Farès Bahlouli n’a jamais compris le Bahloulisme
Le centre de formation de l’OL a accouché de nombreuses pépites, à tel point que les supporters croyaient déceler chaque année la nouvelle promesse du football mondial. Sauf que ça ne fonctionne pas à tous les coups, comme pour Karim Benzema ou Hatem Ben Arfa. Farès Bahlouli fait partie de ceux qui ont été perçus comme le futur diamant lyonnais, mais dont la carrière a finalement pris un autre chemin. Aujourd’hui sans club après la fin compliqué de son aventure ukrainienne à Dnipropetrovsk, il est revenu dans une longue interview accordée à So Foot sur la hype qui l’accompagnait lors de ses débuts à l’OL, les dégâts que cela a pu occasionner et la leçon qu’il en a tirée.
« Plus qu’un mot, je dirais une phrase : le talent ne fait pas tout. Ne pas rester sur ses acquis. Quand on a du talent, on se repose un peu, on est en avance, et on ne prend pas tôt cette habitude de travailler plus, de se préparer au haut niveau. Ça m’a beaucoup desservi. J’avais des facilités avec le ballon. Si j’avais eu moins de qualités, je sais que j’aurais davantage compensé avec plus de travail. Aujourd’hui, quand on voit ceux qui réussissent… Oui, il faut un peu de qualité et de talent, mais ce sont vraiment ceux qui ont cette mentalité de bosseur. Quand je suis à Lyon (2004-2015), je me rappelle la première préparation avec les pros à 17-18 ans à Tignes (2013). Je finis deuxième aux tests en stage. Donc j’ai de grosses capacités physiques. Mais quand tu as un gros talent, qu’on parle beaucoup de toi et que tu es sous le feu des projecteurs, c’est compliqué. Il y a beaucoup de pression. J’aurais préféré passer sous le radar, travailler, mûrir et être exposé en étant plus prêt. À Lyon, je suis la petite star. J’ai une notoriété avec les supporters… Je ne comprends pas ! J’ai un fan-club à 18 ans, un groupe appelé « le Bahloulisme » sur les réseaux sociaux, on crée des chansons… C’est dur à comprendre, à digérer », a-t-il expliqué, avec franchise. D’ailleurs, le fameux « Bahloulisme » créé par les supporters, il ne l’a « jamais compris, honnêtement. (Il sourit.) J’étais un gamin qui voulait juste jouer au foot. J’ai déjà posé la question à certaines personnes. On m’a répondu : « Ce que tu procurais sur le terrain par tes gestes techniques, ton élégance… » On me parlait même de mon personnage. C’était un tout. »
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