"Meteor", le capteur Footbar qui permet de la jouer comme les pros

Footbar, une start-up française, a crée en 2020 le capteur "Meteor" permettant à ses utilisateurs de récolter un grand nombre de statistiques sur leurs performances après un match ou un entraînement. Un concept innovant et vecteur de lien social pour une entreprise aux ambitions XXL. Jacques D'Arrigo, ancien des Girondins de Bordeaux, DG et co-fondateur de Footbar, a également confié à Foot Mercato quelques nouveautés à venir dans les prochains mois pour ce capteur que nous avons testé.

Par Lucas Billard
9 min.
Cédric Bakambu avec le capteur Meteor de Footbar @Maxppp

Quel footballeur en herbe n'a jamais rêvé d'avoir lui aussi ses propres statistiques d'après-match, que ce soit après une rencontre de District un dimanche après-midi, un 7v7 avec des inconnus rencontrés dans le parc proche de sa ville, ou même un Five entre amis ou collègues ? Si cela paraissait encore inimaginable il y a quelques années, Footbar, une jeune start-up, a développé, en 2020, un capteur de performances abordable (99 €) appelé "Meteor", capable de retranscrire l'activité physique et footballistique de son utilisateur.

Discret, fin et très léger, le capteur se présente sous la forme d'un boîtier pesant 9 grammes et mesurant 8 mm d’épaisseur. Il doit être placé sur la partie supérieure du mollet de frappe, peu importe que ce soit au-dessus de la chaussette ou en dessous (la question ne se pose pas pour les adeptes des chaussettes basses à la Jack Grealish). Le tout à l'aide d'une sangle élastique à scratch que l'on oublierait presque pendant l'effort tant elle s'adapte à tous types de mollets, que vous ressembliez plus à Kylian Mbappé ou Xherdan Shaqiri. Relié à un smartphone avec l'application Footbar, le capteur, que l'on allume et éteint avec son téléphone, évalue les performances selon une douzaine de critères, comme la distance parcourue, le nombre de passes et de tirs effectués, mais aussi la vitesse de frappe ou de sprint, par exemple.

Un style carte FUT pour une expérience plus "gamifiée"

« Grâce à un partenariat historique avec "Le Five", les deux ingénieurs à l'origine de ce produit ont eu accès à des dizaines de milliers de vidéos, permettant à Footbar d'engranger de la data pour faire comprendre à son capteur la différence entre une passe, un drible ou un tir au niveau du mouvement de la jambe », éclaire Jacques D'Arrigo, ancien directeur commercial et communication du FC Girondins de Bordeaux, passé par Nike et l'Union Bordeaux Bègles, co-fondateur de Footbar dont il est aujourd'hui le directeur général.

Avec les données collectées après chaque session, le capteur permet d’établir un profil de joueur évolutif présenté à la manière d’une carte joueur "FUT" dans FIFA. Le profil du joueur permet de mettre en évidence son style de jeu (ses principales qualités) mais également de l’associer à celui d'un pro évoluant dans son championnat de prédilection ou son club de cœur. En plus d'une section "analyse du coach" générée automatiquement sur l'application en fonction des performances de l'utilisateur, les stats récoltées sont aussi segmentées toutes les 10 minutes, permettant d'évaluer le pic d'activité sur la distance parcourue, le nombre de ballons joués et de sprints réalisés.

Cédric Bakambu avec le capteur Meteor de Footbar

Ce choix de carte FUT a été mûrement réfléchi par Footbar, qui en a fait l'une de ses têtes de gondole dans la promotion de son produit. « On s'est rendu compte qu'il y a 400 millions de footballeurs dans le monde, et 500 millions de joueurs FUT », détaille Jacques D'Arrigo. « Les codes du foot ont été réinventés par ce jeu-là. À mon époque, on parlait de défenseur central ou d'attaquant. Aujourd'hui, quand on a 14 ans, on parle de BU, de DC... C'est la carte d'identité du footballeur, mais elle n'existait que pour les pros. On a exploité ce trou dans la raquette », poursuit-il, alors que le public relativement jeune visé par Footbar (entre 14 et 17 ans) peut ainsi plus facilement s'identifier au produit.

Des ambitions toujours plus élevées

Aujourd'hui, les chiffres de ventes du capteur de Footbar sont satisfaisants. Le partenariat avec Decathlon, avec mise en rayon dans une quinzaine de magasins en novembre dernier, est loin d'être étranger à ce succès. Il a donné un véritable coup de boost à Footbar, au point de permettre au capteur Meteor de figurer dans le top 4 des ventes sur les sports collectifs pour Decathlon. Mais attention, les ambitions de la start-up sont immenses.

À court terme en 2022, l'objectif est de continuer à croître avec Decathlon, en France, mais aussi dans d'autres pays voisins de la France (Footbar est déjà présent aux Pays-Bas). « On a gagné un concours d'innovation en 2020. 2022, c'est la montée en puissance », assure Jacques D'Arrigo. Le million d'utilisateurs est lui visé d'ici 2025 (contre quelques milliers à l'heure actuelle).

Footbar veut attirer des joueurs de classe mondiale

Footbar possède aussi évidemment des ambassadeurs de renom, comme Jimmy Briand (Bordeaux), participant à la bonne publicité du capteur. La présence, en tant qu'investisseurs, de plusieurs personnes d'influence dans le monde du sport, comme Cédric Bakambu (attaquant de l'OM), mais aussi Stéphane Martin (ex-président de Bordeaux), la famille Gasly, Stéphane Gravereaux (ancien DG du FC Lorient), et donc de Jacques D'Arrigo, aide aussi au bon développement du produit et facilite les collaborations pour des partenariats, comme avec Manchester City.

Jimmy Briand avec le capteur Meteor by Footbar

« On est en ce moment avec le Red Star (N1), on a fait quelque chose avec le Toulouse FC (Ligue 2). On est aussi en collaboration étroite avec les Pays-Bas. On est actuellement avec une cinquantaine de clubs amateurs », précise l'ancien Bordelais, qui insiste surtout sur le virage international que souhaite prendre l'entreprise, avec les noms qui vont de pair avec une telle ambition. « À l'instar de Sorare (jeu de fantasy football, NDLR), avec Gerard Piqué ou encore Antoine Griezmann qui ont rejoint l'aventure, forcément, cela apporte une certaine crédibilité au regard du grand public. L'objectif demeure d'attirer des joueurs classés au Ballon d'Or. On a des idées, on travaille dessus, c'est dans les tuyaux pour 2022. »

Le classement des footballeurs arrive pour une dimension toujours plus sociale

Jacques D'Arrigo a d'ailleurs révélé en avant-première l'une des nouveautés dans les bacs pour cette nouvelle année concernant le tracker Meteor. « On va lancer le premier classement des footballeurs, avec des statistiques calculées de manière objective à partir de la plus grosse base de données à noter au niveau mondial (plus d'un million de gestes). Il y aura 10 divisions : 3 montées, 3 descentes chaque semaine. En fonction du nombre d'utilisations du capteur (match, entrainement, jogging), on va se comparer à une vingtaine de joueurs et avoir la capacité d'évoluer de division en division. On a le sentiment que la communauté du football n'est pas assez classifiée individuellement, à l'instar du tennis par exemple », justifie-t-il.

Cela traduit surtout une des volontés principales de Footbar à travers la communauté football : crée du lien social avec un produit gamifié et ludique. « On veut redonner le goût du football, notamment aux plus jeunes, mais aussi luter contre l'obésité, la sédentarité, la surconsommation des écrans... à notre niveau, on veut créer du lien. Les stats deviennent un sujet de discussion, d'échange, lors de la 3ème mi-temps », ajoute Jacques D'Arrigo, preuve irréfutable que le football est un vecteur d'intégration et de lien social aux ressources illimitées.

Footbar, bientôt le Strava du ballon rond ?

Outre la stratégie digitale et événementielle de Footbar, la dimension communautaire occupe ainsi une place ô combien importante aux yeux des dirigeants de la start-up. « On veut devenir le Strava (appli enregistrant les activités sportives des cyclistes ou des joggeurs, NDLR) du football. C'est pour l'ego, se comparer aux autres, à des amis, des inconnus... On espère proposer du contenu de plus en plus qualitatif », témoigne ainsi le DG de Footbar. S'il espère secrètement qu'un jour certains recruteurs se serviront du capteur Meteor comme outil pour dénicher des pépites, Jacques D'Arrigo résume parfaitement le concept : « on veut surtout que les gens de la communauté Footbar prennent du plaisir. » L'une des autres nouveautés à venir, le partage des sessions et le "like" de celles des autres, illustre à merveille cet état d'esprit, allant ainsi de la performance individuelle au partage, dans une démarche toujours plus collective.

Cédric Bakambu avec le tracker Footbar
La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier