Landry N’Guémo : « le décès de Valéry Mezague m’a appris à relativiser »

Libre depuis son départ de Bordeaux, Landry N'Guémo pensait trouver un point de chute idéal du côté du RC Lens. Victime collatérale de la situation délicate traversée par les Nordistes, le Camerounais prend son mal en patience depuis quelques mois. Sans club, il compte désormais sur le mercato d'hiver pour se relancer. Pour Foot Mercato, l'ancien Girondin évoque sa situation atypique et ses ambitions.

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Landry N’Guémo s'est confié pour FM @Maxppp

Passer de la Coupe du Monde au chômage en quelques semaines, voici l'incroyable mésaventure qu'a vécue Landry N'Guémo. En fin de contrat à Bordeaux, le Camerounais disposait pourtant d'une jolie cote l'été dernier comme il nous l'explique : « Après la Coupe du Monde qui était une expérience extraordinaire, même si on n'a pas fait mieux qu'en 2010, il y a eu des propositions de clubs en Espagne ou en Turquie. Il y a eu aussi le Standard de Liège. Mais le challenge qui m'a semblé le plus intéressant c'était celui de Lens. J'y croyais vraiment. J'ai aimé le projet sportif. J'ai fait un choix. J'aurais pu choisir autre chose. Jusqu'à la fermeture du mercato il y avait des propositions». Totalement emballé, le natif de Yaoundé ne jurait donc que par le RC Lens. Libre de tout contrat, il comptait sur le club promu en Ligue 1 pour donner un nouveau souffle à sa carrière et pour relever un nouveau défi. Malheureusement, le milieu formé à l'AS Nancy Lorraine a vite déchanté : «Quand je signe à Lens, il n'y a pas encore l'interdiction de recrutement de la DNCG. Je passe ma visite médicale, je signe. Et c'est le lendemain que l'interdiction de la DNCG tombe. Là, ils me rassurent tout de suite. Ils me disent que le propriétaire Hafiz Mamadov va mettre de l'argent, qu'il n'y avait pas de soucis. Le projet m'intéressait donc c'était normal de rester. Surtout qu'on me disait que ça n'allait pas être long».

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Au final, cela a duré environ quatre mois. Une longue période d'attente durant laquelle le footballeur âgé de 29 ans a dû prendre son mal en patience et travailler énormément à la Gaillette afin de se maintenir à niveau. « Il fallait tenir bon. Je suis conscient qu'aujourd'hui je ne joue pas, déclare-t-il. Ça veut dire que la reprise sera difficile. Il faut que je me prépare à ne pas souffrir à la reprise. C'est ce que j'ai fait. Je me suis entraîné tout le temps avec Lens. Même quand eux partaient jouer le samedi, moi je m'entraînais». Une situation particulière qui a impacté son quotidien de sportif professionnel mais également sa vie d'homme : «En fait c'était compliqué. J'ai une fille et un garçon. Ils sont restés à Nancy, car mon fils va à l'école là-bas. Au mois d'août avant la rentrée, on a eu deux-trois semaines où la situation n'était pas très claire. Donc, j'ai préféré que mes enfants soient à Nancy avec leur mère. Moi j'étais à Lens à l'hôtel. Ce n'était pas très évident. Il fallait gérer la situation. Je m'entraînais avec l'équipe normalement. Le week-end, je m'entraînais aussi le samedi. Et c'est après ça que je rentrais voir ma famille sur Nancy. Les premières semaines je ne suis pas rentré. Après, je trouvais le temps long et je préférais rentrer voir mes proches».

Le décès de Valéry Mezague, une prise de conscience pour N'Guemo

Mi-décembre, Landry N'Guémo pensait enfin être arrivé au bout de ses peines. En effet, la DNCG avait validé l'arrivée des 4 millions d'euros nécessaires aux Sang-et-Or. Des Nordistes qui pouvaient donc homologuer les contrats des joueurs libres et en stand-by. Mais là encore, les choses ne se sont pas passées exactement comme prévu. «La sanction a été levée. Mais c'était lié à certaines conditions. Ils pouvaient homologuer les contrats, mais le mien ne pouvait plus être homologué. Ils ont prolongé des jeunes joueurs du club. Mais pour mon contrat ce n'était pas possible (...) L'enveloppe que Lens avait à disposition pour le transfert, ce n'était pas assez pour pouvoir homologuer mon contrat. C'est pour ça que je n'ai pas pu rester». Un nouveau coup dur pour le Camerounais qui était totalement séduit par le projet des Nordistes et d'Antoine Kombouaré. Mais pas de quoi l'abattre comme il nous le précise : «C'est une situation particulière. Mais il y a plus grave dans la vie. Quand j'étais à Lens, j'ai appris le décès de Valéry Mezague. C'est une situation qui m'avait marqué. Je suis allé voir ses parents. J'ai réalisé à quel point la vie est difficile, imprévisible. C'est sûr qu'il y a plus grave dans la vie».

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Malgré tout, Landry N'Guémo espère vite sortir de cette impasse. En cela, le mercato constitue l'occasion idéale de retrouver un club et un environnement plus serein. Comme l'été dernier, l'ancien milieu des Girondins de Bordeaux est très courtisé.«Il y a des touches en Turquie. Pareil, en Angleterre ça discute aussi. Après maintenant, il faut que ça se concrétise. Mon agent s'en occupe. Tout ce que j'ai à faire c'est travailler pour être prêt». Et pour cela on peut compter sur lui. Professionnel jusqu'au bout, Landry N'Guémo se maintient seul en forme. Il s'entraîne aussi avec l'ASNL, son club formateur. «Je suis rentré à Nancy pour me rapprocher de ma famille. Je me suis entraîné avec l'équipe de Nancy en complément de mes différentes séances d'entrainement. C'est pour garder le contact avec le terrain». Un terrain qu'il compte vite retrouver en 2015. «Aujourd'hui, mon envie c'est de rejouer, retrouver le terrain. C'est la priorité. Après ça dépendra des possibilités. Je devrai faire des choix. Mais le football c'est un sport universel. On prend toujours du plaisir à évoluer sur les terrains de football. En tout cas moi j'en prends. Je suis bien conscient aujourd'hui du plaisir que je prends à faire de ma passion mon métier. C'est indissociable de tous les efforts que je dois fournir. Aujourd'hui, je fais tout pour être prêt». Il ne fait aucun doute qu'avec un discours et un tel état d'esprit, Landry N'Guémo trouvera très rapidement preneur. Avis aux amateurs !

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