Euro 2024, Italie : le président de la Fédération promet une grande révolution !

Par Valentin Feuillette
4 min.
Gabriele Gravina, président de la FIGC, et Luciano Spalletti @Maxppp

L’Italie est sortie de l’Euro 2024 par la très petite porte samedi soir en chutant sans exister contre la Suisse (2-0). Conséquences, la Nazionale et le football italien s’enfoncent dans une crise totale.

L’Italie de Luciano Spalletti rentre chez elle, après un échec généralisé à l’Euro 2024 : l’expédition en Allemagne a déçu et n’a aucune chance d’être justifiée. Une élimination survenue face à une très solide équipe de Suisse (2-0) qui était supérieure sur tous les plans et qui a démontré sa capacité à rester concentrée sur le terrain. L’équipe de Luciano Spalletti semblait cependant perdue avec peu de scenarii de jeu et avec des idées très confuses. Tout a commencé huit jours avant le début de l’Euro 2024 en Allemagne. Précisément le 6 juin, lorsque sont annoncées les 26 joueurs convoqués pour la compétition, qui font déjà polémique. De l’absence de Matteo Politano, Riccardo Orsolini, Samuele Ricci à celle de Manuel Locatelli, en passant par le pari de rappeler Stephan El Shaarawy et le choix de faire venir beaucoup, trop de défenseurs. Le sentiment est que l’ancien coach Luciano Spalletti a créé une fracture au sein du groupe après l’annonce de sa liste. L’épilogue tragique était donc inévitable.

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«La responsabilité est mienne, c’est toujours celle du coach. Je fais les choix, j’en parlerai à Gabriele Gravina (le président de la Fédération, ndlr) et nous verrons la suite. On aurait pu faire plus», s’était lamenté Luciano Spalletti en conférence de presse hier après la défaite contre la Suisse, accusant même plus tard l’Inter Milan pour avoir mal préparé ses internationaux à l’Euro 2024 en fin de saison. Un vrai parfum de clash et de bras de fer semblait prendre place dans l’atmosphère du Calcio. Et une grande réunion a eu lieu ce dimanche matin à Iserlohn en Allemagne et une conférence de presse a été organisée pour faire le point sur tous les thèmes marquants. De la déception collective aux gros problèmes que traverse le football italien. Le manque d’utilisation des jeunes joueurs italiens, qui réalisent pourtant de belles performances dans les sélections jeunes, est souvent revenu sur le tapis depuis hier soir. Sans oublier le risque de perdre l’organisation de l’Euro 2032 en raison de graves problèmes d’infrastructures.

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Changement de politique à venir ?

Malgré la gronde populaire des tifosi italiens, des journalistes à la télé mais aussi de certains joueurs non-convoqués, l’objectif principal reste celui de l’apaisement. Pas de licenciement immédiat, ni de grand changement : «Nous avons également parlé avec le coach, je suis très pragmatique et on ne peut pas penser à abandonner un projet pluriannuel juste après quelques mois. Quelque chose doit aussi changer en termes d’approche. Nous devons tous grandir. Quand on tombe il faut se relever avec la force du projet et du travail, j’aborde les problèmes comme ça, je ne fuis pas les responsabilités mais on sépare les politiques des techniques sinon on risque d’exploiter. la partie technique pour attaquer la partie politique. Le sens des responsabilités implique en ce moment de la clarté de ma part, nous ne pouvons pas penser à accomplir des actes qui pourraient causer des dommages encore plus graves. Nous avons commis certains actes dans le passé, nous parlons encore de difficultés aujourd’hui mais nous leur faisons confiance avec un projet pluriannuel», a annoncé en conférence de presse aujourd’hui Gabriele Gravina, président de la Fédération italienne de football (FIGC). Ce revers en Allemagne devient une affaire d’Etat, le ministre Matteo Salvini, a réclamé de couper des têtes : «C’est une mauvaise Italie, jamais dans le match. Évidemment, celui qui a choisi Spalletti l’a choisi pour un projet. Le football italien a de nombreux problèmes, économiques, des stades vétustes, des secteurs de jeunesse pas à la hauteur et de nombreuses dettes. Le football doit être repensé, non pas à partir de Spalletti mais à partir de Gravina». Luciano Spalletti, sous contrat jusqu’en 2026, a été conforté. Pour le moment.

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Mais ce nouvel échec cuisant de la Squadra Azzurra après les deux dernières Coupes du Monde, en Russie 2018 et au Qatar 2022, met en lumière une politique et une organisation qui s’écroulent. La révolution est malgré tout envisagée en interne avec des élections pour élire un nouveau président à la tête de la Fédération en mars 2025 : «Spalletti a notre confiance, une nouvelle nomination commence dans 60 jours et nous ne pouvons pas penser que d’un coup les Mbappé, Cristiano Ronaldo et Messi fleuriront en Italie. Dans notre pays, nous devons valoriser le talent, qui est là : tous les équipes de jeunes se sont qualifiées pour les phases finales. Les garçons ont fait preuve d’un grand attachement mais d’une participation nulle. Il existe des lois nationales et internationales qui empêchent certains choix liés à l’utilisation de jeunes joueurs. C’est un fait culturel : 67% des joueurs sont étrangers en Serie A, nous en avons 32-33% d’acteurs sélectionnables. Nous résistons farouchement à la possibilité d’inscrire des citoyens non-européens. Cultiver une crèche n’est pas un coût mais un investissement, nous devons tous nous mettre d’accord sur un projet de valorisation des jeunes sinon rien ne peut être imposé», a conclu le président de l’institution. Mais entre les paroles et les actes, il n’y a qu’un pas car plusieurs politiques et journalistes ont également réclamé la tête de Gabriele Gravina et une refonte totale de la Fédération italienne. Le feu se calme mais l’incendie est loin d’être terminée.

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