Genoa : ça a déjà chauffé entre Patrick Vieira et Mario Balotelli
Patrick Vieira a connu un premier match mouvementé à la tête du Genoa. S’il a réussi à éviter la défaite, des regrets existent quant au scénario de la rencontre. Surtout que l’entraîneur français a également dû gérer un Mario Balotelli mécontent d’être remplaçant et de rentrer seulement quelques secondes.
Son arrivée a eu l’effet d’une véritable bombe de l’autre côté des Alpes. Alors que l’entraîneur italien Alberto Gilardino a été démis de ses fonctions à la surprise générale, Patrick Vieira, qui n’avait plus de banc depuis son départ de Strasbourg l’été dernier, a été appelé à la rescousse par la direction du Genoa pour panser les plaies et trouver les remèdes aux mille maux génois depuis le début de saison : « le Genoa CFC annonce avoir confié la direction technique de l’équipe première à Patrick Vieira. Le nouvel entraîneur dirigera la première séance d’entraînement dans l’après-midi après la finalisation de son contrat au siège de Villa Rostan. Après une carrière professionnelle, Vieira a entraîné les équipes de New York City, Nice, Crystal Palace et Strasbourg. Bienvenue Mister », était-il alors écrit dans le communiqué publié sur le site génois. La légende d’Arsenal débarquait en Ligurie en paraphant un contrat de deux ans avec une option pour une troisième année, incluant également une clause valable pour que les deux parties se séparent éventuellement à la fin de cette saison.
« Une négociation très rapide entre moi et le club. J’ai trouvé un groupe fier qui veut bien faire. Ce n’est pas facile de perdre un entraîneur qui s’entendait bien avec les joueurs, mais le respect a gagné. Ça ne changera pas. Maintenant, nous devons nous concentrer sur ce qu’il faut faire pour gagner des matches et j’ai vu beaucoup d’envie de travailler. Le plus important est la façon dont vous jouez, pas tant la formation initiale. Cela prendra du temps et du travail, mais déjà, le match contre Cagliari, c’est très important. Nous donnerons tout pour faire un bon match, mais évidemment tout ne sera pas parfait, car il nous faut du temps, car un groupe sans résultat manque d’énergie, le joueur doit se sentir bien dans sa tête pour faire mieux », avait déclaré l’ancien milieu français dans sa conférence de presse de présentation. En ce sens, la grande première de Patrick Vieira était très attendue ce weekend avec la réception de Cagliari, sur la pelouse du stade Luigi-Ferraris, lors de la 13e journée de Serie A. Malgré une belle prestation générale après l’égalisation signée Morten Frendrup, puis le but pour passer devant de Fabio Miretti, le Grifone génois a dû se contenter d’un match nul (2-2).
Coup de gueule contre l’arbitrage !
Malgré la désillusion d’avoir empoché qu’un seul petit point face à un concurrent direct pour le maintien, Patrick Vieira préfère retenir le contenu positif du match, ce qui représente une solide base de travail pour lui et les membres de son staff dont Kristian Wilson et Aitor Unzué : « Je suis désolé que nous n’ayons pas gagné ce match. Les garçons ont joué un match fier en rivalisant avec l’adversaire. J’ai vu les garçons concentrés et avec le désir de bien faire. Ensuite, avec le travail que nous ferons tous les jours, nous serons plus solides en tant qu’équipe. L’ambiance était excitante. J’ai aimé l’environnement dans le stade. D’un point de vue de jeu, nous avons joué un bon match, nous avons des choses à améliorer. L’objectif est de s’améliorer en équipe. Aujourd’hui, nous avons joué un match intéressant, nous avons trouvé les milieux de terrain entre les lignes créant des situations dangereuses pour l’adversaire. » Avec ce résultat, le Genoa grimpe à la 16e position, juste derrière Cagliari.
À l’approche du coup de sifflet final, alors que le Genoa menait au score, l’arbitre de la rencontre Monsieur Sozza a décidé de siffler un penalty pour Cagliari à cinq minutes de la fin et Roberto Piccoli n’a pas tremblé pour égaliser : « c’est le football, c’est difficile d’accepter le deuxième penalty. Avec tout le respect que j’ai pour l’arbitre, je crois qu’il a commis une erreur sur ce penalty. Je me suis senti triste pour les garçons parce que nous méritions de gagner ce match parce que nous étions l’équipe la plus forte en seconde période. Au-delà du nul, l’essentiel était de redonner confiance à l’équipe, car nous avons de la qualité et aujourd’hui, nous l’avons démontré. Je suis très satisfait de ce que j’ai vu sur le terrain. Les garçons ont fait un bon match. Nous pouvons marquer plus de buts, nous avons fait de mauvais choix, mais ce que j’ai vu est très positif pour la suite du championnat. » Premier match et premier bras de fer contre les arbitres italiens.
Premières bisbilles avec Mario Balotelli
Les relations entre Patrick Vieira et Mario Balotelli n’ont jamais été bonnes. Les deux joueurs ont pourtant été coéquipiers à l’Inter et à Manchester City, puis la légende des Bleus a entraîné l’international italien à l’OGC Nice, que Balotelli a quitté en janvier 2019 en raison de mauvaises relations avec l’entraîneur français. Dans une interview accordée au Daily Mail en 2021, Vieira avait déclaré : « la mentalité de Mario ne convient pas à un sport collectif comme le football. Je voulais apporter de l’éthique et de la compacité, mais c’était très difficile pour moi de travailler avec lui. La situation était devenue ingérable pour nous deux, c’est pourquoi nous avons décidé de nous séparer. » Loin de se laisser faire avec son caractère bien trempé, Super Mario avait répliqué dans les colonnes de SoFoot quelques années plus tard : « j’habitais à Villefranche-sur-Mer, c’était fou. Je souriais tous les jours, j’allais au bord de la mer tous les jours. Une vie de rêve. Le problème, c’était que la façon de jouer de Vieira ne me convenait pas. Je m’entendais bien avec lui, mais sportivement, je n’étais pas d’accord. Si je n’avais pas eu ces problèmes avec lui, je ne serais jamais parti de Nice. J’étais vraiment heureux là-bas. » Les retrouvailles s’annonçaient ainsi glaciales en Ligurie, alors que Patrick Vieira affirmait aussi en 2018 vouloir « lui répondre, le coller au mur ou au portemanteau. »
Mais très rapidement, Patrick Vieira a souhaité enterrer la hache de guerre : « je le connais très bien, c’est un joueur et une personne que j’aime. Il doit continuer à se rendre disponible pour l’équipe pour l’aider à bien faire et à gagner. C’est certainement un joueur important, mais il doit continuer à travailler. » De même pour Super Mario qui déclarait plus tôt dans la semaine : « nous avions des différences sur certaines idées footballistiques, mais sur le plan personnel, nous nous sommes toujours bien entendus », avait indiqué Balotelli à la télévision italienne. Mais ce samedi après-midi, Patrick Vieira a décidé de laisser Mario Balotelli sur le banc, le faisant entrer pour quelques secondes à la 89e minute, ce que l’attaquant italien n’a pas trop apprécié en foulant la pelouse avec le visage fermé sans parler à son nouvel entraîneur : « il est entré à la fin et il était un peu déçu, mais quand un joueur est en colère de ne pas avoir joué autant qu’il l’aurait souhaité, cela ne peut être qu’un facteur positif pour moi en tant qu’entraîneur », a préféré relativiser l’ancien champion du monde 1998. Voilà qui promet des semaines électriques à Gênes.
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