Juventus : ça commence à coincer pour Thiago Motta
Auteur de débuts plutôt intéressants avec la Juventus, Thiago Motta tente d’apporter un nouvel élan à la Vecchia Signora. Pourtant, les dernières semaines ont fait naître les premiers doutes et montrent l’ampleur du chantier qui s’offre au coach transalpin.
C’est l’année de la révolution du côté de la Juventus. Massimiliano Allegri digne représentant du fino alla fine (Jusqu’au bout, ndlr, le slogan identitaire de la Vecchia Signora) parti, le résultat restait l’objectif principal, mais la manière allait être également importante avec l’arrivée de Thiago Motta. Sorti d’une saison historique avec Bologne où il a su arracher une cinquième place en Serie A, l’ancien milieu de terrain passé au Paris Saint-Germain a dû composer avec un été agité. Se libérant de cadres vieillissants ou en bout de course comme Alex Sandro, Federico Chiesa, Filip Kostic, Daniele Rugani, Adrien Rabiot ou encore Wojciech Szczęsny, c’est un nouveau cycle qu’avait décidé de mettre le vainqueur des Ligues des Champions 2006 et 2010. S’appuyant sur de nouveaux hommes forts comme Michele Di Gregorio, Pierre Kalulu, Francisco Conceiçao, Nico Gonzalez, Juan Cabal, Khéphren Thuram, Douglas Luiz et Teun Koopmeiners, le coach de 42 ans a pu compter sur un mercato à 165 millions d’euros pour composer son équipe.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que la greffe a été rapide. Invaincue en championnat, la Juventus a rapidement pris le bon rythme dans un 4-2-3-1 qui fait évidence. En Ligue des Champions, cela s’est bien passé aussi avec des victoires contre le PSV Eindhoven (3-1) et le RB Leipzig (3-2) même si le dernier match contre Stuttgart (défaite 1-0) a été plus inquiétant. Le terme correspond bien puisque sur les dernières semaines, la Vecchia Signora est moins éclatante avec seulement deux victoires (pour six nuls) sur les huit derniers matches de Serie A. En difficulté offensivement sur le début de saison avec 11 buts inscrits lors des 8 premiers matches de championnat, la Juventus paye le manque de profils efficaces derrière l’attaquant Dusan Vlahovic (6 buts). Le deuxième meilleur buteur du club en Serie A est un remplaçant puisqu’il s’agit de Timothy Weah (3 réalisations). De plus, les blessures handicapent pas mal la Juventus pour le moment.
Des blessures et des problèmes défensifs
En début de saison, c’est Francisco Conceição qui était sur le flanc et qui arrive doucement à son meilleur niveau quand Nico Gonzalez est blessé. Recrue star de l’été, Douglas Luiz est aussi touché. Mais le plus gros coup dur est la rupture des ligaments croisés de Bremer qui n’est pas attendu sur les terrains avant avril. Devant bricoler avec Danilo, Federico Gatti et Pierre Kalulu, Thiago Motta aimerait un renfort hivernal et le nom de Milan Skriniar est sorti. En attendant, c’est toute la solidité défensive de la Vecchia Signora qui a volé en éclats à l’image des deux derniers nuls face à l’Inter Milan (4-4) et Parme (2-2). Cela a d’ailleurs pour conséquence de reléguer la Juventus à sept points du leader, le Napoli. Thiago Motta n’a pourtant pas voulu accabler le duo Gatti-Danilo : «j’ai regardé le collectif, pas seulement eux. En tant que collectif, nous avons parfois bien et mal fait.»
La presse transalpine qui était en tout cas dithyrambique avec Thiago Motta commence à avoir des doutes. «La Juve sans Bremer ne défend plus. Yildiz absent, Danilo joue : les choix étranges de Thiago», titre ce jeudi la Gazzetta dello Sport qui s’interroge sur la gestion de certains joueurs. Danilo, qui était mis de côté en ce début de saison, est devenu titulaire et capitaine par la force des choses mais il se montre loin de son niveau. Kenan Yildiz qui sortait d’un doublé contre l’Inter Milan a lui démarré sur le banc contre Parme. D’ailleurs le coach italien récolte un 5 dans Tuttosport pour le match contre Parme : «un énième nul pèse comme le -7 sur Naples alors qu’on est fin octobre. Sa Juventus se rattrape d’un terrifiant début de match, mais cela ne peut pas suffire. Et il sacrifie Weah dans son meilleur moment…»
Thiago Motta lui même a concédé que la production de la Juventus n’était pas celle qu’il souhaitait et qu’il espère voir autre chose : «nous voulons faire beaucoup et parfois nous n’arrivons pas à faire ce que nous voulons. Nous devons maintenir l’équilibre, jouer avec notre idée, contre une équipe qui se rapproche et qui a recommencé aujourd’hui. On a souffert, on est allé dans leur moitié de terrain. Ils ont fait un bloc bas et avec nos erreurs dans les derniers mètres ils ont recommencé. Et à la première erreur, il faut reculer de 60/70 mètres, ça donne à l’équipe un avantage psychologique. Nous devons réagir immédiatement, sinon ils s’échappent et se dirigent vers notre but. […] Nous avons souvent commis des erreurs dans les derniers mètres de Parme. Physiquement et psychologiquement, nous donnons un avantage aux adversaires.» Essuyant les premières contestations, Thiago Motta se rend compte que le chantier turinois sera plus éprouvant que prévu.
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