Finlande - France : les notes du match
Orphelins de Karim Benzema au coup d'envoi, les Bleus ont forcé la décision en Finlande, s'imposant finalement 2-0 grâce au Madrilène et à Mbappé.
Cette rencontre n'avait pas forcément d'enjeu sportif d'un côté, puisque les Bleus étaient déjà assurés de terminer en tête de ce groupe C. Mais en face, les Finlandais avaient encore l'opportunité de jouer les barrages, eux qui n'ont jamais joué un Mondial. Les Finlandais ne dépendaient que d'eux-mêmes pour terminer devant l'Ukraine. Pour ce duel, Didier Deschamps faisait jouer quelques joueurs un peu moins habituels, à l'image du duo Digne-Dubois sur les côtés, de Zouma, de Tchouaméni ou de Moussa Diaby.
Et les champions du monde ont joué le jeu à fond, repartant du nord de l'Europe avec une victoire 2-0. La partie démarrait sur une belle domination tricolore, avec une première belle occasion de Diaby (5e), alors que Griezmann ou Mbappé, avant la demi-heure de jeu, avaient également des situations. Peu à peu, les Nordiques commençaient tout de même à se procurer des opportunités, via la référence offensive Pukki, ou cette tête de Schüller (44e). Il fallait aussi noter la blessure de Dubois, sorti sur blessure à la 43e.
L'entrée de Benzema a tout changé
Un match bien différent de celui face au Kazakhstan donc, avec une vraie opposition, et un jeu tricolore bien moins fluide qu'au Parc des Princes. C'est l'entrée de Benzema juste avant l'heure de jeu qui a changé pas mal de choses. Peu à peu, les Bleus commençaient à imposer leur jeu à se trouver dans les petits espaces. Et c'est le Madrilène qui allait ouvrir le score à la 66e minute de jeu. Le joueur du Real Madrid a combiné avec Mbappé, qui lui a remis le cuir d'une belle talonnade. KB9 a ensuite frappé, et le ballon a terminé au fond des filets, avec un peu de réussite puisqu'il a été contré par un défenseur (0-1, 66e).
Le Parisien allait lui aussi s'offrir une réalisation. Servi par Digne, le Bondynois sprintait et enroulait parfaitement le ballon face à un Hrádecký impuissant (0-2, 76e). Les Bleus ont donc répondu présents et fait honneur à leur statut de champion du monde, même si ce match n'avait pas spécialement d'importance pour eux, terminant au passage cette phase de qualification sans la moindre défaite. La Finlande elle termine derrière l'Ukraine et n'ira donc pas en barrages.
Le classement final du groupe D.
L'homme du match : Mbappé (7) : auteur d’un fabuleux quadruplé il y a trois jours, l’attaquant n’a pas cette fois pas connu la même réussite mais il a été le joueur le plus constant devant. Ses prises de balle, ses accélérations (19e, 25e) et ses intentions tranchantes (11e) ont fait du bien. Auteur d’une tentative hors cadre (29e), il s’est à nouveau distingué lors de la venue de Benzema sur le terrain, lui offrant même une nouvelle passe décisive (66e). C’était avant son nouveau coup de génie : une course de 50 mètres côté gauche conclue par un plat du pied dans le petit filet opposé (76e).
Finlande :
Hradecky (4,5) : malgré le peu d'occasions adverses, le portier du Bayer Leverkusen a su se montrer attentif pour capter ou dégager les nombreux centres français. Mais en deuxième période, il n'aura rien pu face à l'efficacité de Benzema (66e), malgré la déviation, et la frappe enroulée parfaite de Mbappé (76e). Il a été plus rassurant sur la frappe pied gauche du Parisien (80e).
Uronen (4) : positionné à droite pour ce dernier match des éliminatoires, le Brestois a été très sollicité par les offensives de Digne et Griezmann dans son couloir droit, sans problème en première période. Juste après l'entrée de Benzema, le piston droit a eu plus de frissons face à l'attaquant du Real Madrid (58e), qui a pu se défaire de son marquage pour débloquer le score. Remplacé par Taylor (74e), qui n'a rien pu faire sur la percée suivie du but de Mbappé juste après son entrée en jeu.
Ivanov (4,5) : souvent au duel avec Diaby dans l'axe de la défense, le joueur du Warta Poznan (D1 polonaise) n'a pas eu trop de souci sur les ballons aériens, de par son avantage de taille. Le numéro 3 a été moins en vue au retour du vestiaire, tant que le jeu français est passé par les ailes, mais a tenté de bloquer le plus possible l'axe de la charnière (6 ballons récupérés).
Väisänen (4) : pourtant très vigilant lors de la première période, le défenseur de l'IF Elfsborg a malencontreusement trompé son propre gardien en déviant la frappe de Benzema pour faire sauter le verrou Hradecky. En quasi-libéro, il n'a rien pu faire sur les deux buts français.
O'Shaughnessy (5) : a gauche de la charnière centrale finlandaise, le défenseur du HJK a su bien gérer les ballons en profondeur des Bleus, parfois trop longs pour les attaquants (4 duels gagnés sur 4). Après l'ouverture du score, il a tenté de monter un peu plus pour apporter de la supériorité numérique dans le flanc offensif gauche, sans réel danger pour l'entrant Pavard. Victime d'un coaching offensif, il est remplacé par Pohjanpalo (82e).
Hämäläine (4) : moins mis en danger que son compère à droite, le piston gauche a très souvent connu le camp adverse, pas forcément dans les centres lointains mais plutôt dans la participation au jeu court préconisé par son sélectionneur Markku Kanerva, pour trouver des espaces dans la surface. Mais avec l'entrée de Coman, il a dû reprendre son rôle défensif pour contenir la vivacité du Bavarois. Il a été également souvent en retard dans les duels au sol (0 gagné sur 5).
Lod (5) : titularisé en attaque aux côtés de Pukki, il est souvent derrière le buteur pour apporter le surnombre dans le milieu de terrain. Le joueur du Minnesota United s'est montré intéressant à la récupération du ballon, bloquant bien le couloir droit de Dubois. C'est offensivement qu'il a eu un peu plus de problèmes, en étant bien muselé par Zouma, même s'il a réussi quelques différences par ses transmissions (4 passes clés).
Schüller (4,5) : le Finlandais s'est pénalisé lui-même en début de rencontre en écopant du seul carton jaune du match après une intervention tardive sur Mbappé (9e). Derrière, ses prises de balle sont parfois approximatives, offrant des ballons très hauts à la France. Plus intéressant au retour des vestiaires, coupant bien les transmissions adverses (5 ballons récupérés), il a dû laisser sa place à Forss (64e), qui a pris la place de Lod dans le secteur offensif.
Kamara (5,5) : métronome de l'entrejeu finlandais, le milieu des Glasgow Rangers n'a pas délivré sa meilleure copie en début de rencontre, notamment battu dans les duels, mais s'est très bien repris au fil du match. Le joueur de 26 a été bien plus à l'aise en seconde période dans un bloc plus haut (3 interceptions), en étant bien plus présent dans la circulation du ballon et dans la construction des offensives, même si le dernier geste a pêché du côté du secteur offensif.
Nissilä (5) : très généreux dans ses efforts, le numéro 16 n'a pas hésité à montrer à plusieurs reprises balle au pied pour faire respirer son bloc équipe. Juste avant la pause, il a bien failli tromper tout le monde sur un corner rentrant (44e), touché par aucun joueur. Cependant, son abnégation lui aura valu beaucoup de déchet technique dans le jeu (17 ballons perdus). Moins trouvé et moins lucide après l'heure de jeu, il est remplacé par Valakari (82e).
Pukki (4) : pour sa 100e sélection avec les Hiboux Grands-Ducs, l'attaquant de Norwich a été très précieux sans ballon, posant des difficultés dans les premières relances tricolores. Dos au but, le Canary a été redoutable et a usé de son gabarit pour défier Zouma et Upamecano, ce qui lui a permis de se créer sa première occasion (30e), bien captée par Lloris. Aucune occasion pour lui en seconde période, à part quelques ballons touchés en remise avec son milieu.
France :
Lloris (5,5) : le capitaine français a vécu une soirée plutôt tranquille. Il s’est contenté de bien lire le jeu (17e, 35e), effectuant deux sorties au-delà de sa surface et veiller à bien capter cette frappe croisée de Pukki (30e). Il est tout même très heureux de voir cette tentative de Schüller terminer à côté du cadre (44e). A part une légère domination finlandaise en début de seconde période, il n’a plus été sollicité.
Dubois (non noté) : préféré à Coman, titulaire contre le Kazakhstan, et à Pavard, le Lyonnais a effectué une période moyenne. Il a souvent proposé des solutions mais a rarement été servi, en plus d’avoir effectué des choix pas toujours compréhensibles, et provoqué quelques pertes de balle qui ont fait reculer le bloc (33e). Blessé derrière la cuisse droite juste avant la pause, il a cédé sa place à Pavard au retour des vestiaires (46e - note 5,5), qui n’a finalement pas beaucoup sur le côté puisque Deschamps a rapidement changé ses plans en décalant le Bavarois pour la venue de Coman sur le terrain. Dans l’axe droit de cette défense, il n'a pas été inquiété. Il faut dire que les Finlandais ont rapidement abdiqué.
Koundé (5,5) : le Sévillan est dans la continuité de ce qu’il a produit depuis le début de ce stage international. Aligné dans l’axe droit de la défense, il a semblé bien plus à son aise que sur un côté, et plus rassurant dans ses décisions. Tranchant face à Lod (49e), il n’a pas hésité à couvrir les montées de Dubois mais aurait pu également proposer plus de solutions au Lyonnais puis à son successeur Pavard. Remplacé par Coman (57e) qui a évolué au poste de piston droit tentant sans attendre de provoquer la défense.
Zouma (5,5) : seul changement du trio défensif par rapport à samedi soir, le joueur de West Ham a pris l’axe, donnant plutôt satisfaction. Les déplacements et le jeu de corps de Pukki l’ont parfois mis en difficulté (30e). Il a dominé dans le jeu aérien (38e, 48e), moins dans le travail de relance mais il est monté en régime au fur et à mesure de la rencontre.
Upamecano (4) : une prestation dans la lignée de ce qu’il offre depuis qu’il est appelé chez les Bleus. Placé dans l’axe gauche de cette arrière-garde, le jeune défenseur ne parvient toujours pas à convaincre. Parfois devancé dans ses décisions, Upamecano est apparu avec un temps de retard, laissant trop de temps à ses adversaires, mais il a globalement répondu présent dans le duel. Il doit plus s’ouvrir à ses coéquipiers.
Digne (6) : entreprenant sur son côté gauche, le joueur d’Everton poursuit sa lutte à distance avec Theo Hernandez. Sa grosse débauche d’énergie est à souligner entre des retours défensifs, qui ont soulagé, et un placement assez intelligent, notamment quand il venait fermer l’axe (22e) ou pour dégager ce ballon de la tête (83e). De l’autre côté du terrain, on l’a vu faire des centres intéressants comme celui pour Diaby (5e) qui aurait pu faire mouche, et encore cette remise en direction de Benzema (58e).
Tchouaméni (5) : titulaire cette fois à la place de Kanté, le Monégasque a bien démarré dans ce rôle de box-to-box, proposant des solutions derrière pour remonter le ballon mais une fois passé la ligne médiane, il n’avait guère plus d’influence sur le jeu. Il a connu trop de déchet dans son jeu pour mettre ses coéquipiers dans de bonnes dispositions (47e, 65e), et a même un ton en dessous physiquement.
Rabiot (5,5) : moins mobile que son compère dans l’entrejeu, on l’a vu faire plus de boulot défensif, venant apporter son jeu de tête pour donner un coup de main à sa défense et sa présence pour remonter les ballons. Le joueur de la Juventus a semblé à son aise pour combiner dans les petits espaces mais il a semblé un peu ronronner également. Il est pourtant au départ de l’action sur les deux buts français. Remplacé par Veretout (86e).
Griezmann (5) : pour sa 102e cape, celui qui est devenu le joueur le plus utilisé sous l’ère Didier Deschamps (devant Giroud, 101 apparitions avec ce sélectionneur) n’a pas vraiment brillé, même s’il a tenté de donner de la vitesse au jeu (5e) et n’est pas loin d’ouvrir la marque (25e). La venue de Benzema sur le terrain a semblé le soulager mais ça n’a pas duré longtemps, le temps pour le Colchonero de participer à ce premier mouvement de son compère (58e). Remplacé après l’ouverture du score par Guendouzi (67e), qui fêtait sa première sélection.
Diaby (4) : une première titularisation en équipe de France qui ne laissera pas de grand souvenir. Après son entrée remuante face au Kazakhstan, l’ancien Parisien a plutôt bien démarré en étant à la réception de ce centre de Digne pour la première tentative de la soirée (5e). Seulement, il a disparu, ne parvenant pas à trouver ses partenaires, ni à faire jouer sa vitesse. Décevant, il a été remplacé par Benzema (56e). Dès son entrée, l’attaquant s’est illustré par une frappe cadrée à bout d’un très bon mouvement collectif (58e), avant d’ouvrir le score sur une nouvelle expression collective (66e).
Mbappé (7) : voir ci-dessus.
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