C’est le néant à l’OM !
Sur la pelouse du Groupama Stadium, l’Olympique de Marseille a livré une prestation insipide, dimanche soir, en clôture de la 20e journée. Logiquement défaits (0-1) par des Lyonnais bien plus convaincants, les Phocéens n’ont rien proposé. Un néant inquiétant et une huitième place préoccupante…
29 points. Voici le bilan comptable de l’Olympique de Marseille, huitième du classement et d’ores et déjà relégué à six longueurs des places européennes après 20 journées de Ligue 1. Plus faible total olympien dans l’élite - à ce stade de la compétition - depuis l’exercice 2015/2016 sous Michel (26), l’OM inquiète à tous les étages. Une statistique effrayante symbolisant, à elle seule, les difficultés rencontrées par la formation marseillaise depuis le début de la saison. Irréguliers, bien que peu aidés par les nombreuses blessures et les différents départs à la CAN, les hommes de Gennaro Gattuso retrouvaient pourtant de nombreux cadres à l’occasion du déplacement en terres rhodaniennes, dimanche soir. Mais pour quel résultat…
Un collectif amorphe, des prestations individuelles insuffisantes !
Malgré l’apport de ses nouvelles recrues Jean Onana, Quentin Merlin ou encore Faris Moumbagna, entré pour la dernière demi-heure et l’un des seuls marseillais à retenir l’attention, l’OM est totalement passé à côté d’un rendez-vous ô combien important dans la course à l’Europe. Qu’importe également les retours d’Amine Harit, d’Azzedine Ounahi mais aussi d’Iliman Ndiaye, revenus de la CAN, cette formation marseillaise continue de décevoir dans le contenu. Enfin, Luis Henrique, resté à l’OM malgré des rumeurs de départ cet hiver et plutôt intéressant contre l’AS Monaco le week-end dernier, n’a, lui aussi, que trop peu pesé dans cette affiche historique du championnat de France. Fragile défensivement, notamment sur les côtés, trop peu impactant dans l’entrejeu - en témoigne les prestations beaucoup trop tendres des milieux olympiens - et plus que jamais amorphe offensivement, le club présidé par Pablo Longoria navigue de ce fait, aujourd’hui, en eaux troubles.
Déjà poussif lors du nul (2-2) concédé contre le club de la Principauté, l’OM a, cette fois-ci, affiché un visage proche du néant. Si Leonardo Balerdi et Samuel Gigot ont globalement bien tenu leur rang dans l’axe de la défense centrale et que Pau Lopez a limité la casse en s’interposant plusieurs fois face aux attaquants lyonnais, la défaite (0-1) était inévitable et ne souffre d’aucune contestation possible au regard de la proposition collective des Phocéens. Dépassé dans l’intensité, en souffrance face aux nouveaux visages lyonnais (Nuamah, Matic), l’OM a surtout fait preuve d’une apathie offensive alarmante (1 seul tir cadré en 8 tentatives).
L’OM manque de mordant…
Symbole d’une équipe semblant déboussolée et sans véritable leadership, Pierre-Emerick Aubameyang, crédité d’un 2 par la rédaction FM, est ainsi retombé dans ses travers du début de saison. Attendu comme un élément moteur pour sortir les siens du brouillard, le buteur gabonais a surtout brillé par son absence, dans le jeu et dans l’attitude. Très peu trouvé par ses coéquipiers et peu aidé par le manque de liant dans l’entrejeu, l’ancien buteur du Barça n’a ainsi jamais pesé sur cette rencontre, excepté ce petit piqué tenté en toute fin de match après une superbe remise de Moumbagna. Dans son sillage, Amine Harit, tout proche d’ouvrir le score sur l’engagement, a lui connu un déchet trop important. Un constat également applicable à Luis Henrique, certes volontaire mais bien trop imprécis. De son côté, Iliman Ndiaye nous a lui offert une nouvelle sortie transparente.
Incapable d’amener le danger aux abords de la surface rhodanienne, l’OM s’est également rendu coupable d’un manque de mordant au milieu de terrain. Rassurant au cours de la première période, Onana s’est ainsi progressivement éteint alors qu’Ounahi a, lui, déçu dans les grandes largeurs. Pour sa première titularisation sous le maillot olympien, Quentin Merlin a, de son côté, goûté aux premières séquences prometteuses d’Ernest Nuamah dans l’Hexagone alors que Bamo Meïté, battu dans son duel avec Lacazette sur l’ouverture du score (37e), a globalement souffert de son repositionnement dans le couloir droit. Autant de défaillances individuelles donnant logiquement lieu à une pâle copie collective. Sans maîtrise et sans idées, les Phocéens ne pouvaient alors que constater les dégâts et exprimer leur rage au coup de sifflet final. On a besoin de gagner. On a pris 0 point. On ne peut pas faire ça, on doit donner plus. On a joué, mais il faut être plus agressif, lançait, à ce titre, Leonardo Balerdi, passablement énervé.
Une spirale négative préoccupante dans la course à l’Europe
En zone mixte, Samuel Gigot y allait également de son coup de gueule alors que l’OM n’a plus gagné depuis 4 rencontres en championnat (3 nuls et 1 défaite). Une frustration également perceptible dans le discours de Pierre-Emerick Aubameyang, interrogé au micro de Prime Video quelques instants après la rencontre. «Beaucoup de déception ce soir. Je pense que tout n’était pas mauvais mais on a manqué de détermination dans les deux surfaces. Devant il faut faire plus, dans la dernière passe ou dernier geste», analysait le numéro 10 phocéen avant de poursuivre. «En première période on a manqué de verticalité, de jouer dans leur dos, par des dribbles. En deuxième au début aussi. Sur la fin c’était un petit peu mieux. C’est un coup dur, forcément tout le monde est touché. Il faut aller de l’avant et travailler pour le prochain match». Questionné, à son tour, par le diffuseur sur ce nouvel échec, Gennaro Gattuso préférait de son côté retenir le positif.
Classement live
«Je pense qu’en première période la différence a été faite sur la qualité de leurs joueurs et en seconde période, on a été nettement mieux, on a bien attaqué la profondeur et je pense qu’au final la défaite n’est pas forcément méritée. On n’a pas fait assez, c’est ça la réalité et la différence se fait ici, nous n’avons pas assez fait en première période, on aurait pu faire mieux. Il faut travailler, il faut faire les meilleurs résultats en se donnant à fond, on a six points à aller chercher par rapport aux places européennes mais ce qu’on fait actuellement n’est pas suffisant. Pour différentes raisons, je continue de croire en cette équipe, on n’est pas encore mort, on l’a montré aujourd’hui dans un stade quasiment plein avec de la personnalité», assurait le technicien transalpin. Pas sûr que Pablo Longoria, agacé au moment de rejoindre les vestiaires, soit lui du même avis…
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