Coupe du Monde 2014 : tout ce qu'il faut savoir sur le Mexique

Le Mexique est miraculé

Un miracle. Le mot semble presque faible pour décrire les conditions de la qualification d’El Tri, habitué à régner en maître sur la zone CONCACAF. Plombés par des soucis en interne, incapables de produire la moindre ébauche de jeu, les Aztèques manquent les trois places qualificatives et passent même à deux doigts d’être éjectés des barrages : seuls deux buts des États-Unis,alors déjà qualifiés, dans les arrêts de jeu au Panama permettent au Mexique d’aller défier la Nouvelle-Zélande pour sa place au Brésil.

Juste avant la double confrontation décisive, la Fédération fait de Miguel Herrera son quatrième sélectionneur en l’espace d’un mois (!). Celui qui est alors coach du Club América écarte l’ensemble des joueurs évoluant en Europe et s’appuie sur les hommes en forme du championnat local, favorisant la force collective au talent individuel. Tactique payante, le Mexique écrase une faible sélection de Nouvelle-Zélande (5-1 ; 4-2) et obtient in extremis son billet pour le Brésil. Deux rencontres qui permettent aussi et surtout de redonner confiance à une patrie entière. Une confiance qui ne sera pas de trop pour s'extirper d'un groupe A particulièrement relevé, et rejoindre ainsi son sixième huitième de finale de Coupe du Monde consécutif.

Quelle place pour les « Européens » ?

C’est un débat constant au Mexique. Considérés comme les mieux placés pour mener la sélection dans les compétitions internationales, les joueurs évoluant dans les grands championnats européens peinent à trouver leur place au sein d’El Tri. Le meilleur exemple est sans aucun doute Chicharito, longtemps adulé par tout un peuple, mais catastrophique au possible lors des éliminatoires. Avec l’arrivée de Miguel Herrera sur le banc, leur statut s’est encore plus fragilisé, celui-ci décidant de les écarter pour se replier sur les valeurs sûres du championnat local et assurer le billet pour le Brésil.

Réintégrés depuis, les Chicharito, Herrera ou encore Guardado devront faire face à une concurrence sévère, symbolisée par une jeune génération ambitieuse et sans complexe : celle des Raúl Jiménez, Carlos « Gullit » Peña ou Luis Montes. L'attaquant Mancunien devrait toutefois retrouver une place de titulaire au côté du prolifique Oribe Peralta, tandis qu'Hector Moreno (Espanyol) devrait intégrer la défense à cinq prônée par « El Piojo. » Quant aux autres, le suspense demeure, mais le bénéfice du doute devrait profiter aux locaux, victorieux en barrages. Pour réussir à faire cohabiter ces deux mondes, le sélectionneur aztèque pourra toujours compter sur son capitaine Rafael Márquez, habitué du football européen (ex-Monaco et Barça), aujourd’hui de retour au pays, à León.

Le joueur clé : Oribe Peralta

Si Chicharito s’affiche comme le grand perdant de la tumultueuse campagne de qualifications, Oribe « Cepillo » Peralta en est sans aucun doute le grand gagnant. Serial buteur confirmé de Liga MX, l’attaquant de Santos Laguna (transféré la nuit dernière au Club América) est devenu à 28 ans un héros national après son doublé en finale des Jeux Olympiques de Londres face au Brésil de Neymar. Blessé pour les premières journées des éliminatoires, il est revenu en force en fin de campagne.

Profitant de l’absence des Européens et de Chicharito pour le barrage contre la Nouvelle-Zélande, Peralta s’est de nouveau imposé en héros de toute une patrie : avec un doublé à l’aller (5-1) et un triplé au retour (4-2), il a grandement contribué à la qualification des siens. Au total, Peralta, ce sont 10 buts en 11 rencontres sur cette campagne de qualification. Assurément, il débarquera au Brésil dans la peau d’un titulaire. Et nul doute que Neymar et ses coéquipiers ne l'auront pas oublié.

La liste des 23 :

Gardiens : José Corona (Cruz Azul/MEX), Guillermo Ochoa (Ajaccio/FRA), Alfredo Talavera (Toluca/MEX)

Défenseurs : Paul Aguilar (América/MEX), Miguel Layún (América/MEX), Diego Reyes (Porto/POR), Rafael Márquez (León/MEX), Francisco Rodriguez (América/MEX), Héctor Moreno (Espanyol/ESP), Carlos Salcido (Tigres/MEX), Andrés Guardado (Valencia/ESP)

Milieux : Miguel Ponce (Toluca/MEX), José Vázquez (León/MEX), Isaac Brizuela (Toluca/MEX), Luis Montes (León/MEX), Carlos Peña (León/MEX), Marco Fabián (Cruz Azul/MEX), Héctor Herrera (Porto/POR)

Attaquants : Raúl Jiménez (América/MEX), Alan Pulido (Tigres/MEX), Javier Hernández (Manchester Utd/ANG), Giovani dos Santos (Villarreal/ESP), Oribe Peralta (Santos Laguna/MEX)

Le programme du Mexique dans le groupe A :

Mexique - Cameroun, le 13 juin à 18 heures sur beIN Sports

Brésil - Mexique, le 17 juin à 21 heures sur TF1 et beIN Sports

Croatie - Mexique, le 23 juin à 22 heures sur beIN Sports