Ligue des Champions

Ligue des Champions : le PSG se fait sérieusement tacler

Hier soir, le Paris Saint-Germain s’est incliné 3 à 2 face à Aston Villa mais a tout de même composté son ticket pour les 1/2 finales de l’UEFA Champions League. Mais la prestation des Franciliens n’a pas été du goût de tout le monde.

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Luis Enrique face à Liverpool @Maxppp

Le Paris Saint-Germain a eu chaud aux fesses. Hier soir, les champions de France se sont présentés à Villa Park avec un confortable matelas de 2 buts d’avance puisqu’ils s’étaient imposés 3 à 1 lors de la manche aller il y a une semaine au Parc des Princes. Et après le match retour, on a envie de dire que ce n’était pas de trop. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé pour les hommes de Luis Enrique à Birmingham, puisque les deux latéraux, Achraf Hakimi et Nuno Mendes, avaient ouvert le score. Beaucoup se disaient que le match était plié et que Paris déroulerait tranquillement avant d’obtenir sa qualification. Mais c’était sans compter sur Unai Emery, auquel l’hymne de la Ligue Europa (sa compétition fétiche, ndlr) diffusé en avant-match en lieu et place de celui de la C1 a sûrement donné des idées. En effet, les Anglais ont totalement renversé le match, qu’ils ont remporté 3 à 2. Ils n’ont pas été loin d’égaliser aux scores cumulés, mais ils ont dû s’incliner face à la main ferme de Gianluigi Donnarumma.

La suite après cette publicité

Un PSG méconnaissable

Le portier italien, souvent décrié, a de nouveau sauvé un PSG, qui a montré deux visages. Le premier était plutôt séduisant comme ces derniers mois. Le second, a rappelé l’ancienne version du club. C’est d’ailleurs l’analyse des médias sportifs français ce mercredi matin. Le Parisien, qui a titré «Bousculé, pétrifié mais qualifié !», a ensuite développé : «il y a eu deux visages du PSG, le nouveau et l’ancien dans une lutte démoniaque entre l’avenir et le passé. Menant d’abord 0-2, il a cru éteindre tout suspense à la faveur d’un score cumulé de 5-1 sur l’ensemble des deux matchs. Mais l’ancien PSG a ressurgi, grignotant peu à peu les têtes des Parisiens, qui ont encaissé un 3-0 entre la 34e et la 58e, soit en moins de 25 minutes si l’on enlève la pause. C’est un peu le fantôme de la remontada qui est réapparu alors que les Parisiens n’ont plus touché le ballon et qu’Aston Villa a réussi à entraîner le public dans sa révolte et sa croyance (…) En 45 minutes, il est redevenu le PSG de début de saison, traversé par trop d’insuffisances défensives au sens large. »

Le quotidien français, qui a parlé d’un PSG «mauvais» en deuxième période, a ajouté : «les ailiers ce mardi soir à Villa Park ont moins bien défendu que Porte de Saint-Cloud. Il faudra au passage s’interroger sur cette drôle de façon de préparer les rencontres en supprimant les matchs de championnat au milieu. Même s’il a réalisé une entame parfaite, le PSG n’a pas semblé bénéficier de ses aisances athlétiques habituelles. Il lui reste ainsi des axes de progression et c’est au fond une bonne nouvelle quand on arrive en demi-finale de la Ligue des Champions Le constat est le même pour L’Equipe, qui évoque une qualification par «un trou de souris» avant d’expliquer dans un autre article : «face à Aston Villa, le PSG s’est mis presque tout seul dans les ennuis. Après avoir mené 2-0, le PSG a failli être emporté par la tempête sur le terrain d’Aston Villa, où il n’a rien maîtrisé (2-3, 3-1 à l’aller). Une très mauvaise surprise, mais qui n’a pas empêché Paris de se hisser en demies mardi. Il affrontera le Real ou Arsenal.»

La suite après cette publicité

De la peur ou de la suffisance ?

Le quotidien sportif a précisé ensuite : «après cette défaite sur la pelouse d’Aston Villa (2-3), la première depuis novembre, on peut garder les mains dans les poches, franchement, face à la manière dont le PSG a été ballotté comme dans le tambour d’une machine à laver, mardi soir, souvent par sa faute, et devant le constat que plusieurs joueurs ont paru soudain un peu plus petits, dans ce décor assourdissant et immense (…) Ce jeune PSG a été battu bien trop souvent dans l’engagement, il a manqué de justesse technique, il n’a pas été fichu de garder la tête froide avant même que Villa Park ne commence à bouillir, et il a tellement souffert de la faiblesse de certains joueurs, dans toutes les lignes, qu’il a été à quelques centimètres de tout perdre, ou alors d’être emmené dans une prolongation qui aurait été un voyage au bout de l’enfer de Villa Park.» De son côté, Le Figaro a écrit à ce sujet : «proche du naufrage, le PSG se qualifie de justesse pour les demi-finales de la Ligue des Champions».

La publication française a ajouté : « "On va souffrir", promettait Luis Enrique avant la rencontre. Bien vu. Le PSG s’est incliné contre Aston Villa à Birmingham (3-2), mardi, en quarts de finale retour de Ligue des Champions. Bon quand même pour un billet dans le dernier carré, comme l’an dernier, grâce à la victoire 3-1 du match aller. Que ce fut dur, que ce fut compliqué, alors que les joueurs parisiens ont mené 2-0 dans cette rencontre, grâce à Achraf Hakimi et Nuno Mendes. Et encore, Gigio Donnarumma a – comme à Liverpool – sorti le grand jeu en seconde période, quand le navire parisien prenait l’eau.» Chez les consultants aussi, ce PSG aux deux visages pose question. Dans les colonnes de L’Equipe, Bixente Lizarazu a commenté : «il y a eu un petit moment de flottement, je ne sais pas si c’est de la suffisance, de la déconcentration, un excès de confiance. Après une première période absolument maîtrisée, Paris est passé à côté. A un moment, ils ne se sont plus appliqués et ils ont perdu des bases de discipline, avec des petits gestes superflus qui ressemblaient à de la suffisance.»

La suite après cette publicité

Les Parisiens se font tacler

Au micro de RMC Sport, Emmanuel Petit n’a pas été tendre non plus. «Moi, j’ai vu de la peur. Quand tu as autant de maîtrise sur les 20 premières minutes de jeu, que tu mènes 5-1 sur les deux matches et que d’un seul coup tu commences à tomber dans la facilité, une certaine arrogance dans ton jeu et que tu en oublies les principes qui ont fait ta force pendant tellement de semaines… J’ai vu la moitié de l’équipe se cacher. Regarde le nombre de fois où ils ont balancé derrière alors qu’avant, ils sortaient le ballon et relançaient même sous pression. Si vraiment ils n’avaient pas eu peur, ils auraient montré ce caractère-là. Ils balançaient en permanence, n’arrivaient plus à construire… Ils flippaient les mecs ! Tous les supporters parisiens flippaient également car ils ressentaient la même chose. À aucun moment les joueurs n’envoyaient des signaux positifs.»

Il conclut : «on a tremblé jusqu’à la dernière minute, jusqu’à la reprise de volée sauvée sur la ligne. Ce sont des choses qu’on ne pensait plus revoir du côté du PSG. S’il n’y avait pas eu Donnarumma… Alors qu’il y avait quand même 5-1 ! J’ai vu des joueurs flipper. Défensivement, c’était du grand n’importe quoi. C’était à l’arrachée, il n’y avait plus de maîtrise. Ils sentaient progressivement que les démons du passé revenaient. Que ça leur serve de leçon, car à 2-0 ils ont arrêté de jouer et sont tombés dans l’arrogance.» Simple coup de moins bien, accident ou suffisance, ce qui est sûr, c’est que le Paris Saint-Germain n’a pas déroulé comme à son habitude. Luis Enrique et ses joueurs en étaient d’ailleurs parfaitement conscients hier soir après le coup de sifflet final. Il faudra retenir la leçon avant d’affronter Arsenal ou le Real Madrid lors des 1/2 finales.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier