Éliminatoires Euro

Qualifs Euro 2024 : la Norvège cherche les coupables de son fiasco

Battue hier soir par l’Espagne (1-0), la Norvège a vu ses chances de se qualifier pour l’Euro 2024 se réduire drastiquement. Si une qualification via les barrages n’est pas impossible, au pays du soleil de minuit, ce revers fait figure de grande remise en question.

Par Aurélien Macedo
5 min.
Erling Haaland sous les couleurs de la Norvège @Maxppp

Manchester City, Arsenal, Benfica, Borussia Dortmund, Napoli ou encore Séville, ces grands clubs ont pour caractéristique de disposer d’un joueur norvégien dans leur rang qui était sur la pelouse contre l’Espagne ce dimanche soir. En pleine mutation depuis quelques années et avec l’éclosion de nombreux joueurs comme Erling Haaland, Fredrik Aursnes, Martin Ødegaard, Julian Ryerson ou encore Sander Berge, la Norvège a amélioré nettement le niveau de son équipe nationale. D’ailleurs de nouveaux espoirs sont en train d’éclore comme Oscar Bobb ou Antonio Nusa. Bref, l’attente est grande dans un pays où la Coupe du monde 1998 et l’Euro 2000 sont les derniers tournois majeurs disputés par le pays des Fjords. Battue par la Serbie en barrages à l’Euro 2020, troisième derrière les Pays-Bas et la Turquie lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2022, la Norvège a encore connu un coup dur pour l’Euro 2024.

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Troisième de sa poule derrière l’Espagne et l’Écosse, la Norvège n’aura pas un ticket direct. Pour espérer avoir une chance d’aller en Allemagne cet été, il faut que deux équipes parmi la Croatie, les Pays-Bas, Israël, la Bosnie-Herzégovine, la Finlande et l’Ukraine se qualifient directement pour l’Euro. Ces six nations sont en ballottage défavorable, mais cette perspective n’est pas impossible. Pour autant, une qualification en barrages de l’Euro devra être conjuguée également à deux victoires face à des équipes solides. Dans une situation très compliquée, la Norvège voit son avenir s’écrire en pointillé en vue de la prochaine compétition et une nouvelle désillusion se profile. Star de l’équipe, Erling Braut Haaland échappe toutefois aux critiques, lui qui a marqué 6 buts en 5 matches sur cette campagne qualificative. La presse locale pointe plutôt sa mauvaise utilisation puisque les rares fois où il a amené le danger c’est quand son équipe a tenté d’apporter de la verticalité.

Ståle Solbakken critiqué, mais défendu par son groupe

En revanche, le coach Ståle Solbakken est pointé du doigt. A la tête de la sélection depuis 2020, il avait échoué à qualifier la sélection pour la Coupe du monde 2022 et son plan de jeu contre l’Espagne a été remis en question. Stérile, la Norvège n’a pas su rivaliser, affichant de grosses lacunes dans les phases de relance. «Échec. Je n’ai pas de mots pour exprimer à quel point je suis déçu. C’est complètement dénué de plan. Je ne sais pas ce que Ståle voulait faire ici. Je suis un peu sans voix» a notamment lâché l’ancien buteur Bernt Hulsker à Dagbladet. «Au plus haut degré. C’est un échec. On est tellement loin des deux meilleures équipes du groupe. Ce que nous avons vu ici ce soir a été parfois embarrassant. La Norvège ne s’est pas créé une grande occasion à Ullevaal» a de son côté expliqué Jesper Mathisen, consultant à TV2. Pointé du doigt, le sélectionneur Ståle Solbakken n’a pourtant pas voulu revenir sur le plan mis en place : «je maintiens que j’avais une confiance totale dans cette équipe, et c’est toujours le cas. Je veux dire que dans de nombreuses phases du jeu, nous nous sommes beaucoup améliorés. Il s’agit ensuite de trouver la combinaison. Dans certains domaines, nous sommes devenus bien meilleurs, et dans d’autres domaines, nous devons devenir encore bien meilleurs.»

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Pointé du doigt par les observateurs, le sélectionneur norvégien est soutenu par ses joueurs. «J’ai fréquenté de nombreux clubs et j’ai eu de nombreux entraîneurs. Vous avez des entraîneurs qui n’ont aucun développement. Il y a quelque chose de mort là-dedans. Ce n’est pas le cas de Ståle. C’est un leader fort» a lâché le joueur de Villarreal Alexander Sørloth après le match. Le capitaine Martin Ødegaard a aussi voulu soutenir son coach tout en expliquant que l’équipe était en réel progrès : «mon opinion honnête c’est que nous n’avons jamais été meilleurs. Nous prenons des mesures jusqu’au bout. Peut-être que les gens seront ennuyés que je dise ça quand tout sera fini, mais je pense que nous prenons des mesures en équipe. Nous sommes une bien meilleure équipe que lorsque nous avons commencé ce projet ici, je pense que nous sommes sur la bonne voie. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on a perdu la qualification. C’était lors de ces matches plus tôt, notamment celui de l’Écosse et bien sûr de la Géorgie.»

Et maintenant la suite

Que ce soit un potentiel barrage pour l’Euro 2024 ou une qualification à la Coupe du monde 2026, la Norvège va devoir faire des changements que ce soit dans le jeu où dans le choix des hommes. En vue du Mondial 2026, le média Aftenposten a tenté d’imaginer quel visage prendrait le onze de la sélection. Si évidemment Julian Ryerson (Borussia Dortmund), Kristoffer Ajer (Brentford), Martin Ødegaard (Arsenal), Erling Haaland (Manchester City), Leo Østigård (Napoli) et Fredrik Aursnes (Benfica) doivent rester des cadres, d’autres éléments sont pointés du doigt. Ørjan Nyland, Birger Meling, Alexander Sørloth, Sander Berge et Ola Solbakken voient leur statut de cadre être contesté. Vieillissant (33 ans) et jouant peu à Séville, Ørjan Nyland ne fait pas l’unanimité et les noms d’Egil Selvik (26 ans, Haugesund), Jesper Silva Thorkildsen (19 ans, IK Start) et Magnus Smelhus Sjøeng (21 ans, Vålerenga) sont envisagés.

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Birger Meling voit lui l’émergence de David Møller Wolfe (21 ans, AZ Alkmaar) remettre en question sa place d’indéboulonnable. Parti à Copenhague, l’ancien Rennais est moins en vue que lors des dernières saisons. Prime à la jeunesse au milieu où Sivert Mannsverk (21 ans) est vu comme un grand espoir. Arrivé cet été à l’Ajax Amsterdam, l’ancien de Molde est vu comme l’une des pépites émergentes de son pays tandis qu’un Sander Berge a tendance à plafonner que ce soit à Sheffield United et désormais avec Burnley. Devant, Alexander Sørloth a bien dépanné en tant qu’ailier, mais c’est un vrai avant-centre tandis qu’Ole Solbakken s’est perdu à l’AS Roma et désormais à l’Olympiakos. Les deux jeunes Antonio Nusa et Oscar Bobb sont envisagés pour la suite. Si l’espoir reste très important en Norvège, c’est tout un pays qui digère une grosse déception actuellement.

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