une mère, et un père décédé… tout se paye un jour. Vous ne l’emporterez pas au Paradis. Croyez-moi. Nasser, tu peux avoir tout l’argent du monde et même plus, la classe, ça ne s’achète pas». Quant à Véronique Rabiot, elle s’est exprimée chez nos confrères de France Info puis de La Chaîne L’Equipe pour faire part de sa colère face à l’inaction des instances du football français et pour dénoncer plus largement le traitement médiatique des journalistes depuis le coup de sifflet au sujet de ces chants injurieux. Elle a également confirmé qu’une plainte serait déposée.
Dans un communiqué, le club marseillais est rapidement monté au front pour défendre le clan Rabiot : «L’Olympique de Marseille condamne avec la plus grande fermeté les banderoles déployées et les chants injurieux, racistes et discriminatoires descendus des travées du Parc des Princes hier soir, lors de la rencontre face au Paris Saint-Germain. Les attaques personnelles visant notamment Adrien Rabiot et sa famille sont ignobles et inacceptables. Le club, qui tient à apporter tout son soutien et sa plus grande solidarité à son milieu de terrain ainsi qu’à ses proches, annonce s’associer à la plainte déposée contre X par la famille d’Adrien Rabiot. Encore une fois, l’OM tient à rappeler qu’il continuera de se montrer intransigeant et inflexible contre tout propos injurieux à l’encontre de son Club, de ses dirigeants, de ses salariés ou de ses supporters». Invitée sur les ondes de RMC dans l’émission «Génération After», Véronique Rabiot a fait une sortie émouvante sur l’OM et les dirigeants marseillais.
L’amour fou entre les Rabiot et Marseille
Si le communiqué officiel n’a été publié que lundi soir, en interne, l’OM a rapidement pris les devants pour soutenir Adrien et Véronique Rabiot : «Oui, ça m’a fait chaud au cœur, et c’est exactement ce que j’ai dit au président. Monsieur Longoria, je lui ai dit, votre message me fait chaud au cœur et apparemment, ils l’ont affiché déjà quand le coach l’a nommé capitaine parce que tout le monde savait, il suffit de réfléchir un petit peu et on savait très bien ce qui allait passer et comment Adrien allait être accueilli. Donc c’était une marque de soutien et d’élégance, oui d’élégance de la part du club, de la part des joueurs parce que les joueurs étaient d’accord, le coach a demandé aux joueurs et tout le monde a été unanime et dans le club de Marseille, c’est preuve d’une grande élégance monsieur et je sais de quoi je parle», a-t-elle déclaré. Directement après la rencontre d’ailleurs, Roberto De Zerbi a naturellement rendu hommage à son milieu de terrain en conférence de presse malgré la défaite.
Madame Rabiot en a aussi profité pour réexpliquer personne n’avait réagi depuis le coup de sifflet final, hormis quelques journalistes. Pourtant il y avait du beau linge dans les travées du Parc des Princes. Vincent Labrune était présent aux côtés de Nicolas Sarkozy, Nasser al-Khelaïfi, Rachida Dati, alors que Sandrine Rousseau était aussi présente : «Personne. Alors juste la ministre des Sports qui m’a appelé parce que évidemment je l’ai mis en cause ce matin dans ma conversation avec Julien Froment (journaliste Radio France, ndlr), où j’ai dit et je vais le redire qu’effectivement, j’aurais aimé que quelqu’un réagisse hier soir, pas aujourd’hui, hier soir, pendant le match ou après le match. Donc personne a réagi, les mouvements féministes qui sont toujours là à parler, qui a réagi pour dire pourquoi on la traite de salope, pourquoi on la traite de pute ? L’arbitre qui n’a pas arrêté le match, la ministre des Spors qui est toujours en train de dire "oui dans les stades…". Même Sandrine Rousseau paraît-il qui était dans la tribune Boulogne. Là, il n’y a personne qui s’indigne, il n’y a a personne qui parle». Alors que l’affaire fait couler beaucoup d’encre en ce début de semaine, Véronique Rabiot espère que son exemple puisse faire bouger les autres, à l’heure où le football français connaît une saison marquée par beaucoup de règlements de compte, de gestes violents, de lourdes sanctions et de clashs entre les dirigeants :
«Mais il y en a encore plus que ça, parce que vous me demandez si quelqu’un a réagi, si la Ligue a réagi, si quelqu’un a réagi. Non, je vous dis, personne ne m’a parlé, et personne ne s’est excusé évidemment pas, mais ce ne sont pas des excuses qu’il faut faire. Il faut faire bouger les choses, faire en sorte que ça ne se reproduise pas, faire en sorte qu’il y ait des sanctions, des vraies sanctions, parce que vous voyez, on dit avant le match, oui, mais s’il y a des insultes, s’il y a ce type, il y a cela, on arrête le match, mais en fait ça n’arrive jamais, ça n’arrive pas, donc il n’y a pas de sanctions. ça m’a surpris que personne n’intervienne après le match, les gens qui étaient sur place, il y a des journalistes, il y a du monde et personne n’intervient, ça n’intéresse personne, ce que je dis, il ne faut pas qu’il y ait de traitement. La ligne rouge a été dépassée. Il faut laisser les femmes tranquilles. Les joueurs s’insultent, à la limite, s’ils veulent. Mais nous, qu’on nous laisse tranquille. Il ne fallait pas parler du père de mes enfants». En voilà une bonne nouvelle pour les supporters marseillais qui espèrent conserver Adrien Rabiot sur le long terme.
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