National 3

US Orléans, Destin Banzouzi : «j’ai vite pris confiance et conscience que je pouvais faire gagner l’équipe»

Jeune espoir de l’US Orléans qui évolue avec la réserve en National 3, Destin Banzouzi réalise sa meilleure saison avec les Guêpes. L’attaquant franco-congolais de 21 ans est revenu pour Foot Mercato sur son très bon exercice dans le Loiret.

Par Aurélien Macedo
8 min.
Destin Banzouzi avec Orléans @Maxppp

Ce samedi contre Avoine-Chinon, Destin Banzouzi tentera de poursuivre sur sa très bonne dynamique. Attaquant de la réserve l’US Orléans, un club où il a grandi au fil de sa formation, le droitier affole les compteurs avec 10 buts en 17 matches de National 3 (1 offrande). Parmi les meilleurs buteurs du groupe F où Anthony Payet (Romorantin) - frère de Dimitri Payet - trône en tête, il forme un duo redoutable avec son coéquipier Arthur Lallias (12 buts), Destin Banzouzi entend finir l’exercice de la meilleure des manières comme il nous l’a confié : «je fais plutôt une bonne saison même si ça pourrait être encore mieux, car je place le curseur haut. J’ai progressé sur pas mal de points, que ce soit grâce à mon travail au quotidien, à l’entraînement, mais aussi à côté sur l’alimentation, la récupération, je me suis professionnalisé en tout point. Je vois les fruits de mes efforts sur le terrain. Maintenant, il faut continuer sur cette lancée et finir la saison en beauté.»

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Une bonne saison en National 3

Cette saison, c’est celle de l’évolution pour lui qui était un cadre de cette équipe sur les deux dernières années (14 matches pour 1 but en 2023 et 17 matches pour 1 but en 2024). Corrigeant son efficacité, il a eu le déclic cette saison où il a marqué 7 buts sur ses 7 premiers matches : «le premier but pour un attaquant, c’est le début de quelque chose. Quand on commence la saison sans marquer, on peut rentrer dans une spirale négative, surtout si les résultats de l’équipe ne sont pas bons. Le fait d’avoir commencé fort dès le début m’a facilité la tâche pour la suite. J’ai vite pris confiance et conscience que je pouvais faire gagner l’équipe. J’ai beaucoup travaillé devant le but pour améliorer ma finition. Je sais que c’est avec la répétition du geste et des situations qui vont faire que je serai plus à l’aise et c’est aussi et surtout un déclic mental. J’ai toujours eu cette envie de marquer en tant qu’attaquant, c’est normal. J’avais aussi un manque de confiance, surtout lors des périodes plus compliquées. Je plongeais mentalement et je me bridais. Cette saison, j’ai pris conscience que malgré mes prestations et mon apport pour l’équipe qu’il fallait que je marque davantage.»

Ce début de saison probant n’était pas passé inaperçu puisqu’il a pu être convoqué le 16 novembre dernier contre Niort avec l’équipe première pour la toute première voir : «forcément quand on travaille, on est récompensé. J’ai eu cette convocation en Coupe de France même si je n’ai pas pu rentrer, ça reste une première expérience et c’est toujours bon à prendre.» Une équipe première qui reste un objectif pour Destin Banzouzi qui a pu les côtoyer durant la saison : «j’ai pu m’entraîner quelques fois en équipe A pour des oppositions, mais je n’ai pas encore la chance d’être au quotidien avec eux. Les rapports sont bons même si je n’ai pas toujours de retour. J’en ai parfois avec l’adjoint de l’équipe première Benoît Darcy qui va voir nos matches et avec qui on peut discuter.» Épanoui dans le collectif de la réserve d’Orléans, Destin Banzouzi a réalisé un début de saison individuellement solide, mais collectivement assez compliqué puisque son équipe a perdu 4 de ses 5 premiers matches : «on a eu du mal à se lancer, mais on ne s’est pas affolé. C’est ma troisième saison en réserve et à chaque fois on jouait le maintien. C’est le cas pour d’autres joueurs de l’équipe. Nous n’étions pas en panique et on se sentait capable de relever la barre. Il nous manquait un peu ce que nous avons acquis, c’est la maturité. On faisait beaucoup d’erreurs bêtes, on perdait des matches sur des détails et qu’on a acquis au fil du temps. Les coups de pied arrêtés, les entames de matches, les fautes d’inattention, on a gommé cela.»

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En fin de contrat avec Orléans

Désormais, Orléans est troisième de son championnat et compte sept points de retard sur le leader Chartres à six journées de la fin. «On ne se met pas de limite, on est sur sept matches sans défaite depuis début 2025. On sait qu’on peut battre tout le monde, mais il ne faut pas s’éparpiller, car les autres peuvent aussi nous battre. Si on se prend pour ce qu’on n’est pas et on peut repartir sur une mauvaise série. On est conscient de ce qu’on fait, mais on ne s’enflamme pas. Il reste six matches et on va essayer de chercher ce qu’on peut» a ainsi mis en avant Destin Banzouzi qui sait que cette fin de saison sera importante pour lui d’un point de vue personnel. En effet, il ne lui reste que quelques mois de contrat et il sera libre à l’issue de l’exercice. Une situation à laquelle il pense évidemment, mais qui ne l’inquiète pas pour autant : «pour le moment, il n’y a aucune discussion concernant la suite. Je reste focus sur la fin de saison pour finir en beauté individuellement et collectivement avec une première place à aller chercher. Si je suis performant, j’aurais ce que je mérite donc je ne suis pas inquiet pour ça.»

Sa priorité reste néanmoins de franchir le cap du professionnalisme avec les Guêpes : «j’ai la chance d’être à Orléans qui est un club de National 1, c’est déjà le haut niveau. C’est sûr que j’ai envie de passer un cap, j’ai progressé sur ces dernières années et cette saison ça paye. Il y a eu des saisons bonnes et moins bonnes, mais l’assemblage de ces saisons font que j’ai progressé dans plusieurs aspects. J’ai cette volonté de passer un cap l’an prochain. Orléans, c’est mon club formateur, ça fait six ans que je suis ici et évidemment j’aimerais jouer en équipe première. Je veux passer ce cap avec mon club formateur, je pense que c’est le rêve de tous les joueurs. Je crois en moi, je suis confiant et avec le travail que je réalise, je sais que si ce n’est pas ici, ce sera ailleurs. Quand on est performant, on attire. Il faut que je continue de travailler et de marquer des buts et je serais à ma place en fin de saison.» Travailleur, Destin Banzouzi a déjà bien évolué et entend continuer ainsi. En dehors du terrain, le football reste central.

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Le Congo et la France dans le cœur

Amoureux de ce sport, il reste un observateur attentif des principaux championnats européens pour apprendre des meilleurs attaquants : «j’accorde une grande importance à l’aspect vidéo et je regarde énormément de matches. Je sais que je peux apprendre de beaucoup de joueurs. Ma source d’inspiration première, c’est Cristiano Ronaldo qui est mon joueur préféré. Quand je regarde ses matches, ce n’est pas le regarder pour jouer comme lui. Je ne calque pas mon jeu sur le sien. Je vais surtout regarder son instinct du but, sa volonté de marquer, son placement dans la surface et surtout ce qu’il fait en dehors du terrain comme la récupération, l’alimentation, la mentalité, j’essaye de beaucoup m’inspirer de lui. Dans l’aspect plus technique et tactique de l’attaquant, je vais observer par exemple un Evann Guessand à Nice ou encore Liam Delap d’Ipswich Town dont je trouve qu’on a certaines similitudes dans notre jeu. J’aime bien regarder aussi Hugo Ekitike à Francfort ou des anciennes vidéos comme celles de Dimitar Berbatov pour la qualité de sa première touche de balle, ce qui est quelque chose que je veux améliorer d’ailleurs. Je regarde aussi Thierry Henry et Erling Haaland. L’idée, c’est de piocher ce que je vois chez eux et m’en servir pour ma progression.»

Des inspirations qui lui apportent de nouvelles choses et qui le motivent à intensifier son travail. Révélation de Ligue 1 cette saison avec Nice où il a passé un cap, Evann Guessand est un joueur qui inspire Destin Banzouzi sur son évolution : «je regarde des interviews de lui et il dit qu’il a travaillé comme pour sa première touche. Il a dit qu’il faisait l’exercice du mur depuis quelques années. C’est-à-dire qu’on prend un ballon et on enchaîne les contrôles et les passes. À force, il a senti la différence sur le terrain. Cela montre que le travail paye et qu’on peut progresser même en étant professionnel donc je m’inspire de ça. J’ai envie d’être le meilleur joueur possible. Je sais que j’ai un potentiel, mais que je ne suis pas un joueur fini et que j’ai beaucoup de choses à apprendre. Je ne me fixe pas de limite. On rêve de jouer les plus grandes compétitions, je sais que je peux les atteindre, mais cela passera par le travail.»

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Ce grand fan de l’Olympique de Marseille a aussi la chance d’être binational Franco-Congolais. Appréciant les deux pays, il espère porter le maillot d’un deux un jour : «jouer la Coupe d’Afrique des Nations avec le Congo ou la Coupe du monde avec la France. Représenter un de mes deux pays, ce serait un rêve. Je n’ai eu aucun contact avec les équipes de France jeunes. Avec le Congo, par le passé il y avait eu quelques contacts, mais ça ne s’est pas fait à l’époque. Je suis très fier d’être Français et Congolais. J’ai un fort désir de représenter un jour l’une des deux nations.» Destin Banzouzi reste d’ailleurs attristé de la situation du Congo qui a été suspendu des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 pour ingérence politique. Un vrai gâchis selon le jeune attaquant de 21 ans : «j’aime le Congo et son équipe nationale et voir la situation de la sélection depuis 10 ans en tant que Congolais c’est frustrant et décevant. On ne parle même pas de football, mais d’extra sportif, de conflits d’intérêts, d’égo et au final c’est nous les Congolais qui en souffrent. Le football permet de rêver, voyager et de ressentir des émotions et même ça on nous en prive. C’est quelque chose de compliqué, mais on espère une amélioration prochainement. Il y a moyen de faire quelque chose au Congo.»

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