Italie : ça vire au règlement de compte après le départ de Roberto Mancini

Par Valentin Feuillette - Léo Scalco
4 min.
Roberto Mancini avec l'Italie en Irlande du Nord @Maxppp

Quelques jours après l’annonce de son départ, Roberto Mancini règle ses comptes avec le président de la Fédération italienne, alors que Aurelio De Laurentiis en a remis une couche.

Une information qui a fait l’effet d’une bombe en Italie : l’entraîneur italien, Roberto Mancini (58 ans), a décidé, à la surprise générale, de démissionner de son poste de sélectionneur de la Squadra Azzurra. A moins d’un an de l’Euro 2024, organisé en Allemagne du 14 juin au 14 juillet, la Nazionale se retrouve sans chef d’orchestre, alors que l’ancien coach de l’Inter et de Manchester City quitte ses fonctions avec un bilan de 35 victoires, 15 nuls et 7 défaites en 57 rencontres dirigées. Si le peuple italien n’oubliera pas le titre européen remporté à Wembley contre l’Angleterre, Roberto Mancini n’a pas su qualifier les Azzurri pour la Coupe du Monde au Qatar.

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«La FIGC annonce qu’elle a pris acte de la démission de Roberto Mancini du poste de commissaire technique de l’équipe nationale italienne, reçue tard hier soir. Compte tenu des engagements importants et rapprochés pour la qualification à l’UEFA Euro 2024 (10 et 12 septembre avec la Macédoine du Nord et l’Ukraine), la FIGC communiquera le nom du nouvel entraîneur de l’équipe nationale dans les prochains jours», était-il écrit dans le communiqué officiel publié sur le site de la Fédération italienne de football (FIGC). Si le départ de la légende de la Sampdoria a été perçue, par une partie du peuple italien comme une trahison, d’autres souhaitent se rappeler des bons souvenirs. En tout cas, Roberto Mancini, désormais proche de diriger la sélection saoudienne, n’a pas digéré les multiples clashs avec son ancien patron.

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Mancini sort la sulfateuse !

Mais Roberto Mancini ne compte pas se laisser faire et voir son nom traîner dans la boue publiquement. Dans un entretien accordé au quotidien national de La Repubblica, le tacticien italien a envoyé plusieurs piques à Gabriele Gravina, président de la Fédération italienne : «Pendant un an, Gravina a voulu révolutionner mon staff. Je lui ai dit qu’il pouvait tout au plus insérer quelques nouveaux entraîneurs, mais qu’il ne pouvait pas enlever deux personnes qui faisaient partie d’un groupe qui travaillait et gagnait. Si un changement est nécessaire, c’est moi qui peux changer un membre de mon staff, pas lui. Gravina a des opinions opposées aux miennes depuis un certain temps. La vérité est qu’il ne voulait pas que je reste et cela fait des mois que c’était insoutenable comme situation. Cependant, on se souviendra toujours de lui comme du président qui a remporté l’EURO, pas pour ses erreurs récurrentes.»

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L’artisan du sacre européen en 2020 reconnaît que l’atmosphère de travail au sein de la Nazionale commençait à se détériorer de plus en plus en raison d’un manque de communication criant avec le président et les autres membres de la FIGC. Désormais Mancini veut assumer son choix : «Je n’ai rien fait pour être massacré comme ça. Je viens de démissionner et j’ai dit que c’était mon choix, j’ai pris l’entière responsabilité de la décision. Je ne me suis pas caché. J’avais parlé au président Gravina et essayé de lui expliquer mes raisons. Je ne me suis jamais permis d’accuser qui que ce soit et je me retrouve sur le banc des accusés. J’ai essayé plusieurs fois de lui parler et de lui expliquer mes raisons. Je lui ai expliqué que ces derniers mois, il devait me rassurer, il ne l’a pas fait et j’ai démissionné»

Spalletti convoité, De Laurentiis répond

La Fédération italienne doit désormais se mettre à la recherche d’un nouveau sélectionneur et le nom de Luciano Spalletti, qui a quitté le Napoli, revient avec insistance. Mais pour s’offrir l’entraîneur de 64 ans, la Fédération devra alors payer la clause de 3 millions inclue par le président Aurelio De Lauretiis pour la période sabbatique souhaitée par Spalletti lors de son départ. Une clause qui symbolise un «engagement non seulement envers Napoli mais envers tous ses millions de fans». Mais le patron napolitain ne veut pas faire de cadeaux : «Trois millions, ce n’est certainement pas beaucoup pour le Napoli. Dans le cas présent, ce n’est pas lié à l’argent mais c’est une question de principe. Cela concerne tout le système italien, qui doit se débarrasser de son attitude d’amateur pour faire face aux défis en gardant le respect des règles de l’entreprise. Tant que la règle restera l’exception, le système n’évoluera pas et il y aura toujours des cas Spalletti et des commentateurs qui ne savent pas comment une entreprise doit être gérée».

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Le président du Napoli en a rajouté une couche envers la Fédération italienne qui fait face à une nouvelle crise en interne, à l’heure où le Calcio reste bloqué dans un développement archaïque à l’économie fragile : «En ce qui concerne la Fédération, en observant l’histoire en discussion, ce qui me paraît le plus surprenant, c’est que nous arrivons à quelques semaines de deux matches très importants pour l’équipe nationale, avec la démission de l’entraîneur Roberto Mancini. A cet égard, il y a deux considérations principales à faire : on ne sait pas entretenir des relations avec ses collaborateurs, ce qui les conduit à démissionner ; il y a un manque d’instruments juridiques appropriés pour les retenir, déterminer le respect des contrats signés, également par la prévision de sanctions spécifiques». Reste à voir comment ces bras de fer vont se conclure mais tout pourrait s’accélérer dans les prochains jours.

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