Info FM : Nesta-Di Vaio, zoom sur l’Impact Montréal, le petit dernier de la MLS «capable d’aller chercher de grands noms»

Quand on parle MLS, les noms des Los Angeles Galaxy et des New York Red Bull reviennent souvent. Mais depuis cette saison, le championnat nord-américain compte une 19e équipe, l'Impact Montréal. Une jeune formation qui a les dents longues.

Par Matthieu Margueritte
5 min.
Montreal Impact Alessandro Nesta @Maxppp

Championnat encore assez méconnu en Europe, la Major League Soccer gagne peu à peu de la popularité sur le Vieux continent grâce à des stars telles que David Beckham, Thierry Henry, Robbie Keane ou Rafa Marquez parties briller de l’autre côté de l’Atlantique. Souvent cité comme étant une destination pour les grands noms en fin de carrière, le championnat nord-américain possède deux équipes phares en termes de notoriété : les Los Angeles Galaxy de Beckham et les New York Red Bull d’Henry.

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Mais depuis cette saison, une dix-neuvième équipe a fait son entrée en MLS, il s’agit de l’Impact Montréal, adversaire de l’Olympique Lyonnais durant la présaison estivale. Propriété de la famille italienne Saputo depuis 1993, la formation canadienne débarque dans la cour des grands avec de l’ambition. Pour FM, son directeur sportif, Nick De Santis, nous explique cette arrivée au premier plan après de longues années passées à l’échelon inférieur.

La MLS après 18 ans passés en 2e division

« Pour s’intégrer au championnat MLS, il faut payer une somme d’argent (40 M$, soit 31 M€ environ, Ndlr). Ça fait 18 ans que nous sommes présents dans la deuxième division d’Amérique du Nord (la USL Pro, Ndlr), mais nous grandissons chaque année. Nous avions une moyenne de 13 000 spectateurs par match durant ces trois dernières saisons. Il y a deux ans, nous avons alors pensé faire le grand saut en MLS, nous étions prêts aussi bien financièrement qu’au niveau du groupe et de la famille Saputo. Nous avons donc acheté notre franchise. La vision de la ligue c’est d’avoir vingt équipes, nous sommes devenus la dix-neuvième. Et maintenant, ils en cherchent une dernière. »

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Sixième de la Conférence Est, l’Impact rêve maintenant de s’installer parmi les meilleures formations de la ligue. Et pour ce faire, il a surpris tout son monde en réalisant dès sa première année de présence parmi l'élite un recrutement de haut vol avec les signatures de l’ancien Monégasque Marco Di Vaio et du champion du monde et ex-Rossonero Alessandro Nesta. « L’objectif c’est de poursuivre notre philosophie. Nous avons bâti ce club avec une philosophie de joueurs de football, un style très européen. Cette saison, avec beaucoup plus de moyens, nous avons été capables de bâtir avec un noyau de jeunes joueurs, mais également avec des éléments de haut niveau dont l’expérience sera profitable à notre marché, car les matches sont vus en Europe, ainsi qu’à nos jeunes qui seront encadrés par des Nesta ou des Di Vaio. Ces joueurs sont là également pour montrer que nous voulons bien faire les choses. »

Bien faire les choses a donc été de recruter du clinquant, et ce, au nez et à la barbe des deux géants (LA et NY) comme ce fut le cas avec Alessandro Nesta, pisté par les deux ogres de la MLS. « Avec Nesta ça a été très simple. C’est l’un des meilleurs amis de Di Vaio. Il est venu voir le premier match de Di Vaio à Montréal. Nous avons pu le rencontrer et il a tout de suite vu notre passion et notre vision pour le futur. Nous l’avons ensuite rencontré à nouveau à Miami, et ça n’a pris que deux heures avant qu’il nous dise : “Je veux signer à Montréal”. »

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Des stars oui, mais pas des vacanciers

Fort de ces deux renforts, l’Impact ne compte pas s’arrêter là. Cet été déjà, la direction canadienne a tenté d’enrôler Michael Ballack ou Alessandro Del Piero. Et si l’Allemand et l’Italien ne sont pas venus, il faudra sans doute s’attendre à ce que d’autres anciennes gloires du football européen soient courtisées, même si De Santis prévient tous ceux qui pensent se la couler douce. « Nous connaissons notre marché qui est européen. Pendant nos années passées en deuxième division, nous avions une équipe capable de lutter pour le titre. Mais il fallait désormais montrer que nous voulions élever le niveau de jeu. C’est à partir de ce moment que nous avons commencé à discuter avec des joueurs de haut niveau en Europe. Nous les avons rencontrés afin d’avoir un aperçu sur leur personnalité, sur leurs motivations pour venir ici. Vous avez de grands noms qui souhaitent venir aux États-Unis pour finir leur carrière, pensant que ce sont des vacances. Ce n’est pas des vacances ici. S’ils ne sont pas prêts à s’adapter à la réalité nord-américaine, c’est-à-dire de longs voyages ou jouer sous de grosses chaleurs, ça pose problème. Il faut venir ici avec une mentalité ouverte et se dire “c’est à moi de m’adapter et pas le contraire sous prétexte que j’ai joué au plus haut niveau.” Nous avons été très très chanceux avec ceux que nous avons. Ils veulent faire progresser le club. Notre ligue et notre club sont encore jeunes, nous avons encore beaucoup à apprendre, donc avoir des éléments comme ça, ça veut dire beaucoup. L’important, c’était d’ouvrir les portes. Après avoir recruté ces grands noms (Di Vaio, Nesta), chaque jour il y a des joueurs en Europe qui appellent pour se renseigner sur notre club et notre championnat. On a ouvert un marché qui était vraiment fermé à la MLS. On est capable d’aller chercher de grands noms. »

Friand de joueurs européens, Montréal pourrait également permettre à d’autres Frenchies de suivre les traces de joueurs tels que Sébastien Le Toux, Eric Hassli, Thierry Henry ou Hassoun Camara, des Français partis tenter l’aventure en Amérique. « On a ouvert la porte au marché italien, mais nous avons aussi un joueur comme Hassoun Camara qui a joué en France, à Marseille, à Bastia. Nous sommes ouverts à tous, l’important c’est d’avoir des joueurs de bonne mentalité capables de s’adapter à notre culture. Un Français va sûrement réussir à le faire parce que Montréal c’est quand même une ville française. » Avis aux amateurs.

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