Hier soir, l'Algérie a concédé le match nul face au Cameroun (1-1). Un résultat qui ne fait pas les affaires des Fennecs engagés dans la course à la qualification au Mondial 2018. La performance des Algériens n'a pas été à la hauteur des attentes. Gros plan.
Un premier test. Dimanche, l'Algérie a reçu le Cameroun dans un stade Mustapha-Tchaker de Blida gonflé à bloc. Un match très important pour les Fennecs en course pour une qualification à la Coupe du Monde 2018 dans un groupe B très relevé où figurent le Nigéria (leader avec 3 points), la Zambie et donc le Cameroun. Une rencontre également importante pour le nouveau sélectionneur Milovan Rajevac qui a vécu là son premier test avec les Verts, un mois après le large succès de son équipe face au Lesotho (6-0) lors des éliminatoires de la CAN 2017. Mais hier, les coéquipiers d'Islam Slimani ont concédé le match nul (1-1) face aux Lions Indomptables venus jouer crânement leur chance en Algérie. Un résultat qui laisse un goût amer et qui surtout ne fait pas les affaires de l'équipe nationale algérienne qui n'aura plus vraiment le droit à l'erreur si elle veut enchaîner avec une troisième participation à une Coupe du Monde. Mais plus que le résultat, c'est surtout l'impression laissée par les Fennecs qui a fait réagir. «Un nul et beaucoup d'inquiétude» titre la Gazzette du Fennec.
En effet, collectivement l'Algérie n'a pas montré un visage digne de son standing face à une formation camerounaise bien en place et bien aidée par son gardien Ondoa. La défense s'est montrée particulièrement fébrile, hormi Faouzi Ghoulam seul algérien à tenir son rang derrière. La charnière centrale Cadamuro-Medjani, a manqué logiquement d'automatismes (Mandi ou encore Belkaroui étaient absents) et n'a pas toujours été très sereine. Enfin, Mehdi Zeffane est passé totalement à côté de son match. Il a d'ailleurs été pointé du doigt et conspué par le public après la rencontre. «Zeffane, le maillon faible de la défense» titre Le Buteur. Après ce match nul, le sélectionneur algérien n'a pas voulu accabler le Rennais : «Notre équipe n’est pas une équipe défensive, c’est pour cette raison que nous ne sommes pas revenus en arrière et avons continué à produire du jeu (....) C’est vrai que nous avons eu quelques difficultés sur le côté droit, mais nous ne pouvons pas tout mettre sur le dos de Zeffane. Je pense que le mieux est de penser dès maintenant au match qui nous opposera au Nigeria».
Les choix de Rajevac contestés
Si la défense n'a pas rendu une belle copie, les Verts ont aussi eu du mal dans d'autres compartiments du jeu. Au milieu, si Guedioura s'est montré volontaire, il y a eu en général un manque d'impact et de cohésion dans ce secteur du jeu. Les milieux, notamment Ryad Boudebouz (Yacine Brahimi n'a pas fait mieux à son entrée), n'ont pas réussi à faire le lien entre la défense et l'attaque. Des attaquants qui ont été de moins en moins trouvés au fil de la rencontre. Riyad Mahrez a été celui qui s'est montré le plus remuant. Milovan Rajevac a fait le même constat en conférence de presse : «Il n’y a pas de problèmes uniquement en défense mais aussi au niveau des autres compartiments. Nous allons nous pencher sur ce sujet, mais encore une fois, je rappelle que je ne suis qu’au début de l’aventure. Nous n’avons fait que deux stages ensemble, soyez patients». De la patience et du temps, voici ce que demande le nouveau sélectionneur qui lui aussi a été pointé du doigt puisqu'il n'a pas vraiment trouvé les solutions pour remettre son équipe sur le droit chemin. "Rajevac, où est notre équipe ? Où est notre football ?", demande Compétition sur sa une du jour. Le Buteur a abondé dans le même sens sur sa une :"Les Verts méconnaissables !".
Le choix de laisser Zeffane alors qu'il n'a pas été bon, le fait de trop attendre pour faire des changements, un système de jeu pas forcément à l'avantage des Verts ou encore le fait de se passer de certains cadres, tout cela a crée de l'incompréhension d'autant que sur le papier l'Algérie possède l'une des équipes les plus séduisantes d'Afrique. On le sait la presse algérienne n'épargne pas les sélectionneurs, comme cela avait été le cas avec Vahid Halilhodzic ou Christian Gourcuff. Mais Rajevac, compte bien imposer son style, lui qui a fait des mécontents à savoir Sofiane Feghouli et Yacine Brahimi, laissés sur le banc au coup d'envoi : «Quand ils viennent en sélection, c’est pour jouer et apporter un plus, mais ce qu’il faut savoir, c’est que le dernier mot revient aux membres du staff technique. Nous avons fait nos choix et nous continuerons à le faire. C’est normal qu’ils soient mécontents quand ils ne sont pas alignés, mais nous saurons gérer la situation». Au cœur des critiques, Milovan Rajevac, qui ne connaît pas encore assez ses joueurs, demande plus de temps lui qui a été nommé sélectionneur le 26 juin dernier. «Il ne faut pas oublier que jusque-là, nous n’avons eu l’occasion de faire que deux stages. Nous n’avons pas eu assez de temps, mais nous comptons faire de notre mieux pour tout corriger et repartir du bon pied». Il le faudra pour une équipe algérienne qui n'a plus vraiment le droit à l'erreur si elle veut composter son billet pour la Russie en 2018.
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