Premier League

Edu justifie la stratégie de recrutement des Gunners

Auteur d'une entame de saison catastrophique avec trois défaites en autant de rencontres, Arsenal vit actuellement ses pires débuts en Premier League depuis 67 ans. Lanterne rouge, les Gunners inquiètent et les fans enragent, pointant notamment du doigt le recrutement du club londonien ces dernières années. Face à ces nombreuses critiques, le directeur technique Edu s'est exprimé afin de justifier la stratégie de recrutement.

Par Josué Cassé
6 min.
Edu (directeur sportif d'Arsenal) aux côtés de Mikel Arteta @Maxppp

La patience est un arbre dont la racine est amère, et dont les fruits sont très doux. Et une chose est sûre, les supporters des Gunners sont encore loin de la récolte sur le plan sportif. Après le terrible affront vécu en ouverture de la Premier League et une cinglante défaite contre le promu Brentford (2-0), les hommes de Mikel Arteta n'ont rien pu faire face à la force collective de Chelsea (2-0) avant de se faire humilier par les Citizens de Pep Guardiola (5-0). Un véritable cauchemar, qui plus est si on ajoute leur absence de toutes compétitions européennes pour la saison à venir, une première depuis 1995... Alors forcément du côté de l'Emirates Stadium, les dents grincent, le ton monte et la direction tout entière se retrouve sous pression.

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Décevant dans le jeu et orphelin du moindre point en ce début de saison, Arsenal a pourtant sorti les grands moyens lors de ce mercato estival. Ben White, Aaron Ramsdale, Martin Ødegaard, Albert Sambi Lokonga, Nuno Tavares ou encore Takehiro Tomiyasu sur le gong, autant d'arrivées faisant du club londonien le plus dépensier, cet été, en Premier League. Beaucoup d'argent oui mais 0 but aussi... Le paradoxe est terrible et les fans s'impatientent. Alors pour tenter d'éteindre le début d'incendie, l'actuel directeur sportif Edu, milieu d'Arsenal entre 2001 et 2005, a pris la parole dans un entretien accordé à Sky Sports. L'occasion pour le Brésilien de justifier ce recrutement qui fait beaucoup parler outre-Manche : « Quelle est la réalité d’Arsenal en ce moment ? Nous devons créer une base solide. Je ne veux pas voir l’équipe forte sur une saison. J’aimerais voir Arsenal fort dans une, deux, trois, quatre et cinq saisons. Cela nécessite une stratégie. Pourquoi certains clubs en Premier League ne font-ils signer qu'un ou deux joueurs ? C’est parce qu’ils ont déjà les fondations. Ils ont déjà préparé l’équipe. Je suis désolé, mais la réalité est que nous n'avons pas cela. Maintenant, on doit la créer. C’est la réalité.»

Créer des fondations solides pour l'avenir

Reconnaissant les difficultés actuelles d'Arsenal et acceptant les critiques : «je comprends les fans. Je comprends la raison et je l’accepte», Edu n'en reste pas moins marqué par ces débuts chaotiques : «cela nous a fait mal d’être dans cette situation. Nous sommes blessés, je suis blessé. Je ne veux pas voir le club dans cette position». Pour autant, le directeur sportif des Gunners estime que cette phase de transition, difficile sur le plan sportif, est obligatoire afin de créer ces précieuses fondations : «nous avons recruté six joueurs de moins de 23 ans, ce qui signifie beaucoup en termes de planification. En un an, nous avons signé dix joueurs et sept des dix ont moins de 23 ans. Nous avons renouvelé sept joueurs au cours de cette période également, juste dans l’équipe première. Cinq des sept ont également moins de 23 ans. Pourquoi avons-nous fait cela? Parce que nous avons la volonté de créer une bonne base et puis, un jour, peut-être que nous allons signer un ou deux joueurs seulement. (...) Nous avons eu 21 joueurs qui sont sortis au cours de l’année. Donc, 21 changements, c’est une révolution. C’est plus qu’une équipe en un an. Mais c’était encore l’intention lorsque nous parlons de la base et de la fondation. Nous devons créer une bonne base et pour créer une bonne base, vous avez besoin de temps.»

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Au-delà de ce socle à construire, Edu souhaite surtout créer un effectif équilibré où chaque poste pourra être doublé avec un profil d'avenir afin d'être compétitif sur le long terme : «Aaron Ramsdale, par exemple, est un très bon joueur de football et a le potentiel d’être une grande partie de l’équipe à l’avenir. Nous avons déjà un joueur pour jouer avec Bernd Leno. Mais nous devons faire venir quelqu’un pour aider pour l’avenir. Encore une fois, nous avons besoin d’une fondation. Nous avons besoin de joueurs pour jouer et ensuite nous avons besoin de joueurs pour couvrir le premier onze.» Sans hésiter à déployer les grands moyens quand l'urgence se fait sentir : «là où nous devions dépenser beaucoup, beaucoup d’argent, pour moi et pour Mikel, c’était au poste de défenseur central parce que nous avions besoin de quelqu’un pour combler ce poste. David Luiz partait et il nous fallait quelqu’un pour venir ici et avoir tout de suite un impact sur l’équipe avec le bon profil à court, moyen et long terme. C’était Ben White.»

Une stratégie collective

Confiant dans le processus mis en place en termes de recrutement, et ce malgré la pression ressentie, Edu, conscient de son rôle, précise également que cette vision n'est pas seulement la sienne mais qu'elle est discutée et partagée par l'ensemble du club en interne : «en parlant de mon rôle, je comprends la pression. Je comprends la pression sur moi, Mikel, le conseil d’administration et le club parce que la situation dans laquelle nous sommes maintenant n’est pas acceptable. C’est le moment pour tout le monde d’être ensemble et j’aimerais voir les gens avancer ensemble dans les moments difficiles. Je travaille avec Mikel Arteta, la direction sait à 100% ce que nous faisons parce que nous leur rendons compte de ce qu’est le plan, de la façon dont nous allons le mettre en pratique et comment nous allons être cette saison.»

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Une stratégie d'avenir validée par le club londonien qui n'empêche pas le principal intéressé d'être pleinement confiant quant à la compétitivité de l'équipe, une fois que le coach des Gunners aura tous les joueurs à sa disposition : «pour être honnête, nous avons eu trois matchs et je n’ai pas encore vu l’équipe jouer ensemble, malheureusement nous avons eu des moments difficiles en termes de Covid et de blessures. Mais autour des cadres comme Bernd Leno, Granit Xhaka, Thomas Partey, Alexandre Lacazette et Pierre-Emerick Aubameyang, nous avons de très, très bons joueurs talentueux en qui nous croyons. Peut-être que les gens n'y croient pas, mais nous croyons que ces cinq gars peuvent diriger l’équipe. Je veux voir l’équipe jouer ensemble et juger l’équipe quand elle sera au complet. Ensuite, et seulement après cela, pas de problème. Jugez-nous.» Du côté de Londres, l'union sacrée est déclarée, le projet est là mais une chose est sûre le football demande avant tout des résultats. Le temps presse chez les Gunners et le 11 septembre prochain, face à Norwich City, Arsenal jouera déjà avec un sentiment d'urgence sur la pelouse de l’Emirates Stadium.

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