PSG - Real Madrid : une rivalité naissante... qui devrait s'accentuer
La tension est quelque peu montée entre les deux clubs ces derniers mois. Mais que pensent vraiment les Madrilènes du Paris Saint-Germain ?
Ces dernières années, on a pu voir naître une énorme rivalité entre le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain. Nourrie par les réseaux sociaux notamment, où supporters des deux formations n'hésitent pas à se tirer le chignon, elle a pour origine les nombreux matchs entre les deux équipes - la remontada en tête de liste - ainsi que divers dossiers sur lesquels Parisiens et Barcelonais ont été opposés, comme le transfert de Neymar ou les feuilletons récurrents autour de Verratti ou Marquinhos. On peut le dire, c'est l'une des rivalités récentes les plus chaudes du moment dans le Vieux Continent, et c'est parti pour durer. En revanche, avec l'ennemi juré du FC Barcelone, les Parisiens entretenaient des relations plutôt cordiales. Jusqu'à peu...
Là aussi, on peut parler d'opposition et de désaccords de plus en plus marqués, même si elle concerne surtout les dirigeants plus que les supporters, pour l'instant. Effectivement, Leonardo a déjà, à plusieurs reprises, fait part de son malaise envers la direction madrilène dans le dossier Mbappé. Sans parler des différends entre Florentino Pérez, principal instigateur du projet Super League, et Nasser Al-Khelaïfi, nouvelle tête de figure de l'UEFA et farouchement opposé à ce projet de ligue élitiste entre cadors européens. Et le 9 mars au soir, il y aura une des deux équipes qui aura infligé un coup dur à son adversaire...
« En interne, depuis cet été, ce n’est pas les meilleures relations. Ils se sont mieux entendus par le passé », nous explique ainsi Pablo Gallego, fondateur du média Le Journal du Real et correspondant pour le groupe média espagnol Mediaset à Paris. « Avec l’affaire Mbappé, il y a eu un avant et un après. Le Real Madird ne comprend pas pourquoi le PSG a pu refuser une offre de 200 millions d’euros à un an de la fin du contrat du joueur. Pour eux ça n’a pas de sens, les lois du football et les règles ne s’appliquent plus, il n’y a plus de loi à partir du moment où tu as la possibilité de te financer par un état. Pour eux c’est, entre guillemets, la mort du foot, même si c’est un terme fort. Et c’est pour ça que Florentino Pérez veut développer la Super Ligue avec des règles bien strictes où les clubs seraient équivalents, avec un salary cap ».
Qu'en pensent les Madrilènes ?
Vous l'aurez compris, les relations ne sont pas au beau fixe entre les deux état-majors, et ce alors que du côté madrilène, on voulait, il y a quelques années encore, entretenir des rapports cordiaux avec les dirigeants qataris du PSG. Nul doute que Florentino Pérez ne porte pas vraiment le club de la capitale française dans son coeur... Mais dans la capitale du pays de Cervantes, on est pas forcément anti-parisien, du moins, pas comme ça peut être le cas du côté de Barcelone. Généralement, les supporters du Real Madrid sont plutôt indifférents à ce qui se passe à Paris, et observent ça de loin. Pour l'instant, ils voient les Franciliens comme un club capable de rivaliser sur le plan sportif, mais estiment que jamais les Parisiens n'auront leur aura ni leur prestige.
Un certain complexe de supériorité qui est notamment renforcé par l'affaire Mbappé, et une vision assez méprisante de la Ligue 1, que les Espagnols de façon globale ne suivent pas si ce n'est pour le Bondynois justement. La rivalité s'arrête au terrain pour eux, et reste purement sportive. Le PSG est un rival européen comme peuvent l'être le Bayern ou City, notamment depuis ce huitième de finale de 2018. « Le PSG, c’est une vitrine, c'est l’équipe qui a toutes les stars, le Real Madrid qui est le roi d’Europe a envie de montrer à ce club qui se veut grand qu'il reste le patron de l'Europe », précise ainsi Pablo Gallego. Cette double opposition sera donc l'occasion, pour les Madrilènes, de remettre les points sur les i...
Autre élément important à prendre en compte, le football espagnol est très identitaire. Les clubs sont soit propriété des socios - dans le cas du Real Madrid, du Barça, d'Osasuna et de l'Athletic - soit appartiennent et/ou sont présidés par des hommes d'affaires de la région, comme c'est le cas dans les deux clubs de Séville, de la Real Sociedad ou de Villarreal, entre autres. Les quelques cas de rachat par des capitaux étrangers se sont pratiquement toujours mal terminés qui plus est. Culturellement, les Espagnols ne sont donc pas habitués ni amateurs des achats de clubs par des investisseurs étrangers au pays, et même à la région. Pour eux, un club dont les succès sont majoritairement obtenus grâce, ou suite à un rachat n'ont pas la même valeur ni le même prestige. Et il faut aussi dire que le Qatar se traîne une réputation pas forcément joyeuse...
Des joueurs bien connus en Espagne
Comme expliqué plus haut, même si l'image du PSG en tant que club n'est pas forcément la meilleure en Espagne, il reste très respecté sur le plan sportif. Pour beaucoup, c'est même le meilleur effectif européen. Il y a beaucoup de joueurs qui ont brillé en Liga dans l'effectif, à l'image de Navas, Ramos, Messi, Di Maria, Neymar ou même Achraf Hakimi, et ils conservent une belle cote même si leur niveau actuel n'est pas le même que lors de leurs aventures espagnoles. Le Brésilien reste par exemple considéré comme l'un des tous meilleurs joueurs de la planète, et est présenté comme un énorme danger pour les troupes de Carlo Ancelotti, et ce alors qu'il n'a plus joué depuis plusieurs semaines.
Cas de figure un peu similaire pour Mauricio Pochettino par ailleurs, avec des avis qui diffèrent complètement de ceux qu'on peut entendre en France. Le tacticien argentin, vilipendé par de nombreux supporters parisiens, est considéré comme une référence en Espagne, et est très souvent présenté comme un sérieux candidat pour le banc du Real Madrid lorsque les Merengues cherchent un entraîneur. Les supporters madrilènes sont convaincus que l'ancien de Tottenham a plus d'un tour tactique dans sa manche, alors que Carlo Ancelotti commence lui à essuyer quelques critiques, notamment à cause de son animation offensive et de la gestion de certains joueurs. Dans les faits, même si les médias et les observateurs voient les Madrilènes légèrement favoris, une victoire parisienne est tout à fait considérée comme envisageable et ne surprendrait pas les Espagnols. Autant dire que, si Pochettino joue gros, c'est aussi le cas de son homologue italien...
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