Le football est fait de belles histoires, d'initiatives ambitieuses visant à aider les jeunes et à permettre à certains de se développer footballistiquement parlant mais aussi et surtout dans leur éducation. C'est ainsi la vocation de l'association Diambars.
Le week-end dernier, la Ligue de Football Professionnel et Adidas ont décidé de lancer le premier ballon de match officiel à but solidaire, mettant ainsi à l'honneur l’association Diambars pour le compte de la 24ème journée du championnat de France de Ligue 1. Contacté par nos soins, le co-fondateur et directeur général Jimmy Adjovi-Boco vous présente cette association : « L'institut Diambars est une structure de formation type sport-études. On a posé la première pierre il y a dix ans avec Bernard Lama, Patrick Vieira, Saer Seck et moi-même. C'est une structure qu'on a voulu d'aussi bonne qualité, avec le même type de formation, que dans un club professionnel en Europe. Bernard Lama est là pour mettre en place la vision, la stratégie, les contacts avec les personnalités politiques ou les chefs d'entreprise. Patrick Vieira est lui plus là pour la communication. La reconnaissance de la LFP et du monde professionnel est une fierté, une satisfaction. C'est la reconnaissance d'un travail qui a été fait, du travail de tous les bénévoles, de tous les salariés. On est heureux de voir son travail être reconnu au plus haut niveau ».
Un travail reconnu à sa juste valeur, pour un institut au modèle économique viable : « On a, au Sénégal et en Afrique du Sud, un concept qui a fait ses preuves, que ce soit au niveau des résultats scolaires, sportifs, et économiques. Le modèle économique marche sur une indemnité de formation. Quand un joueur issu de l'institut signe dans un club professionnel, ce club doit payer une indemnité de formation qui, dans le cadre de Diambars, se monte à 300 000 €. On loue également nos infrastructures pour des séminaires, pour des stages de clubs, d'arbitres, pour les colonies de vacances. La troisième source de revenus, c'est le sponsoring. On a un projet viable, qui s'auto-finance. L'idée, c'est donc de faire prendre conscience à nos dirigeants en Afrique que le football peut être un vecteur de développement économique et social. Fort de la réussite du projet en Afrique, on a été sollicité pour mettre en place un projet en France, à Cergy. On veut aussi développer ça aux Antilles, en Guyane, au Brésil ». Et si Diambars a donc vocation à se développer un peu partout sur le globe, c'est sans perdre de vue l'objectif premier de l'association, l'éducation :
« C'est la base même de notre projet. L'objectif, c'est l’éducation, le foot est un moyen. Ça ne veut pas dire qu'on ne cherche pas à en faire des footballeurs professionnels, parce qu'ils sont recrutés sur les critères footballistiques. Mais le plus important, c'est ce qu'ils vont devenir, ce qu'ils vont faire de leur vie, qu'ils soient professionnels ou non. Le contenu pédagogique revêt une importance capitale. S'ils sont professionnels, ils doivent être armés pour affronter ce milieu et tous ses pièges, que ce soit au niveau des médias ou des tentations. S'ils ne deviennent pas pros, il est important qu'ils aient les armes pour trouver leur voie dans la société, que ce soit un métier en lien avec le football ou en dehors. On aimerait voir sortir de l'institut un médecin, un architecte. Le foot est donc un moyen, mais pas une fin. Voir Idrissa Gueye (Lille), Joseph Lopy (Sochaux) ou Pape Souaré (Lille, prêté à Reims) être un Ligue 1, c'est une fierté. C'est la preuve que, tout en donnant une grande importance à l'éducation, on peut aussi avoir des joueurs professionnels d'un excellent niveau. Les voir évoluer, les voir progresser, et surtout les voir toujours attachés à Diambars est une grande fierté. Mais c'est aussi une fierté de voir un jeune comme Ali Sileymane Ly, qui est un talibé (étudiant d'une école coranique) qui ne savait ni lire ni écrire, être premier de sa classe en 1ère dans un lycée d'Arras. Voilà, ça aussi c'est une grande fierté. Comme c'est une fierté de voir notre équipe professionnelle au Sénégal finir deuxième du championnat, avec que des jeunes de notre formation, avec un tiers des joueurs de l'équipe qui est en formation dans une école de management ». C'est aussi cela, la belle histoire de Diambars.
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