Info FM, OGC Nice : les touchantes confidences d'Arnaud Souquet
C'est avec le sourire qu'Arnaud Souquet s'est prêté au jeu de l'interview pour Foot Mercato. Le latéral droit de 25 ans, qui s'éclate à l'OGC Nice, a accepté de se confier sur notre site, pour évoquer la belle saison du club azuréen, mais aussi sa belle histoire, lui qui revient de loin. Entretien.
**Foot Mercato : Arnaud, comment se sent-on alors que Nice est en train de boucler une saison historique marquée par une troisième place de Ligue 1 ?
Arnaud Souquet :** On se sent bien parce qu'on a fait une super saison même s'il nous reste encore un match à Lyon. On a fait une saison historique, notre place est méritée au vu des résultats, du travail effectué par le staff, les joueurs, et l'ensemble du club. Après, si on est vraiment professionnel jusqu'au bout, on pourra avoir des petits regrets en se disant qu'on a fait une super saison avec un nombre de points historique et qu'on ne se retrouve que troisième. Mais on a devant nous deux écuries qui avancent très vite, avec une équipe de Monaco qui mérite d'être championne sur l'ensemble de la saison. On va arriver sur la fin de saison, il y a un peu de fatigue, mais ça reste une saison historique pour le club.
**FM : L'année dernière, vous jouiez en Ligue 2 avec Dijon. Là, vous allez tenter de vous qualifier pour la Ligue des Champions. Tout va très vite en matière de football...
AS :** Le foot, ça va vite, c'est vrai. L'année dernière, j'ai eu la chance de jouer une montée de Ligue 2 à Ligue 1. C'était top, c'était aussi historique pour le club. Sur deux saisons d'affilée, c'est pas mal pour moi (rires). Mais là oui c'est la Ligue 1, le haut de tableau de la Ligue 1, c'est un autre monde encore. On s'est battu pour le titre jusqu'au bout, à trois journées de la fin on n'était pas si loin que ça. Vu les départs importants, les joueurs qui sont arrivés, le nouveau coach, personne n'aurait pu miser sur une troisième place, pas même au club. Ça montre tout le travail qui a été accompli et tout ce qui a été fait depuis cet été. Mais il va maintenant falloir s'habituer à rester en haut car c'est difficile, et tout va vite dans le foot. J'espère qu'on restera en haut le plus longtemps possible.
Un parcours pas toujours rose
**FM : Votre parcours n'a pas forcément été linéaire, avec des passages en Belgique puis dans le monde amateur. Pourriez-vous nous raconter cette période plus délicate ?
AS :* C'est vrai que ça n'a pas été linéaire, même si bon, chacun a son parcours, plus ou moins difficile. Ce qui a été bizarre pour moi, c'est de procéder à l'ouverture de mes droits au chômage. Se retrouver au chômage, ce n'est pas commun, surtout à l'âge que j'avais. C'était il y a quatre ans, je devais avoir 21 ans. C'était quelque chose de nouveau, j'avais eu la chance de connaître le monde professionnel, de jouer, d'être professionnel et d'être champion de France avec Lille. Et au final, je me suis retrouvé sans rien. Il a fallu l'encaisser, être bien entouré. Il faut féliciter mes agents, ma famille, et tous mes proches qui ont été là dans cette période un peu plus difficile. Mais aussi les coaches qui m'ont tendu la main et qui m'ont permis de remonter la pente en travaillant et en progressant. C'est une satisfaction. Même si je n'aime pas trop regarder en arrière, je me dis parfois "t'imagines où t'étais il y a trois ans ! Là tu vas jouer les qualifications pour la Ligue des Champions"*. Le foot va très vite, tous ces gens là sont encore autour de moi et on profite tous ensemble.
**FM : Dans cette période plus compliquée, vous est-il arrivé de douter de vous-même, de votre futur dans le milieu du football professionnel ?
AS :* Je ne pense pas avoir commencé à douter de moi parce que j'ai toujours eu la capacité de m'analyser, de regarder mes matches, mes séances d'entraînement. J'ai toujours fait des bilans et j'ai toujours été critique envers moi-même, on faisait ça aussi avec mon père. Mais oui, tu doutes un peu des gens qui te disent "Bah Arnaud mérite de jouer plus haut"*, mais au final il n'y a pas de club quoi. C'est ça le plus difficile, quand tu vois la différence entre l'intérêt d'un club et le passage au contrat. Il y a beaucoup de clubs qui peuvent être intéressés mais très peu qui proposent des contrats. Ça, c'est difficile. Ça a mis un petit coup derrière la tête, mais à un moment donné tu te retrouves face à un choix. Soit tu lâches, tu subis, tu ne rebondis pas et tu te retrouves en amateur et tu dois travailler à côté. Soit tu t'accroches, tu essaies de bosser, et tu as un peu de chance. Car il n'y a pas que le travail, il y a aussi de la chance et il faut savoir la saisir car elle ne passe pas forcément deux fois (rires).
**FM : Vous êtes donc aujourd'hui à Nice. Que vous a apporté Lucien Favre cette saison ?
AS :** Je pense que j'ai progressé dans tous les domaines avec lui. La cellule de recrutement m'a fait venir et derrière on a eu un coach - et un staff - qui nous a apportés toute son expérience. Le coach a une renommée internationale, c'est un perfectionniste au quotidien. Il aime le foot, il transpire le foot, il a des valeurs. Moi, j'ai progressé défensivement, techniquement. Il a fallu encaisser le rythme de la Ligue 1, il a fallu que je sois techniquement plus solide, plus complet dans les duels, le rythme. Aux entraînements, on progresse. Au début de l'année, les séances étaient difficiles, on se disait qu'on bossait comme des fous sous 36°C à boire 4 litres d'eau. Mais à la fin de l'année, tu te rends compte que les séances passent plus vite parce que ce que tu faisais avant en une heure, tu le fais aujourd'hui en 20 minutes ou une demi-heure. Derrière, on enchaîne, on avance, et c'est une première étape de franchie en espérant en franchir encore d'autres. Il nous a apportés une base de travail qui nous permet de jouer le haut du tableau.
**FM : Forcément, ça donne envie de continuer à travailler avec lui...
AS :** Bien sûr ! J'ai envie de continuer avec un coach comme ça et avec des joueurs comme ça surtout (rires) ! Au-delà du fait qu'il nous apporte quelque chose, si personne n'écoute on tape dans le mur. On a la chance d'avoir un groupe qui écoute, qui est très intelligent, avec des joueurs de qualité qui encadrent et qui savent faire le relais. Derrière, les résultats sont là.
Un épanouissement total à Nice
**FM : Vous avez été formé initialement comme milieu de terrain, vous évoluez depuis quelques saisons comme latéral. Est-ce clairement à ce poste que vous envisagez la suite de votre carrière ?
AS :** Oui, aujourd'hui je suis latéral droit à 100%, même si je peux dépanner un peu dans l'axe car cette année j'ai aussi joué défenseur central dans une défense à 5 (rires). Mais même si je peux dépanner à d'autres postes, je me sens pleinement latéral. Ça va faire 4 ans maintenant que je suis à ce poste, même si de base c'est très vexant car je n'ai pas été formé à ce poste. Mais aujourd'hui je prends un tel plaisir là, surtout dans une équipe qui aime le ballon et qui donne de l'importance aux latéraux ! C'est un poste tellement complet et qui demande tellement de choses qu'à aucun moment je m'imagine ailleurs.
**FM : Au fil de la saison, vous avez vu votre temps de jeu gonfler pour finir titulaire. Pour une première année au club, êtes-vous surpris ?
AS :** Même si on ne peut jamais rien prévoir dans le foot, je ne m'y attendais pas parce que ce n'était pas du tout ce qui était prévu quand on m'a recruté. Devant moi, j'avais Ricardo Pereira, avec qui j'ai passé une super année car on s'est super bien entendu. Même si on était en concurrence, ça n'a jamais été malsain, on ne s'est jamais mis des petits coups par derrière. Il m'a apporté beaucoup, j'espère l'avoir poussé le plus loin possible dans ses retranchements et l'avoir fait progresser. Les premiers matches ont été difficiles, mais il y a eu de la progression sur la saison. J'ai pu enchaîner avec les blessures, puis je suis resté à mon poste parce que je pense que je le méritais tout simplement. Au fil de l'année, j'ai pu rester à ce poste.
**FM : Ricardo Pereira, prêté par le FC Porto, devrait retourner au sein du club portugais. Comment voyez-vous du coup la saison prochaine pour vous ?
AS :** On va déjà essayer de bien la finir ce weekend avec une victoire ou en tout cas sans blessure. Après, l'année prochaine, le top serait de faire encore plus de matches que cette année (il a disputé 25 matches de Ligue 1, tous comme titulaire, Ndlr). Pour ça, il y aura du travail, sûrement que quelqu'un d'autre viendra pour me concurrencer à ce poste. Je joue, j'ai envie de jouer tous les matches comme tout joueur, je ferai tout pour jouer et on verra comment ça se passe.
**FM : Et puis on doit aussi attendre avec impatience la petite musique de la Ligue des Champions...
AS :** (Rires) Pour l'instant, on a le tour préliminaire. Selon le résultat de l'Ajax, ce sera peut-être directement le barrage. Mais bien sûr, on sait qu'on l'entendra au minimum une fois à la maison, et c'est le top ! On veut tous jouer les meilleures compétitions, comme la Ligue des Champions, la Coupe du Monde, l'Euro. Là, on a joué la Ligue Europa, c'était déjà énorme. Maintenant, on va essayer de chercher la C1.
Souquet, symbole d'un recrutement intelligent
**FM : Le groupe niçois est composé de nombreux jeunes formés au club. Était-il simple pour vous de vous intégrer ?
AS :** Je n'ai eu aucun souci d'intégration dans ce club. Les joueurs du club ont besoin des autres pour progresser, et inversement. On a eu la chance d'être bien intégré par les joueurs du club, les joueurs d'expérience qui sont arrivés comme Dante, Balotelli, Belhanda et qui se sont très bien adaptés. Au final, c'est une histoire qu'on vit tous ensemble, dans un groupe qui vit pendant un an avec ses hauts et ses bas. Nous, on a eu une super ambiance toute l'année.
**FM : Vous avez été recruté en Ligue 2, comme Lusamba, Walter, Cyprien, ou Le Bihan notamment. Est-ce aussi la force de Nice, savoir repérer les talents à l'échelon inférieur et leur faire confiance ?
AS :** Bien sûr. Sur les dernières années, la cellule de recrutement a été performante. Ils font un travail en amont qui amène une réelle plus-value, qui a un réel impact sur le groupe. Ils gagnent en crédibilité aussi parce qu'on leur a laissé le temps de travailler. Nice est en train de se créer un nom par rapport à ça, quand ils vont chercher un joueur ils se trompent rarement. Après, ça ne doit pas mettre la pression, d'autres clubs travaillent très bien. Mais il faut féliciter cette cellule et on espère qu'ils vont encore nous ramener de bons joueurs la saison prochaine (rires) !
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