Premier League

Aston Villa : où en est Morgan Sanson ?

Cet hiver, Morgan Sanson a filé à l'anglaise. Direction Aston Villa pour le milieu de terrain français impatient à l'idée de découvrir la Premier League. Deux mois après son arrivée, où en est-il ?

Par Dahbia Hattabi
5 min.
@Maxppp

Cet hiver, Morgan Sanson a décidé de tourner la page Olympique de Marseille. Un chapitre long de quatre années durant lequel le milieu de terrain, première recrue de l'ère Frank McCourt en 2017, a vécu des hauts et des bas mais a globalement convaincu. Annoncé sur le départ depuis quelques mercatos déjà, l'ancien joueur de Montpellier a finalement changé d'air le 26 janvier dernier. « Aston Villa est ravi d'annoncer la signature de Morgan Sanson en provenance de Marseille pour un montant non divulgué, sous réserve de l'autorisation internationale. Le milieu de terrain de 26 ans a signé un contrat de quatre ans et demi à Villa Park », pouvait-on lire sur le communiqué de presse de l'écurie de Premier League.

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Recruté pour une somme avoisinant les 18 M€, le Français s'est donc envolé vers d'autres cieux afin de découvrir un nouveau championnat ainsi qu'un nouveau football et une nouvelle culture. Et rapidement, Sanson a pu constater les nombreuses différences avec la France comme il l'a expliqué le 1er mars dernier au micro de Canal+. «En termes d’intensité, de volume de travail, on est largement au dessus. Même à côté des entraînements, c’est un monde au dessus. Je pensais bien travailler en France mais j’ai été surpris ici. Dans le championnat, il y a beaucoup plus d’intensité, beaucoup plus de courses. Comparé à la France, il n’y a pas du tout de temps mort.»

Une intégration en douceur

C'est certainement ce qu'il a ressenti le 3 février lors de sa première apparition sous le maillot des Villans. C'était à l'occasion de la défaite 3 à 1 face à West Ham. Un match où il n'avait joué que onze minutes. Et cela a aussi été le cas lors des rencontres suivantes. Ainsi, lors de ses quatre premières apparitions (West Ham, Brighton, Leicester et Leeds), il a joué à chaque fois une dizaine de minutes. Ensuite, il a passé 23 minutes sur le pré face à Sheffield United (3 mars), avant d'être titulaire pour la première fois face à Wolverhamtpon le 6 mars (60 minutes jouées, sortie sur blessure). De retour, il a joué 32 minutes face à Newcastle (12 mars) avant d'être à nouveau aligné dans le onze de départ face à Tottenham le 21 mars (65 minutes jouées).

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Au total, le natif de Saint-Doulchard a disputé 8 rencontres avec Aston Villa, soit 228 minutes en tout. Ajoutons qu'il n'a disputé aucune rencontre en intégralité. Une gestion prudente de la part de Dean Smith qui s'est expliqué il y a trois semaines au Birmingham Mail : «il a fait de bonnes choses et j'ai été assez chanceux d'avoir pu le lancer doucement en Premier League, dans la ligue anglaise, car il vient d'une ligue différente avec une intensité différente. Si vous lancez les gens trop tôt, cela peut les gêner pour le reste de leur progression. J'ai eu de la chance d'avoir pu l'intégrer progressivement mais il est certainement prêt à commencer les matches maintenant (il a été titularisé deux fois depuis, ndlr) et sachez que nous avons un très bon joueur entre nos mains.» De quoi lui donner confiance.

Des débuts dans une période compliquée pour Villa

Et pourtant, il n'est pas arrivé dans la meilleure période comme nous l'explique Salim Baungally, journaliste à RMC Sport et spécialiste du foot anglais. «Lorsqu'il est arrivé, j'étais dubitatif car le milieu d'Aston Villa tournait plutôt bien. Il y avait des choses plutôt intéressantes, une certaine manière de jouer et des joueurs pour. Au final, petit à petit, les doutes se sont estompés. D'une part, il a commencé à jouer. C'est important de le signaler. Au début, il a peu joué. Mais petit à petit, je ne vais pas dire qu'il est devenu un titulaire indiscutable, mais il a joué de plus en plus. Il bénéficie aussi en ce moment de la blessure de Jack Grealish. Donc ça fait un joueur dans cette zone-là, de milieu relayeur-offensif, qu'il est à même de remplacer. Il fait partie de cette rotation de premier, deuxième ou troisième homme qui peuvent être là à tous moments. En soit, il n'est pas mauvais. Ce n'est pas si mal que ça. Mais c'est encore léger. Après, ça se justifie car il vient juste d'arriver. On ne peut pas non plus lui demander d'être transcendant dans un club qui avant lui tournait bien.»

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Il poursuit : «il arrive aussi dans un club qui, précisément en ce moment, va moins bien. Villa avait très bien commencé la saison. Malheureusement pour lui, ça va moins bien. On pensait qu'ils pouvaient viser les places européennes voire même la Ligue des Champions. A présent, ça tourne beaucoup moins bien (10ème de Premier League). C'est aussi ça qui fait qu'on a l'impression de le voir un poil moins bon. Ce n'est pas qu'il l'est. C'est l'ensemble de l'équipe qui est moins bonne. Donc indirectement, il l'est aussi. Mais objectivement, pour des débuts, ce n'est pas si mal. Forcément, ce qu'on va lui demander à moyen terme c'est de marquer et faire des passes décisives. Ce qu'il n'arrive pas encore à faire comme il faut. Pour le coup, le club est plutôt confiant. D'autant qu'avec un Ross Barkley prêté par Chelsea, il pourrait avoir plus de places pour s'exprimer l'année prochaine.» En attendant, il a encore 9 journées de Premier League pour le faire, lui qui affrontera notamment Liverpool, Manchester United, Tottenham et Chelsea. De quoi permettre à l'élève Morgan Sanson de poursuivre son Erasmus en Angleterre.

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