Nantes - OM : les notes du match

Soirée de gala pour le FC Nantes qui accueillait un OM mal en point en ouverture de la 33e journée de Ligue 1. Avec 40 points, les Canaris avaient l'occasion d'assurer ce soir, son maintien parmi l'élite. La mission s'annonçait difficile d'autant que Nantes n'a gagné aucun de ses huit matches contre un des membres du top 5 de Ligue 1. De plus, les Nantais n'avançaient plus depuis trois journées (1 nul et 2 défaites) alors qu'il iront à Toulouse pour un match crucial le weekend prochain, avant de recevoir le PSG dans deux semaines. Un résultat positif ce soir face à un OM mal en point depuis quelques semaines, serait le bienvenu du côté de La Beaujoire. Marseille qui venait d'enchainer deux défaites consécutives (contre Paris et à Bordeaux) et qui tombait pour la première fois du podium depuis le mois d'août. Pour revenir dans une bonne dynamique, Marcelo Bielsa devait se passer de Dimitri Payet, suspendu. L'occasion pour Michy Batshuayi de démarrer titulaire.

Et un OM en manque de confiance, ça se voit. D'entrée de jeu, très entreprenant au pressing, Nantes prit le dessus. Après une belle passe en profondeur de Veretout à destination d'Audel, Bedoya frappait juste au-dessus (2e). Une première alerte sur les buts de Mandanda qui en appelait d'autres. En cinq minutes de jeu, les Nantais bénéficiaient de cinq corners. Sur l'un d'entre-eux, Bedoya voyait le cuir lui échapper alors que les cages s'offraient à lui (5e). L'OM n'était pas au mieux et se faisait régulièrement prendre à défaut dans le dos. La vitesse du duo Gakpé-Audel gênait considérablement l'arrière-garde olympienne. Audel n'était pas loin d'ouvrir le score grâce à une jolie talonnade de son compère (9e). Gakpé récompensait le bon début de match de son équipe. L'ancien Monégasque profitait d'une grossière erreur de Rod Fanni pour propulser le ballon au fond des filets (1-0, 20e). Marseille réagissait et sur sa première occasion, faillit égaliser. Sur un centre de Djadjédjé, Riou déviait le ballon sur Batshuayi, seul au point de pénalty mais le Belge tirait au-dessus (29e). En froid avec l'arbitrage, Marseille se verra refuser justement un but pour hors-jeu (37e). C'est ensuite Alessandrini qui manquait le cadre d'un rien sur un bel enchainement contrôle-frappe (44e). L'OM repartait au vestiaire avec un handicap d'un but. Une situation logique tant les Nantais méritaient leur avantage.

Bielsa décidait de remplacer Imbula à le mi-temps par Thauvin, Alessandrini repassant à gauche. Marseille donnait tout pour revenir, mais se montrait trop brouillon devant. Thauvin ou Alessandrini privilégiaient les solutions individuelles, en vain. Les Bretons évoluaient alors en contre. Sur le premier, Audel mangeait Morel à la course et s’échappait pour défier Mandanda, mais l’arbitre sifflait une faute de l’attaquant (50e). Stupeur sur le banc nantais qui se voyait déjà mener 2-0. Puis, c’est Deaux qui frappait juste à côté (59e). Inefficaces, les Marseillais s’en remettaient aux coups de pied arrêtés. Gignac décroisait trop sa tête (63e), mais après plus d’une heure de jeu, Marseille n’avait toujours pas cadré la moindre frappe. Sentant son équipe souffrir, la Brigade Loire donnait encore plus de voix. Les duels s’intensifiaient. Audel, à court de rythme, s’écroulait perclus de crampes (77e). Puis Gomis se plaignait de la cuisse (79e). Un combat contre le chronomètre s’engageait. Nantes ne parvenait plus à dépasser le milieu de terrain, mais tenait le bon bout face à des Marseillais en manque total d’inspiration. Une dernière frayeur fera retenir le souffle du public jaune et vert. Fanni heurtait la transversale de la tête (90+2e). Marseille s’incline donc à la Beaujoire pour la troisième fois consécutive en Ligue 1 et pourrait voir Saint-Etienne lui passer devant. Nantes peut en revanche célébrer son maintien.

L'homme du match : Gakpé (7,5) : l'unique buteur du match (son troisième en Ligue 1 cette saison) a livré un match plein. Juste techniquement, sa vitesse a beaucoup gêné la défense marseillaise. Il s'est très bien entendu avec Audel devant. Il a terminé le match à bout de force comme ses coéquipiers.

Nantes :

• Riou (6) : le gardien s'est montré rassurant. Il n'a pas eu grand chose à faire mais l'a bien réalisé. Il est allé chercher beaucoup de ballons aériens en fin de match pour soulager sa défense. Une petite erreur qui aurait pu coûter chère mais Batshuayi s'est montré maladroit (29e).

• Cissokho (7): le Sénégalais aspire à rejoindre un meilleur club de Ligue 1, c'est mérité vu sa prestation de ce soir. Très généreux dans l'effort, il s'est rendu disponible devant et est parvenu à maitriser Ayew. Il a également reçu de nombreux coups dans les duels.

• Vizcarrondo (6): il a souffert dans le combat physique imposé par André-Piere Gignac, néanmoins le Vénézuélien s'est rattrapé grâce à son jeu de tête. Son manque de vitesse a été comblé par la ligne défensive particulièrement basse de Nantes. Il aurait pu coûter un pénalty à son équipe en fin de match (90e).

• Djilobdji (6) : match contrasté à l'image de son compère dans l'axe central. Le capitaine s'est montré solide face aux attaques marseillaises. Son placement s'est révélé judicieux puisqu'il a coupé de nombreuses transmissions mais une erreur aurait pu lui être fatale (37e) sur le but refusé à l'OM.

• Bessat (6) : dans un poste inhabituel pour lui qui a l'habitude d'évoluer un cran plus haut dans le couloir gauche, l'ancien Messin a plutôt tenu son rôle. Il s'est contenté de bien défendre n'offrant que peu de solutions offensives. Il a été pris deux fois à défaut par Alessandrini, cela aurait pu lui être fatal (37e, 44e).

• Deaux (7) : son jeu très physique a fait souffrir le milieu de terrain marseillais, notamment Imbula. Il a pressé sans cesse et est allé récupérer de nombreux ballons. Il a également su se projeter vers l’avant et aurait pu être récompensé par un but en contre-attaque (59e). Remplacé par Hansen (78e)

• Gomis (6,5) : lui aussi a pesé dans ses interventions. Il a su épauler son équipier au milieu et combler les montées de Cissokho notamment. Face à lui Basthuayi n'a pas existé, le serrant de près tout au long du match. Précieux, il s'est blessé en fin de match et a été remplacé par Alhadhur (81e).

• Bedoya (6,5) : l'Américain s'est montré très actif sur son côté droit. Hauteur d'une première bonne frappe (2e), il a beaucoup aidé Cissokho sur son côté lorsque les Marseillais montaient en nombre. Sa combattivité est bluffante.

• Veretout (6) : placé au poste de meneur de jeu, le champion du monde U20 a livré de très bons ballons pour les deux flèches de devant. Efficace dans ses transmissions et ses montées de balle, il a même eu l'occasion de frapper au but (65e). Il s'est un peu éteint sur la fin de match.

• Gakpé : Voir ci-dessus.

• Audel (6,5) : il fêtait seulement sa 9e titularisation ce soir et on se demande pourquoi. Il a beaucoup donné ce soir et se baladant souvent dans le dos de la défense marseillaise. Sa vitesse a été un danger constant pour l'OM. Il a manqué un peu d'efficacité devant à l'image de sa frappe écrasée (9e). Remplacé par Bammou (88e).

Marseille :

• Mandanda (5,5) : fortement mis à contribution dès le premier coup de sifflet, le remplaçant d’Hugo Lloris, chez les Bleus, ne pouvait rien faire face à l’énorme bourde de Rod Fanni (20e). On ne peut rien lui reprocher. Regrettable.

• Djadjédjé (6) : face aux assauts canaris du début de partie, l’Ivoirien a semblé le plus en difficulté, constamment pris dans son dos par Audel. Mais son renouveau a été synonyme de celui de l’OM, il parvenait à endiguer plusieurs actions de contre-attaque et proposait énormément offensivement.

• Fanni (3) : plutôt solide en début de match, l’ancien défenseur de l’Équipe de France s’est rendu coupable d’une erreur de débutant, à savoir un ballon plein axe, permettant à Serge Gakpé d’aller tromper Mandanda. S’il a failli égaliser en toute fin de match, avec son coup de tête rageur détourné sur la barre, les supporters marseillais ne retiendront que ce fait de jeu malheureux, qui au final coûte très cher.

• Nkoulou (5) : sur le banc à Bordeaux, le défenseur camerounais était de retour ce soir, après sa blessure à la CAN, lui qui a tant manqué à l’OM ces derniers mois. Malheureusement, son manque de rythme a sauté aux yeux. En retard sur les contres et juste dans ses interventions, l’ancien Monégasque n’a pas su préserver les siens, comme il le faisait si bien dans la première moitié de la saison.

• Morel (5) : pas très serein à l’entame de la rencontre, le latéral gauche, qui retrouvait son poste ce soir, est monté crescendo au fil de la rencontre, avec des débordements efficaces et des passes intelligentes dans les intervalles. Le Réunionnais aurait pu cependant être expulsé en fin de match pour son tacle à retardement.

• Romao (4) : invisible, il fut le maillon faible de l’OM de la première mi-temps. Perdu sur le terrain, l’ancien Lorientais n’a absolument rien apporté à son équipe, étouffé par la pression nantaise. Du mieux à la sortie des vestiaires, mais pas suffisant pour gommer ses erreurs du début.

-Imbula (6) : on comprend mieux pourquoi l’absence du frêle milieu de terrain a fait défaut aux Olympiens pendant le Classique, de par sa qualité technique et de par son volume de jeu. Bien en vue en première mi-temps, l’ancien de Guingamp fut toutefois un peu trop esseulé au milieu de l’entrejeu nantais. Remplacé par Thauvin (45e), auteur d’une entrée correcte.

• Alessandrini (6) : après sa très belle sortie à Bordeaux, l’ancien Rennais était préféré à Thauvin, à côté de ses pompes ces derniers temps, et il n’a pas fait mentir Bielsa. Un enchaînement, juste avant la mi-temps, plein d’entrain qui passa de très peu à côté de la cage de Riou (45e). Son repositionnement côté gauche l’a perturbé et cela s’est ressenti sur sa deuxième mi-temps, bien moins tranchante. Remplacé par Lemina (78e), qui aurait pu se muer en héros s’il avait mieux suivi le coup de tête de Fanni. Une entrée intéressante.

• Batshuayi (5,5) : repositionné en qualité de numéro 10, sous l’impulsion de Marcelo Bielsa, à la place de l’indispensable Dimitri Payet, le Belge s’est plutôt bien débrouillé dans ce rôle, même s’il a parfois manqué d’application dans ses transmissions. Il a passé le clair de son temps aux côtés de Gignac et, à l’inverse de son partenaire de l’attaque, réussi à se procurer des occasions : une frappe un peu trop enlevée (28e) et un but refusé (36e) en première période. Remplacé par Ocampos (58e), qui a tout tenté pour faire revenir son équipe dans la partie.

• Ayew (4,5) : un match sans, dans tous les sens du terme, pour le Ghanéen. Peu inspiré, il a été bien muselé par Cissokho, qui ne l’a pas lâché d’une semelle. Une soirée à oublier pour le grand frère de Jordan, tout comme sa simulation (90e).

• Gignac (5) : harcelé de toute part par la défense nantaise, qui lui livrait une bataille sans merci, l’attaquant titulaire de l’OM a fait ce qu’il a pu avec le peu de ballons qu’on lui a distillé. Une seule vraie occasion à se mettre sous la dent, une tête au-dessus (63e) après un corner vite joué par Thauvin. Le 100e but en Ligue 1 ne sera pas pour ce soir.