La fédération de football chinoise est en train d'effectuer un virage à 180 degrés dans sa politique de naturalisation de joueurs...
Depuis quelques années déjà, la Chine est devenue une destination en vogue pour des joueurs de qualité évoluant en Europe ou sur le continent sud-américain. Et contrairement à d'autres championnats comme celui du Qatar ou la Major League Soccer, la Super League chinoise a réussi à attirer des joueurs dans leur meilleur moment, et pas forcément des vieilles gloires en fin de carrière. Oscar, Hulk, Cédric Bakambu, Axel Witsel (revenu en Europe depuis) ou Yannick Carrasco en sont la preuve. L'international belge Christian Benteke pourrait être le prochain. Le marché a cependant été régulé, avec des taxes considérablement élevées - jusqu'à 100% pour les transferts de joueurs coûtant plus de 5,5 millions d'euros - et des règles plus strictes, empêchant qu'une équipe se retrouve avec trop d'étrangers.
« Depuis 2018, trois joueurs étrangers sont autorisés à jouer mais 5 peuvent être inscrits sur la feuille de match. Le problème est qu’à chaque fois qu’un joueur étranger joue, il doit y avoir un U23 chinois qui doit aussi jouer dans l’équipe. Si on prend l’exemple de Shanghaï, quand Oscar joue il doit aussi y avoir un joueur U23. C’est comme ça que ça fonctionne », nous confiait un agent bien implanté en Chine en janvier. L'objectif est clair : miser sur les talents chinois pour rendre la sélection nationale plus forte. Il faut dire que le pays asiatique est à la traîne au niveau du football de sélections. Lors de la dernière Coupe d'Asie disputée en janvier, les Chinois sont sortis en quarts après avoir reçu une leçon face à l'Iran (3-0) et être passés de justesse face à la Thaïlande en huitièmes (2-1). La Chine est donc bien loin du Qatar, de l'Iran, du Japon ou de la Corée du Sud. Et on dirait bien que l'Empire du milieu va franchir un nouveau cap pour renforcer sa sélection.
La Chine va piocher dans sa diaspora... et au Brésil !
Comme d'autres pays asiatiques, le Qatar en tête de liste, la Chine pourrait ainsi commencer à naturaliser des joueurs évoluant dans son championnat. Comme l'explique le Global Times, la Chinese Football Association a, il y a quelques mois de ça, décidé d'autoriser les clubs à naturaliser des joueurs nés à l'étranger ayant un ancêtre chinois. Nico Yennaris, joueur du Beijing Guoan, né en Angleterre et formé à Arsenal, va ainsi pouvoir jouer avec la Chine grâce à sa mère qui est d'origine chinoise, et ce alors qu'il avait joué avec les U17, U18 et U19 des Three Lions. De même pour son coéquipier international U19 norvégien John Hou Saeter. L'Anglais Ty Browning (Guangzhou Evergrande, ancien Everton) et l'espoir péruvien Roberto Siucho (Guangzhou Evergrande) pourraient aussi recevoir la nationalité chinoise dans les prochaines semaines. Un processus similaire à ce que font beaucoup de pays africains, qui piochent de nombreux joueurs dans la diaspora. Le South China Morning Post précise cependant que tous ces joueurs devront prouver leur attachement et leur connaissance de la culture du pays.
Mais ce n'est pas tout, puisque des joueurs n'ayant aucun lien avec la Chine pourraient aussi revêtir la tunique rouge. Le journal chinois Oriental Sports Daily explique par exemple que Ricardo Goulart (27 ans), véritable star en CSL, va lui aussi devenir chinois. L'attaquant brésilien, qui a disputé quatre saisons en Chine avec Guangzhou, et qui vient de revenir après un court prêt à Palmeiras, devrait donc pouvoir jouer avec la sélection chinoise dans un an. Le milieu offensif brésilien Elkeson (Shanghai SIPG) devrait lui aussi obtenir la nationalité chinoise et pourra même jouer avec son nouveau pays dès le mois de septembre ! La naturalisation de joueurs étrangers est d'ailleurs la principale raison qui a poussé Marcelo Lippi à reprendre les commandes de la sélection, avec cette perspective d'avoir un meilleur effectif à disposition. C'est même l'Italien qui aurait demandé à Goulart de prendre la nationalité. Alan Carvalho (Tianjin Tianhai) et Fernandinho (Chongqing Lifan) pourraient être les suivants. La Chine n'autorisant pas la double-nationalité, tout joueur se naturalisant pour jouer avec la sélection du pays asiatique. Un processus de naturalisation qui permettra aussi aux clubs de "contourner" les règles et ainsi de pouvoir libérer des places de joueurs étrangers dans leurs effectifs... Rendez-vous dans quelques années pour voir si cette nouvelle politique sera efficace...
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