Wesley Jobello : « au début avec Marcelo Bielsa, on était des sparring-partners »
Formé à l'Olympique de Marseille, puis passé par la Ligue 2 à Clermont et au Gazélec Ajaccio, Wesley Jobello est aujourd'hui à Coventry. Cela ne se passe pas du tout comme prévu, l'ailier cherche une porte de sortie. Il a tout raconté à Foot Mercato.
Foot Mercato : où en êtes-vous ?
W.J : je suis à Conventry, c'est ma dernière année de contrat. La première saison, ça s'est très bien passé avec un entraîneur qui comptait sur moi. Puis je me suis fait une rupture des ligaments croisés en septembre. Le reste de la saison, du coup, je n'ai pas joué et mon équipe est montée en Championship. Puis je suis revenu en septembre dernier de blessure.
FM : mais, à votre retour, vous ne jouez pas ?
W.J : le coach a ensuite changé de système, on ne jouait plus avec des ailiers, plus avec des pistons. Le système ne convenait plus vraiment à mon style de jeu. J'ai discuté avec le coach, il m'a dit qu'il était content que je revienne, mais je lui ai aussi expliqué que je ne me voyais pas vraiment dans ce système. Lui m'a dit qu'il en changerait pour moi, mais il ne l'a jamais fait. Par conséquent, il m'a laissé trois mois pour faire mes preuves.
FM : finalement ?
W.J : finalement, j'ai dû me faire opérer à nouveau à cause d'une gêne à un genou et fin janvier, il m'a directement envoyé avec les U23.
FM : vous avez eu des discussions avec le coach ?
W.J : pas vraiment. Je n'étais même pas écarté, j'ai été au placard. Il m'a juste dit qu'il ne pouvait pas me promettre de temps de jeu. Je n'avais pas de souci avec cela puis il m'a dit qu'il fallait que je me trouve un nouveau club.
FM : comment vous l'avez pris ?
W.J : honnêtement, pas mal. Je me suis dit qu'il ne me restait qu'un an de contrat et qu'il fallait que je travaille à fond cet été pour être dans de bonnes dispositions et que si jamais j'avais une ou deux semaines pour le faire changer d'avis, j'allais saisir la chance. Finalement, je n'en ai même pas eu l'occasion puisqu'à mon retour j'ai rejoint à nouveau les U23. Le message était clair. Dans ses interviews il disait que je n'avais aucun avenir au club. J'avais le numéro 10, qu'il m'a retiré sans m'en parler.
FM : et maintenant ?
W.J : là, je m'entraîne avec les U23. Mais même les matches amicaux, il ne veut pas que je les joue. Je ne fais aucun match, c'est compliqué et pesant. Je cherche une porte de sortie, mais je sais que c'est compliqué avec la crise actuelle et qu'en plus, je n'ai pas beaucoup joué en pro depuis deux ans.
FM : vous avez des touches ?
W.J : il y a quelques clubs qui sont venus aux renseignements, mais il n'y a rien de concret pour le moment. Je suis dans l'attente. Mais plus vite ça se fait, mieux ce sera pour moi. Je suis prêt physiquement et le club qui va me faire confiance ne le regrettera pas !
FM : vous avez des envies particulières ?
W.J : si jamais je peux retrouver la France, en Ligue 2, ce serait très bien. C'est un championnat que je connais très bien. Les clubs me connaissent bien. Ce serait mieux pour ma famille aussi. Psychologiquement ce n'est pas facile, on s'accroche, je suis prêt. Mais je reste ouvert à tout, mon but premier c'est de jouer avant tout. Cela fait que deux ans et demi que je suis parti, après tout.
FM : avec le recul, tu as eu des aspirations à l'OM ?
W.J : honnêtement, je n'ai jamais eu de chance. À chaque moment où je devais franchir une étape, je me suis fait la rupture des ligaments croisés. L'année où je dois passer pro, à l'OM, on en discutait, je me fais une rupture des ligaments croisés. Ensuite, sur l'année Bielsa, je reviens, je débute avec les pros, tout se passe bien. En décembre, on me propose un contrat au rabais, que je ne pouvais pas accepter. C'était une autre politique au club. Clairement, sans me vanter, si j'étais jeune aujourd'hui à l'OM, j'aurais joué, j'aurais eu ma chance.
FM : comment s'est passé la rencontre avec Marcelo Bielsa ?
W.J : personnellement, Bielsa, je n'étais pas trop fan. Au début, on nous a dit que tous les jeunes reprenaient avant les professionnels pour faire une mini-détection sur une semaine. Je n'ai jamais vu ça. À la fin de la semaine, on n'a aucun résultat. Avec le temps on s'est rendu compte qu'il testait ses exercices sur les jeunes pour les faire avec les pros. Les meilleurs montraient aux pros. Parfois j'y étais et quand les pros arrivaient, je restais sur le côté à regarder.
FM : quel regard portez-vous sur la formation à l'OM ?
W.J : les cinq dernières années, il y a eu quelques joueurs qui sont sortis. C'est toujours plus que quand j'y étais. Mais notre génération, la 1994... on a eu une des meilleures générations au club. Sur 10 on doit être 5 professionnels, c'est pas mal. On n'est juste pas tombé à la bonne période. La politique du club a beaucoup changé. Si cette politique avait été sur notre génération, il y en a pas mal qui auraient joué. C'est aussi un club où il y a beaucoup de pression et ça joue beaucoup sur la formation.
FM : mais ça s'est bien passé ensuite ?
W.J : oui, après, plus le temps passait, plus il nous intégrait aux entraînements. Au début, on était des sparring-partners. Puis on a fait des matches amicaux. Ensuite, j'ai refusé le contrat pro et je suis retourné avec la réserve.
FM : comment ça s'est déroulé en Ligue 2 ?
W.J : ma première année, vraiment en pro, à Clermont, est assez mitigée. Je jouais, je ne jouais plus, ça fait partie du foot. En deuxième année ça se passe bien, j'étais un des meilleurs joueurs de l'équipe, je faisais partie des meilleurs dribbleurs du championnat. J'étais à nouveau dans ma dernière année de contrat, des clubs se manifestaient parce que j'étais décisif. J'ai refusé une prolongation parce que j'avais pour ambition de jouer en Ligue 1 ou au niveau au-dessus.
FM : et là vous rencontrez Ferland Mendy...
W.J : oui... Manque de chance à nouveau, il jouait au Havre, je l'avais, entre guillemets, mangé tout le match. Il me fait un mauvais tacle par derrière, et rupture des ligaments croisés à nouveau. Le club voulait me garder quand même, mais j'aspirais quand même à mieux. Mais je n'ai pas eu mieux.
FM : vous signez ensuite au Gazélec Ajaccio...
W.J : j'arrive en Corse. Ce fut deux années... personnellement, c'était compliqué puisqu'on jouait le maintien. La deuxième année, il y a changement de coach, les barrages, le penalty que je loupe... C'est très particulier. C'est un club familial. Il s'est passé des choses que je n'ai jamais vues ailleurs (rires). Les conditions de travail, ce n'était pas très pro, c'était très limité. Pour un jeune, ça passe. Mais pour quelqu'un comme moi, qui voulais aller plus haut, en termes d'infrastructures, c'était limité. Mais je ne regrette rien. J'ai passé deux superbes années là-bas.
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