Ce que les supporters reprochent aux stades de Ligue 1

Quasiment pas un siège vide, des places qui s’arrachent des semaines à l’avance et un taux de remplissage de 94,7 %. Le Parc des Princes est une exception française. Exception qui découle évidemment de l’investissement massif réalisé par QSI depuis son arrivée à la tête du club de la capitale. La Ligue de football professionnel aimerait cependant voir les autres clubs se pencher sur le manque d’affluence dans leurs stades. Certes, ils n’auront assurément pas tous la chance de pouvoir attirer de grands noms du football mondial dans leurs rangs, mais ils vont disposer d’outils pour prendre le problème à bras le corps.

La LFP a décidé d’accélérer et s’est offert plusieurs sondages pour mettre le doigt sur ce qui cloche dans les stades français. Qu’est-ce qui empêche les Français d’aller au stade ? Qu’est-ce qui pourrait les pousser à y aller ? Voilà les deux questions majeures posées par la LFP à l’occasion de ce sondage. Et les réponses sont instructives pour tous nos clubs. Premièrement, la Ligue assure que les clubs disposent d’une large cible à conquérir, à savoir les personnes qui apprécient le foot mais qui ne sont plus allées au stade depuis au moins 1 ans, soit 16 % des individus de 16 à 75 ans !

Pour ces gens, quatre raisons sont évoquées pour expliquer leur choix de ne pas rendre au stade : les raisons liées au stade (insécurité et incivilités, accessibilité au stade, confort et infrastructures, ambiance et animations), le manque d’intérêt, l’incompatibilité des horaires et la préférence pour la télévision. La raison la plus citée, celle liée au stade, porte clairement la responsabilité sur les clubs. Si plus de la moitié des clubs de Ligue 1 a un taux de remplissage inférieur à 72 %, c’est aussi dû à des capacités d’accueil déficientes. Ainsi, le sondage donne trois pistes pour les améliorer : faire disparaître les comportements violents de certains spectateurs, agrandir les parkings aux alentours et mieux protéger les spectateurs contre les intempéries. A cela s’ajoutent un meilleur confort des sièges et une plus grande rapidité pour pénétrer dans les enceintes sportives.

Augmenter la fréquentation des stades passe donc d’abord par un travail sur l’accueil, avant même d’évoquer les raisons sportives. Plus de sécurité et plus de confort pourraient permettre, si l’on en croit le sondage, de séduire un public plus large pour la majorité des clubs de Ligue 1. Autre point mis en exergue : l’ambiance et les animations à l’intérieur des stades. Le sondage souligne le fait que les spectateurs souhaiteraient voir régulièrement des tifos, pouvoir lire sur les écrans géants les chants entonnés par les supporters, ou même les statistiques liées à la rencontre. Vous l’aurez compris, il s’agit là de transformer le match en un véritable spectacle. Qui dit plus de satisfaction, dit plus de spectateurs, plus de ventes de produits dérivés, et plus d'argent.

Munie de ce sondage, la LFP souhaite donner aux clubs français tous les outils possibles pour améliorer leur taux de remplissage, en attendant que plusieurs nouvelles enceintes sortent de terre. Nice et Lille constatent déjà une amélioration par rapport à leurs anciennes demeures. Lyon, Bordeaux, Lens, Toulouse ou Saint-Étienne vont bientôt eux aussi pouvoir tirer profit d'un stade nouveau ou restauré en vue de l'Euro 2016. Si le peuple français ne présente pas une fibre « supporter » contrairement aux Allemands ou aux Anglais, il existe de nombreux moyens d’attirer les gens aux stades. Les clubs sauront-ils s’appuyer sur cette enquête ? Les reproches sont en tout cas nombreux. À eux d’agir en conséquence.