Des rêves plein la tête, Yannick Sagbo est parti tenter l'aventure en Premier League en 2013. Une aventure à Hull City qui a tout l'air du cauchemar aujourd'hui pour l'ancien joueur d'Evian. À l'écart du groupe, l'Ivoirien fait part de son désarroi pour Foot Mercato.
Une saison à oublier. Yannick Sagbo ne dira pas le contraire à l'heure de tirer un bilan en fin d'exercice. Un exercice où l'attaquant a disputé douze matches en tout et pour tout jusqu'à présent. Après une préparation tronquée et une élimination en Europa League face à Lokeren, l'Ivoirien n'était pas forcément un titulaire dans l'esprit de son entraîneur Steve Bruce. Comme cela est permis en Angleterre, Sagbo a été prêté à Wolverhampton en octobre dernier. Une parenthèse d'un mois en Championship qui n'a pas été une réussite comme il nous l'explique. «Au départ, il était convenu que je sois prêté pour jouer. Quand je suis arrivé là-bas, j'ai joué mon premier match le lendemain ou le surlendemain de mon arrivée. Le coach m'a fait jouer et m'a remplacé à la 60e minute. Après, plus rien quasiment. Il ne m'a plus fait jouer et ne m'a pas donné d'explications. J'étais dix-neuvième. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. J'ai décidé de rentrer à Hull. Le club avait des blessés, donc ils m'ont aussi rappelé». L'occasion idéale d'enfin lancer sa saison, pensait alors le natif de Marseille.
Mais les choses ne se sont pas passées exactement comme cela. «Après l'élimination en Europa League (en août 2014), le coach avait son équipe et il m'a mis de côté tout simplement. Ça a continué à mon retour de prêt. Là, c'est un peu galère. C'est la première fois que ça dure aussi longtemps». Depuis son retour avec les Tigers en novembre, Yannick Sagbo n'a disputé que 4 rencontres, soit 108 minutes. Au total, sur l'ensemble de la saison, il a joué 507 minutes. Une situation peu évidente pour le joueur dont le dernier match remonte au 18 janvier 2015 face à West Ham. «Ça fait un moment que ça dure. C'est compliqué. Après, il faut en passer par là pour grandir. À Monaco, ça m'est déjà arrivé. À Evian, avec Correa ou Dupraz, même s'ils m'avaient mis remplaçant, j'étais toujours dans le groupe. J'avais retrouvé ma place. Là, c'est différent. Je suis complétement hors du groupe. Je connais ce genre de situation. Ce n'est pas évident de se lever tous les matins et de se dire "je vais travailler comme un fou. Mais quoi qu'il arrive le week-end il me mettra dix-neuvième". C'est une épreuve à passer. Après toute épreuve, il y a de bonnes choses».
Un come-back en France
Si Yannick Sagbo fait bonne figure, le joueur formé à l'AS Monaco avoue ne pas trop comprendre cette mise à l'écart. «Il n'y a pas de raison. Je ne me suis pas disputé avec l'entraîneur. Je n'ai pas eu de paroles déplacées ou de brouilles avec un joueur dans le groupe. Je ne suis pas quelqu'un qui fait des vagues. Je pense que le coach a son équipe. Mais je fais le travail de mon côté. Si le coach n'est pas réceptif, c'est le football. Il faut juste tenir le coup et mon avenir se jouera en fin de saison». Son avenir justement, l'attaquant de 26 ans le voit dans l'Hexagone. «Je veux revenir en France. J'en ai très envie. Je travaille pour être prêt pour mon prochain défi». L'hiver dernier, Bordeaux s'est montré très intéressé pour s'attacher ses services. Une destination qui plaît toujours au footballeur. «C'est un club avec lequel on était en discussion. Ils ont pris un attaquant suédois cet hiver. Après s'ils sont encore intéressés, on discutera. Ce serait une bonne chose c'est sûr».
En attendant, Sagbo continue de travailler afin d'être opérationnel dès qu'un club fera appel à lui. Plusieurs écuries françaises se sont déjà manifestées pour le joueur dont le contrat expire en juin 2015. «On discute actuellement pour un retour en France. Quelques clubs sont venus aux renseignements et aimeraient me récupérer une fois que je serai libre à la fin de la saison. Ça facilitera les choses». Il dispose également de pistes étrangères. «Plusieurs équipes me suivent. Il y a des clubs turcs qui ont sollicité mon agent. D'autres en Belgique ou Allemagne se sont renseignés». Si un retour en France est la priorité, l'attaquant étudiera toutes les options une fois son contrat terminé. Et ce, malgré une aventure compliquée en Premier League. «Avec le recul je ne regrette pas d'être parti en Angleterre. Mais en même temps, j'ai des regrets. À la fin de ma dernière année à Evian, je voulais rester encore 2 ans en France dans un club plus huppé. Je voulais un nouveau grand défi. Mais il n'y avait pas eu d'offres ou on disait que j'étais trop cher». Ce sera peut-être pour cet été pour Yannick Sagbo, qui compte sur un come-back en France pour renouer tout simplement avec la compétition après une saison à vite oublier.
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