Lens - OM : les notes du match

En clôture de la 12e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille a craqué dans les derniers instants (0-1) face au RC Lens, au terme d’une rencontre fermée et globalement décevante. Héros du soir et unique buteur, Jonathan Gradit est élu homme du match.

Par La Rédaction FM
13 min.
Geoffrey Kondogbia en action face au RC Lens. @Maxppp

La douzième journée de Ligue 1 se concluait avec une affiche séduisante, tout du moins sur le papier entre le Racing Club de Lens et l’Olympique de Marseille. À domicile, les Artésiens optaient pour un 3-4-2-1 classique. On retrouvait toutefois la jeune pépite Neil El Aynaoui dans l’entrejeu tandis qu’Elye Wahi était soutenu par Florian Sotoca et Adrien Thomasson. De son côté, l’Olympique de Marseille s’articulait dans un 4-2-3-1 classique où Samuel Gigot revenait en défense. Devant, Vitinha était soutenu par Ismaïla Sarr, Amine Harit et Joaquin Correa.

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Classement général Ligue 1 McDonald's

# Équipe Pts J DIF G N D BP BC
6 Logo Lyon Lyon 53 34 -6 16 5 13 49 55
7 Logo Lens Lens 51 34 +8 14 9 11 45 37
8 Logo Marseille Marseille 50 34 +11 13 11 10 52 41
9 Logo Reims Reims 47 34 -5 13 8 13 42 47
10 Logo Rennes Rennes 46 34 +7 12 10 12 53 46
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Cette rencontre mettait du temps à s’emballer et après un premier quart d’heure très terne, Kevin Danso envoyait un coup de casque au-dessus de la barre transversale (17e). Une première alerte lensoise suivie d’une réaction olympienne avec une tentative d’Amine Harit malencontreusement contrée par … son coéquipier Ismaïla Sarr (26e). Elye Wahi s’offrait ensuite un joli enchaînement, mais croisait trop (28e). Lens poussait légèrement et Florian Sotoca frappait au-dessus du cadre (39e).

Voyage au bout de l’ennui…

Une première période globalement décevante entre les deux formations qui n’ont pas su se départager. Au retour des vestiaires, Marseille se distinguait. Sur une percée d’Amine Harit, Jonathan Clauss était décalé, mais son tir était totalement raté (50e). Quelques minutes plus tard, Florian Sotoca centrait sur la droite vers l’axe, mais Elye Wahi était trop court pour placer sa tête (60e). Amine Harit lui voyait sa frappe à bout portant passer au-dessus du cadre (66e).

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Quelques initiatives noyées dans un match assez terne où les deux équipes ont eu du mal à véritablement lâcher les chevaux. Déboulant sur la droite, Ismaïla Sarr ne trouvait que les gants de Brice Samba (77e). Neil El Aynaoui obligeait de son côté Pau Lopez à la double parade (78e). Dans les derniers instants, Wesley Saïd obtenait coup sur coup deux occasions sans parvenir à marquer (83e, 88e). Alors qu’on s’attendait à un score nul et vierge, Jonathan Gradit venait couper un corner botté par Angelo Fulgini au premier poteau pour arracher la victoire (1-0, 90e). Pierre-Emerick Aubameyang ne pouvait pas égaliser dans la foulée (90e +4) et le match s’achevait. Avec cette victoire 1-0, Lens remonte à la sixième place tandis que Marseille descend à la dixième place.

L’homme du match : Jonathan Gradit (7) : dans une première période bien maitrisée par ses partenaires, le défenseur des Sang et Or a été peu sollicité par ses adversaires, tant Vitinha a longtemps semblé bien seul sur le front de l’attaque phocéenne. Lorsque les Marseillais tentaient de combiner aux abords de la zone de vérité, le natif de Talence ne se laissait pas endormir par les Olympiens, quitte à concéder le corner (53e). Costaud dans les duels défensifs, il réalise un geste de buteur pour se muer en héros de la soirée. Sous les yeux stupéfaits de son entraîneur, il profite du marquage lâche des Marseillais pour surgir au premier poteau et glisse le cuir entre Lopez et Veretout pour faire chavirer le stade Bollaert (90e).

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RC Lens

- Samba (5) : à l’instar de sa rencontre face à Lorient le week-end dernier, l’international français a vécu une première période très tranquille. Il a rarement été mis en difficulté par les attaquants et s’est contenté de rassurer son équipe par ses sorties aériennes (45e). Hormis cette frappe d’Harit qui passe juste à côté de son but (66e) et cette tête de Gigot qu’il capte sans encombre (90e+2), l’ancien dernier rempart de Nottingham Forest n’a pas eu trop de soucis à se faire, comptant sur un bloc lensois compact et discipliné. Dans ses relances, il a dégagé une grande sérénité pour trouver ses partenaires au moyen de longs dégagements. En outre, un nouveau clean-sheet à mettre à son actif.

- Aguilar (4,5) : en phase défensive, l’ancien Monégasque est monté progressivement en puissance. Toujours très concentré, il a su bloquer les montées de Correa sur le flanc gauche de l’attaque marseillaise et éloigner le danger en optant pour un jeu court en direction de ses partenaires dans l’entrejeu. Malgré tout, son abattage offensif au cours de la partie reste insuffisant. En dépit de bonnes intentions pour combiner avec ses attaquants, il s’est montré assez brouillon dans les 30 dernières mètres, notamment à l’heure d’adresser la dernière passe.

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- Gradit (7) : voir ci-dessus

- Danso (6) : un match sérieux pour l’Autrichien. Excellent dans ses interventions en couverture, le roc Lensois a bien contenu les déplacements de Vitinha, à l’image de son retour salvateur sur le Portugais qui prenait la profondeur sur un long dégagement de Lopez (25e). Solide dans les duels (8/11 duels gagnés, 4/4 duels aériens remportés), il s’est illustré par sa présence physique aux avant-postes comme sur la première occasion franche artésienne. Arrivé lancé au second poteau, il surgit pour devancer Renan Lodi, trop lâche dans son marquage, mais son coup de tête passe à côté (18e). Aussi, il a géré d’une main de maître les premières relances pour mettre son équipe dans de bonnes dispositions (35/41 passes réussies).

- Medina (5) : à l’image de ses coéquipiers au sein d’une défense à trois lensoise, l’Argentin a tenu son rang. Très bon dans sa protection et ses remontées de balle, le Lensois s’est distingué par son aptitude à faire, constamment, gagner des mètres à son équipe tout en distillant de bonnes passes entre les lignes. Défensivement, il n’a rien lâché malgré les changements marseillais qui auraient pu le déstabiliser. Seule fausse note : cette saute de concentration au bout du temps additionnel au moment où il est surpris dans son dos par Aubameyang. Heureusement pour lui, le Gabonais est trop court sur le centre d’Harit (90e+4).

- Haïdara (5) : aligné par Frank Haise à la place de Machado comme piston gauche, l’international malien a été plus impactant que son pendant droit dans la mesure où le jeu lensois a principalement penché dans son couloir. Pas avare dans les efforts, il a fait preuve d’une belle débauche d’énergie avec une volonté de centrer en première intention. Malgré plusieurs remontées de balle, la plupart de ses centres n’ont pas abouti et le Sang et Or s’est longtemps heurté à Gigot, qui régulièrement dézoner pour le mettre en échec. Moins actif dans son couloir en seconde période, il est remplacé par Deiver Machado (71e). Capable de transformer le destin d’un match, l’Equatorien n’a pas été en réussite.

- Abdul Samed (4,5) : habitué à se montrer trop rigoureux dans son pressing, le Ghanéen a fait preuve de calme et de sérénité pour résister aux vagues marseillaises. Au cours du premier acte, il a appliqué les consignes de son coach à la lettre en effectuant un travail de sape intense sur les premiers relanceurs phocéens. Outre ce centre astucieux depuis le côté droit en direction d’El Aynaoui (74e), il n’a pas eu de grandes fulgurances pour tenter de trouver ses partenaires dans la moitié de terrain phocéenne. Plus agressif dans le duel au cours du dernier quart d’heure, il a régulièrement été à la limite dans ses interventions (averti pour une faute grossière sur Harit à la 76e minute de jeu).

- El Aynaoui (6,5) : Mendy touché à la cuisse et blessé, Frank Haise optait pour le jeune Marocain dans l’entrejeu en compagnie d’Abdul Samed. Dans un rôle de récupérateur, le numéro 23 du RCL a rendu une copie plus que satisfaisante, avec un gros volume de jeu et une présence remarquable dans l’entrejeu. Avec ou sans ballon, le jeune Lensois a montré l’étendue de son talent, n’hésitant pas à proposer entre les intervalles pour ensuite se projeter rapidement vers le but olympien et servir ses offensifs dans le dernier tiers. Après une première période pleine de promesses, la pépite lensoise est revenue avec les mêmes intentions au retour des vestiaires. Toujours très mobile entre les lignes pour tenter de déverrouiller la situation, il est l’auteur de la première frappe cadrée lensoise lors du second acte (78e). En bref, l’un des meilleurs sur la pelouse de Bollaert-Delelis avant d’être remplacé par David Perreira Da Costa (86e).

- Sotoca (5) : comme à son habitude, le Sang et Or a été d’une générosité totale. Dans les moments difficiles des siens, il a fait les efforts nécessaires pour suppléer ses défenseurs et mettre son corps en opposition pour récupérer le cuir. Seul bémol en première période, sa prise de risque hasardeuse qui aurait pu couter cher à son équipe sans une belle couverture de Danso. Sur le plan offensif, il a montré une certaine aisance balle au pied pour se défaire du marquage phocéen et frapper au but, même s’il a manqué de précision dans le dernier geste (38e). Diminué en seconde période, il est remplacé par Morgan Guilavogui (60e).

- Thomasson (4) : préféré à Fulgini pour débuter la rencontre aux côtés de Sotoca et en soutien de Wahi, l’ancien Strasbourgeois n’a pas eu le rayonnement offensif escompté au cours des 45 premières minutes. Confronté à un duo marseillais discipliné au milieu de terrain, le Lensois a été bousculé dans les duels et n’a pas été réellement inspiré dans la création. Outre ce coup franc déposé sur la tête de Danso (18e), il a manqué d’application pour réussir à trouver ses partenaires sur coups de pied arrêtés. Remplacé par Angelo Fulgini (60e). L’un des rares lensois à avoir pris des risques en seconde période. Plus appliqué que son prédécesseur, il distille un corner parfait en direction de Gradit qui punit des Marseillais trop attentistes.

- Wahi (3,5) : très discret en début de partie, l’ancien Montpelliérain s’est offert une belle opportunité à la demi-heure de jeu. Sur une phase de transition lensoise bien exécutée, l’attaquant nordiste hérite du cuir, parvient à effacer Balerdi grâce à sa qualité technique et décoche une frappe qui fuit de peu le cadre de Lopez (28e). Derrière, le numéro 9 n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. En l’occurrence, il a touché peu de ballons (seulement 12 lors du premier acte) et s’est heurté à un bloc défensif olympien bien en place. Une nouvelle soirée frustrante pour le Lensois. Remplacé par Wesley Saïd (71e). En l’espace de 20 minutes, le Français a fait bien plus que Wahi en se procurant deux occasions franches (83e, 88e).

Olympique de Marseille

- Lopez (5) : en terres lensoises, l’Espagnol n’a pas été vraiment inquiété dans ce choc d’ambitieux, si ce n’est sur cette frappe non cadrée de Wahi (28e) et une tentative lointaine en fin de rencontre (78e). Serein sur ses rares interventions, le dernier rempart marseillais a par ailleurs fait preuve d’une très belle adresse au pied, à l’image de ses relances risquées mais parfaitement réalisées pour casser les lignes lensoises. Match sérieux jusqu’à la 90e minute et ce coup de casque de Gradit qui le laisse impuissant…

- Clauss (5,5) : une nouvelle fois titularisé dans le couloir droit de la défense olympienne, celui qui rejoindra Clairefontaine en début de semaine a très bien tenu son rang à Bollaert. Face à son ancien club et dans la lignée de son très bon début de saison, il a fait preuve d’une belle solidité défensive avec quelques interventions décisives. Précieux dans sa qualité de centre (35e), il a également tenté d’apporter du danger dans un match pauvre en occasions. Ses nombreuses montées offensives sont à souligner. Solide malgré le résultat défavorable.

- Gigot (5) : préféré à Chancel Mbemba, le défenseur marseillais, qui sera suspendu contre Strasbourg après la trêve internationale, était une nouvelle aligné dans la charnière centrale phocéenne après une prestation très solide face au LOSC. Capitaine du soir, le numéro 4 olympien n’a pas vraiment tremblé face à la pression lensoise. Autoritaire à de multiples reprises (5e, 11e, 21e, 41e), il voyait finalement Gradit ternir sa belle prestation. Rageant.

- Balerdi (4) : titularisé dans l’axe de la défense, l’international argentin aux 2 sélections s’est montré appliqué sur la quasi totalité de cette rencontre. Solide dans les airs (32e) et fort de plusieurs interventions précieuses (75e), il est resté concentré et appliqué avant de craquer dans les derniers instants… Coupable d’un marquage trop laxiste, il laissait Gradit crucifier Lopez (90e). Frustrant.

- Lodi (3) : en souffrance ces dernières semaines, le Brésilien a pourtant assuré en conférence de presse qu’il progressait depuis son arrivée. Des propos difficiles à confirmer au regard de sa nouvelle prestation neutre, pour ne pas dire décevante. Pris dans les airs par Danso (17e), auteur de la première frayeur dans la défense olympienne, il est averti pour une faute d’antijeu sur Aguilar (37e). Pas rassurant et coupable de quelques dégagements douteux, il n’a pas non plus pesé sur le plan offensif, excepté ce joli centre en retrait pour Harit (67e).

- Veretout (5,5) : fort d’une très belle prestation à Athènes en milieu de semaine, le milieu de terrain français était une nouvelle fois présent dans l’entrejeu. Dans un choc globalement fermé, l’ancien joueur de la Roma a plutôt répondu présent dans la bataille face aux Lensois. Auteur de quelques passes tranchantes, il a aussi tenté de déstabilisé le bloc artésien. Volontaire et déterminé, à l’image de son coup de gueule poussé à la pause, le Tricolore a livré un match cohérent, notamment dans l’impact physique (57% de duels remportés, 7 ballons récupérés). C’est d’ailleurs lui qui sauve les siens dans les ultimes instants en repoussant la frappe de Said sur sa ligne (88e) avant que Gradit enfile le costume de sauveur…

- Kondogbia (5) : formé au Racing et auteur d’une belle montée en puissance ces dernières semaines, le Centrafricain a confirmé ses belles dispositions actuelles. Présent dans le duel (10/14), l’ancien joueur de l’Atlético de Madrid a tenté de limiter l’emprise lensoise dans l’entrejeu. Devant sa défense, il a cependant beaucoup souffert, conséquence directe de la domination artésienne. Preuve de cette soirée délicate, il ne s’est jamais montré aux abords de la surface adverse.

- Sarr (3) : sur le côté droit de l’attaque phocéenne, l’ancien joueur de Watford et du Stade Rennais a, certes, fait preuve d’une belle implication défensive (5 ballons récupérés) pour ralentir l’activité de Massadio Haïdara. Disponible, il contre malheureusement la frappe d’Harit involontairement (25e). Pour autant, malgré un bel état d’esprit, il n’a jamais trouvé la faille face aux défenseurs lensois, excepté sur cette prise de profondeur intéressante dans le dernier quart d’heure (77e). Remplacé par Murillo (86e).

- Harit (5,5) : aligné dans un rôle de numéro 10, le Marocain s’est montré plutôt discret dans les premiers instants avant de distiller quelques ballons intéressants. Idéalement placé, il voyait sa reprise détournée par son coéquipier Sarr (25e). Ses qualités techniques (8 duels remportés sur 10) et de percussion restent précieuses. Alors que son équipe était asphyxié, c’est l’un des seuls à avoir trouvé la clé pour apporter du danger, à l’instar de cette frappe non cadrée après l’heure de jeu (67e). Une belle activité. Une grande mobilité entre les lignes. En vain.

- Correa (2) : intéressant lors de la victoire de l’OM contre l’AEK Athènes, l’Argentin débutait dans le couloir gauche marseillais. Malgré quelques décrochages pertinents et des prises de profondeur tranchantes, son apport demeure globalement insuffisant. Coupable d’un déchet technique trop important, il cédait finalement sa place au retour des vestiaires. Remplacé par Ndiaye (56e), qui a apporté plus sa mobilité en fin de match.

- Vitinha (2) : préféré à Pierre-Emerick Aubameyang à la pointe de l’attaque olympienne, le Portugais a vécu une nouvelle soirée compliquée. Coupable du ballon perdu sur la grosse occasion de Wahi (28e), l’ancien buteur de Braga a surtout été très peu servi. Esseulé et parfaitement cerné par l’arrière-garde lensoise, il n’a jamais réellement pesé sur ce choc décevant. Averti avant la pause (45e) et invisible au retour des vestiaires. Remplacé par Aubameyang (70e), très vite dangereux mais toujours aussi imprécis malgré une balle d’égalisation dans le temps additionnel.

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