L'économiste italien Marco Bellinazzo, auteur de diverses publications autour du football et de ses finances, a fait savoir qu'il ne faut pas s'attendre à voir de grosses sommes être dépensées cet été. Et certains clubs pourraient en souffrir...

Ce n'est un secret pour personne : la crise sanitaire du coronavirus se traduit par une grosse crise financière pour les clubs de football. Ces derniers n'ont pratiquement plus aucune entrée d'argent, et doivent prendre des mesures drastiques, comme la baisse des salaires, pour survivre. En France, où les diffuseurs refusent de payer les droits TV, on parle déjà d'un énorme prêt commun pour assurer la pérennité des formations de Ligue 1. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre : le prochain mercato devrait être plus calme, et ce même si en Espagne ou en Angleterre on spécule déjà sur des opérations XXL impliquant Neymar, Lautaro Martinez, Harry Kane ou Paul Pogba.
Les spécialistes en la matière eux sont formels. Interrogé par l'agence espagnole EFE, le prestigieux économiste italien Marco Bellinazzo en a dit un peu plus sur ce à quoi il faut s'attendre cet été, mais également pour la suite. « La bulle qui avait été créée par l'arrivée de Neymar au PSG explosera. L'inflation qu'on a pu voir après l'opération Neymar au PSG sera bientôt un souvenir lointain. Il sera difficile de revoir de telles sommes dépensées. On ne dépensera plus cent millions pour Dembélé », a-t-il ainsi annoncé.
Certains clubs comme la Juventus risquent d'être dans le dur
« Le CIES a récemment estimé que les joueurs vont perdre au moins 30% de leur valeur. Si tous les clubs doivent revoir leurs comptes, on verra très difficilement de telles dépenses. Cette crise sera un problème supplémentaire pour des clubs comme la Juventus, qui ont beaucoup investi ces dernières années et qui avaient l'habitude de combler les trous en faisant des plus-values », explique l'Italien. Même s'il ne cite que le club turinois, on peut imaginer que son raisonnement peut aussi s'appliquer à bon nombre d'écuries françaises, notamment celles spécialisées dans le trading de joueurs comme le LOSC.
Comme beaucoup d'autres avant lui, il signale également que les échanges d'actifs - de joueurs donc - entre les clubs seront monnaie courante cet été. « Le football européen est arrivé au 21.000 millions d'euros de chiffre d'affaires, et en 2000 il n'était qu'à 11.000 millions. Certains clubs comme le Real Madrid ou le FC Barcelone ont multiplié leurs chiffres par dix. Le football continuera à grandir, surtout chez les ogres européens, mais plus lentement que par le passé », a tout de même conclu Marco Bellinazzo, sur une note un peu plus rassurante. On sait donc à quoi s'en tenir pour le prochain mercato...