Cédric Bakambu : « aujourd’hui en Afrique, on doit faire plus que notre travail de footballeur »
Après une expérience mitigée à l’OM, Cedric Bakambu avait fait le choix de s’engager du côté de l’Olympiacos en Grêce. Actuel meilleur buteur du championnat, l’ancien Marseillais a retrouvé toutes ses sensations et son sens du but aiguisé. En marge de son retour en sélection, il nous a accordé quelques minutes pour nous parler de son nouveau club, de l’OM mais aussi de la sélection de la République Démocratique du Congo.
Eté 2022. Cedric Bakambu est à Marseille et souhaite disputer la Ligue des Champions avec l’OM. Convaincu qu’il a participé à la qualification du club phocéen en C1, l’ancien buteur de Villarreal est poussé vers la sortie et rebondit du côté de la Grêce et de l’Olympiacos. Mais alors que certains s’interrogent sur sa capacité à évoluer au plus haut niveau, Bakambu s’adapte immédiatement dans son nouvel environnement et devient incontournable au sein de l’emblématique club grec au point de devenir en seulement quelques mois l’un des meilleurs joueurs du championnat et l’actuel meilleur buteur de la Super League grecque. De passage express à Paris avant de rejoindre la séléction de la République Démocratique du Congo, l’attaquant de 31 ans nous a accordé quelques quelques minutes. Le temps de revenir sur son année 2022 et sur ses récentes performances avec le club du Pirée. Il en a profité pour expliquer les raisons de son retour en sélection. Morceaux choisis.
Foot Mercato : Cédric comment ça va ?
Cedric Bakambu : ça va très bien merci beaucoup. La santé est là, les performances sur le terrain sont là, les buts sont là, le moral est là, tout va bien.
FM :tu es le meilleur buteur du championnat, on voit tu as l’air de t’éclater en Grèce ! Comment expliques-tu ton retour en grande forme ?
CB : c’est mon métier de marquer des buts. A partir du moment où j’accepte un challenge, c’est que je suis persuadé que je peux leur apporter et c’est ce pourquoi on vient me chercher. Le club de l’Olympiacos m’a fait confiance, mes coéquipiers m’ont mis dans de bonnes conditions et c’est parti. Tout était réuni pour que cela fonctionne.
FM : comment juges-tu le niveau du championnat ?
CB : franchement, c’est un bon championnat. J’ai joué en Turquie (à Bursaspor en 2014-2015), j’y vois quelques similitudes. Il y a un bon équilibre entre les joueurs techniques et les joueurs plus rugueux. Quant à la ferveur, j’en parle même pas, c’est magnifique ici l’amour pour le foot. C’est ça qui m’anime moi. Quand tu es un joueur de foot, tu ne peux qu’apprécier.
FM : j’imagine que la ferveur des supporters de l’Olympiacos doit être impressionnante ?
CB : oui, c’est vraiment incroyable. Et ça va dans les deux sens car quand tu perds tu ressens bien la pression du peuple. Le dernier match de la saison régulière, des centaines de supporters en motos ont escorté notre car. C’était génial.
«Je ne suis pas du tout revanchard par rapport à mon expérience à l’OM»
FM : il y a beaucoup de francophones dans l’équipe, ça a dû t’aider à t’adapter non ?
CB : oui, évidemment ça aide forcément d’être des francophones. Ce sont des super gars avec qui le feeling passe très bien sur le terrain et en dehors. Après j’ai la chance de venir aussi du championnat espagnol (il a joué à Villarreal entre 2015 et 2018) donc c’était cool pour communiquer avec les hispanophones comme James Rodriguez ou Marcelo, ou encore le coach Michel.
FM : a ce propos, que penses-tu de ton coach, lui aussi ancien de l’OM ?
CB : beaucoup de bien. Les dirigeants ont été bien inspirés de signer le coach Michel. La saison ne démarrait pas de la meilleure des manières pour le club, le coach a su redresser la barre et faire en sorte que tout le monde travaille efficacement, dans la même direction. Avec lui, ce qui est bien c’est qu’il sait ce qu’il veut.
FM : ton statut actuel de meilleur buteur, c’est une revanche sur ton expérience compliquée à l’OM ?
CB : non je ne suis pas du tout revanchard par rapport à mon expérience à l’OM. Je pense qu’aujourd’hui tout le monde est content de la tournure du truc. Moi je m’éclate en Grèce, je suis meilleur buteur du championnat actuellement, mon équipe va bien. De son côté, l’OM vit plutôt une bonne saison. Donc tout le monde est content.
FM : as-tu compris les critiques des supporters marseillais à ton égard ?
CB : j’ai surtout compris l’amour des supporters lors des quelques buts que j’ai pu mettre sur ma demi-saison à Marseille !
FM : s’il y a une chose que tu retiendras de ton expérience de quelques mois sur la Canebière ça serait quoi ?
CB : Marseille ça vit pour le foot, il y a une ferveur incroyable et ça personne ne pourra leur enlever !
«J’essaie d’apporter ma pierre à l’édifice pour tirer notre football vers le haut»
FM : tu vas retrouver l’équipe nationale du Congo, des retrouvailles particulières un an après ta dernière sélection ?
CB : modestement, avec d’autres sans doute, j’ai beaucoup fait pour la sélection. Malheureusement aujourd’hui en Afrique et plus précisément en RDC on doit faire plus que notre travail de footballeur. Mais bon c’est comme ça, on fait avec et j’essaie d’apporter ma pierre à l’édifice pour tirer notre football vers le haut. j’avais mis ma carrière au second plan.
FM : pourquoi cette mise en retrait justement ?
CB : j’avais décidé de cette petite mise en retrait afin de me recentrer sur moi-même, me trouver un club dans lequel je serai épanoui et revenir plus fort avec la sélection. Aujourd’hui les choses avancent, pas toujours à la vitesse souhaitée, mais elles avancent, j’espère contribuer à faire grandir notre football encore un petit peu plus. Actuellement la sélection est dans une mauvaise passe et je vais tout faire pour aider le pays.
FM : tu as 31 ans quelles sont tes envies pour la suite de ta carrière ?
CB : déjà il y a les play off là tout de suite. Donc l’objectif c’est d’aller chercher le titre pour mon club et nos supporters. Après, si on parle de l’après, aujourd’hui, j’estime que je suis dans la force de l’âge. Mon contrat avec l’Olympiacos s’achève en fin de saison, on verra bien. Mais là, je ne pense pas à un départ.
FM : parle-nous un peu de ton engagement avec ton club du CA Vitry ? Où en est le projet ?
CB : ça va très bien. Aujourd’hui je suis co-président du club aux côtés du président historique du club, M. Foppiani. Les joueurs et bénévoles sur le terrain font un gros travail au jour le jour et j’aimerais en profiter pour les saluer car sans cet amour du sport le football amateur ne tiendrait pas. Avec eux, je sais que le CA Vitry a de beaux jours devant lui.
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