OM : Rod Fanni règle ses comptes avec Rudi Garcia

Le mercato d'hiver ouvre ses portes dans quelques jours et, en cas d'opportunités, l'Olympique de Marseille pourrait tenter d'attirer un nouveau latéral droit de métier pour concurrencer Hiroki Sakai (27 ans) et permettre à Bouna Sarr (25 ans), qui a dépanné à ce poste ces derniers mois, de retrouver sa position préférentielle plus haut sur le pré. Et pourtant, le club phocéen tient, au sein de son effectif, un élément pouvant assurer à ce poste en la personne de Rod Fanni (36 ans). Seulement, on n'a plus vu l'international tricolore (5 capes) sur les pelouse de Ligue 1 depuis le 20 mai dernier et la réception de Bastia (1-0).

Depuis, l'ex-Rennais, revenu à l'Orange Vélodrome à l'été 2016 alors que le club olympien traversait une zone de turbulences, est porté disparu. Ce mercredi, dans les colonnes de L'Équipe, il raconte, avouant ne pas comprendre le double discours tenu par Rudi Garcia auprès de plusieurs joueurs. « Fin mai, avant de partir en vacances, il y a le barbecue réunion avec chaque joueur pour dire qui on garde, qui on ne garde pas. (...) Moi, le coach me dit : "On serait heureux que tu restes, on va sûrement recruter deux joueurs derrière, mais avec toutes les compétitions... On sait l'apport que tu as pour l'équipe, pour le groupe." Les mots sont alors clairs : "On serait heureux de te compter parmi nous." J'ai bien été prévenu de la venue de plusieurs joueurs. Je vais moins jouer, j'accepte cette situation», a-t-il expliqué.

Fanni regrette le manque de franchise de Garcia

Fier de pouvoir encore rendre service aux Ciel-et-Blanc, le natif de Martigues rêvait d'un destin à la Lucas Ocampos, Clinton Njie ou Bouna Sarr, un temps considérés comme indésirables avant de revenir en grâce aux yeux de leur coach comme de l'exigeant public marseillais. Mais il n'en a finalement rien été. Un coup dur. «On m'a laissé entrevoir cette image. On ne me dit pas les choses franchement. (...) Et surtout, il y a un double discours. C'est ça que je n'ai pas supporté. Coach, tu te paies ma tête depuis x temps, tu me racontes des salades ? Je le ressentais», a-t-il assuré. Ulcéré, il est donc parti demander des explications au principal intéressé à la fin du mois d'août.

« Quelques jours après la défaite à Monaco (1-6, le 27 août), je vais voir le coach, et je lui demande clairement : "Comment on passe de 28 matches dont 27 titularisations en L 1 la saison dernière à numéro 6 ou 7 dans la hiérarchie ?" En un mois de vacances, tu te retrouves dernière roue du carrosse ? (...) J'ai eu des propositions ailleurs, je n'ai pas approfondi, je pensais faire partie du projet. J'aurais préféré qu'il me dise simplement : "On ne compte plus sur toi." Il m'a gardé sous le coude. (...) Mais la façon dont il a procédé avec moi, le manque de reconnaissance... Je ne demande pas de la pitié, j'aurais juste aimé qu'on se comporte correctement avec moi», a-t-il indiqué.

D'autant que, dans son coin, il continue à faire les efforts, et sur le plan physique, et sur le plan humain, afin d'intégrer les nouveaux comme Kostas Mitroglou ou les jeunes comme Yusuf Sari. Mais rien n'y fait, Garcia ne fait jamais appel à lui. Un regret qui pourrait bien devenir éternel. «Même une épidémie dans le groupe ne me ferait pas revenir. Le pire fut la liste pour la Ligue Europa, le 5 septembre. J'étais dégoûté. Ne pas faire de partie du groupe en L 1, mais être privé d'Europe... Le coach ne me l'a pas dit directement, je l'ai appris autrement», a-t-il conclu, amer. Avec cette sortie médiatique, et même si, selon lui, les dés étaient pipés dès cet été, il y a peu de chances que l'on revoie Rod Fanni sous les couleurs de l'OM cette saison. Triste fin pour l'homme aux 158 matches de L1 avec la tunique phocéenne...