Bundesliga : l’Union Berlin ne trouve plus la recette !
Véritable sensation du dernier exercice en Bundesliga, l’Union Berlin s’est offert le droit de disputer pour la première fois de son histoire la Ligue des Champions. Mais à l’heure actuelle, l’aventure allemande en C1 tourne au vinaigre et les performances du club berlinois sur la scène nationale sont plus que préoccupantes. Au bord de la crise de nerfs, l’Union doit réagir !
Finaliste malheureux de la Coupe d’Allemagne en 2001, l’Union Berlin est relégué en 2004 en troisième division et échappe de peu à la faillite. Quinze ans plus tard, les pensionnaires de l’An der Alten Försterei découvrent pour la première fois de leur histoire la Bundesliga ainsi qu’une Coupe d’Europe à l’issue de leur deuxième saison dans l’élite. Mais c’est au cours de la saison 2022-2023 que la formation berlinoise réussit à mettre tout le monde d’accord outre-Rhin. En se hissant au quatrième rang, les Eiserne ou «Hommes en Fer» se sont donné le droit de rêver à la Ligue des champions et ont démarré l’exercice en cours avec un statut inédit en championnat, celui de prétendant à l’Europe. Mais en se fiant aux récentes performances des ouailles d’Urs Fischer, la réussite semble leur avoir totalement filé entre les doigts.
À la peine en Ligue des champions, l’Union Berlin n’y arrive plus en championnat
Pour sa première participation à la plus prestigieuse des compétitions européennes, nul doute que l’Union Berlin envisageait un début d’aventure bien différent. En effet, après seulement trois journées, le club de la capitale n’a toujours pas marqué le moindre point dans la compétition et s’est systématiquement incliné d’une courte tête. À deux reprises, le scénario a été cruel pour les hommes d’Urs Fischer. En ouverture, le vainqueur de la C1 en 2021 a su faire la différence dans le temps additionnel grâce à l’intraitable Jude Bellingham (0-1). Bis repetita mardi soir contre Naples où les Eiserne ont courbé l’échine à la 65e minute sur la seule frappe cadrée des Napolitains au cours de la partie (0-1). Contre le SC Braga, les partenaires de Sheraldo Becker, auteur d’un doublé en 7 minutes, ont tout simplement mal joué le coup en s’inclinant sur le gong (2-3). Pour relever le défi européen, le club allemand avait pourtant réalisé un mercato ambitieux avec les venues de Leonardo Bonucci (Juventus), Lucas Tousart (Hertha Berlin), Robien Gosens (Inter Milan) ou encore Diogo Leite (FC Porto). Mais à la vue des récentes prestations, le manque de rythme des recrues combiné au manque d’expérience du club allemand jouent en la défaveur du collectif berlinois.
Si l’Union Berlin a fortement contrarié ses chances de disputer le tour suivant en Ligue des champions, l’état de forme du club en Bundesliga est plus que jamais préoccupant. Certes, le quatrième de la dernière Bundesliga a démarré la saison en grande de pompe, en témoigne ses deux larges succès acquis face à Mayence en ouverture (4-1) puis contre Darmstadt (4-1), fraîchement promu dans l’élite. Mais depuis, c’est le calme plat et l’Union Berlin a perdu la recette. Bénéficiant d’un calendrier plutôt abordable, la formation berlinoise a essuyé plusieurs revers cinglants dont le dernier en date remonte au week-end dernier. À l’occasion de la 8e journée de Bundesliga, les coéquipiers de Lucas Tousart ont été corrigés par Stuttgart, équipe en pleine bourre et dauphin du Bayer Leverkusen, devant leur public (3-0). C’est déjà la cinquième défaite consécutive pour les protégés d’Urs Fischer, la neuvième toutes compétitions confondues ! Outre le secteur défensif qui affiche ses limites avec 17 buts encaissés, les Eiserne n’y arrivent plus offensivement avec seulement 11 petits buts inscrits, bien loin des 25 inscrits par les Souabes.
Sous tension, comment l’Union Berlin peut-il sortir de l’impasse ?
Dans le dur, l’Union Berlin occupe actuellement la 15e place au classement, avec seulement 2 points d’avance sur le premier non-relégable, Cologne, et pointe à 9 unités des places qualificatives pour une Coupe d’Europe. Pour ne rien arranger, la situation sportive préoccupante du club berlinois génère des tensions dans le vestiaire et de la nervosité sur le terrain. Le week-end dernier, plusieurs rumeurs outre-Rhin ont fait état d’un certain malaise autour de Leonardo Bonucci. Arrivé cet été, l’expérimenté défenseur italien n’est que l’ombre de lui-même depuis le début de saison. Relégué sur le banc des remplaçants lors des deux dernières sorties de l’Union Berlin, le joueur de 36 ans ne semble pas apprécier son nouveau statut. «J’ai parlé à Léo (Bonucci ndlr) cette semaine donc tout cela me surprend. Bien sûr, il n’est pas satisfait. C’est normal, tous mes joueurs veulent jouer. Mais je n’ai pas décidé contre lui, j’ai choisi Robin Knoche», a indiqué Urs Fischer devant la presse, privilégiant ainsi le retour en forme de son capitaine.
Outre Leonardo Bonucci, c’est le cas de Datro Fofana qui a fait jaser en milieu de semaine. Associé à Sheraldo Becker sur le front de l’attaque berlinoise face au Napoli mardi soir en C1, l’attaquant prêté par Chelsea a vécu une soirée difficile à l’Olympiastadion. Sans réussir à trouver le chemin des filets, le joueur de 20 ans a été remplacé par Kevin Behrens à la 70e minute de jeu. Au moment de sortir, l’Ivoirien a refusé de serrer la main de son coach. Bien qu’il ait présenté publiquement ses excuses via les réseaux sociaux, son club a décidé de le suspendre pendant une semaine, le privant des prochaines échéances en Bundesliga ainsi qu’en Coupe d’Allemagne. «Tout doit tourner autour de l’équipe. Le football reste un sport d’équipe. Et il s’agit toujours de la façon dont vous vous comportez suivant les décisions. Les remplacements font partie du football. Il est important d’accepter les décisions de temps en temps. J’ai vraiment essayé de le faire changer d’avis. Malheureusement, je n’y suis pas parvenu. J’espère que le garçon apprendra de telles situations», s’est justifié le technicien helvète, des propos rapportés par Sport Bild.
Mais face à la tempête, l’Union Berlin bénéficie encore et toujours du soutien indéfectible de ses supporters. Preuve à l’appui avec le discours délivré par un représentant des Ultras à l’issue de la nouvelle contre-performance des Eiserne à l’Olympiastadion. «Vous devez être fiers de vous. Vous avez perdu 0-1 contre Naples qui n’a réussi à cadrer qu’un tir. Nous vivons un rêve en Ligue des Champions», a-t-il scandé dans des propos rapportés par le journaliste italien Marco Messina, présent en tribunes. Pour se sortir de cette situation délicate, l’Union Berlin peut également compter sur le professionnalisme de ses joueurs. Face aux rumeurs qui ont déferlé à son sujet, Leonardo Bonucci a tenu à clarifier sa situation tout en rappelant l’importance de rester unis dans l’adversité. «J’ai des conversations constructives avec le coach au quotidien, j’ai été très bien accueilli et nous voulons tous sortir de cette situation… J’ai toujours respecté les décisions de tous les entraîneurs et c’était le cas face à Naples. La volonté de jouer était sans aucun doute grande, mais aujourd’hui, l’individu est secondaire par rapport à la nécessité de défendre l’équipe. Comme je l’ai écrit par le passé, dans un jeu d’équipe, le «nous» vient toujours avant le «je»», s’est défendu Leonardo Bonucci, une déclaration relayée par Sport Bild. Reste à savoir si l’Union fera la force de Berlin dans les jours à venir. Une énième défaite face au Werder Brême (14e avec le même nombre de points) pour le compte de la 9e journée de Bundesliga conduirait les dirigeants berlinois à revoir leurs ambitions à la baisse et placerait Urs Fischer sur un siège éjectable.
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