PSG : pourquoi il faut être patient avec Lucas Beraldo
Une nouvelle fois titulaire contre le Stade Brestois, en Coupe de France mercredi soir (3-1), Lucas Beraldo a encore eu bien du mal à réaliser une performance défensive pleine, au point où certains supporters commencent à douter de la nécessité de ce transfert, voire même du potentiel du défenseur brésilien. Mais la situation est loin d’être simple pour le natif de Piracicaba.
Le Paris Saint-Germain sera en quarts de finale de la Coupe de France après son succès en 8es contre le Stade Brestois (3-1), sur la pelouse du Parc des Princes. Cette rencontre a notamment été marquée par une nouvelle titularisation de la recrue hivernale, Lucas Beraldo. Malheureusement pour le Brésilien, cette soirée n’a pas été des plus fameuses, à l’image de toute la défense parisienne - hormis Danilo Pereira. L’ancien joueur de São Paulo a perdu 15 ballons et a surtout commis un total de trois fautes. Aligné sur le flanc gauche de la défense dans le 4-3-3 de Luis Enrique, sa copie a encore une fois laissé à désirer, alors que le Brésilien de 20 ans a perdu dix de ses quatorze duels joués durant la rencontre face aux Bretons. L’intégration du natif de Piracicaba reste encore compliquée mais plus les semaines vont passer, plus le rôle de Beraldo va grandir, le PSG n’ayant pas recruté un autre défenseur central durant le mercato d’hiver. Le club de la capitale reste en lice dans trois compétitions majeures : Ligue 1, Ligue des Champions et Coupe de France. Il devra rapidement prendre du poil de la bête pour ne pas gâcher son aventure parisienne car tout va très vite dans le football de 2024.
Mais Lucas Beraldo continue de croire en son rêve et est bien déterminé à faire de son mieux : «J’ai toujours rêvé d’être ici. Comme l’Europe a toujours été un objectif, je regardais, je suivais la Ligue des champions. Notamment les matchs de Paris, parce que Marquinhos m’inspirait. J’aime sa façon de jouer, son leadership. Il a toujours été capitaine où qu’il aille. Avant, ce n’était vraiment qu’un rêve, et aujourd’hui, c’est devenu une réalité. Je m’entraîne avec les meilleurs joueurs du monde. Ici, on a un incroyable centre d’entraînement avec des installations impressionnantes», avait d’ailleurs déclaré le jeune défenseur brésilien, dans son premier grand entretien accordé à nos confrères de La Voix du Nord. Mais hormis quelques sursauts endiablés, lors de sa grande première face à Toulouse, au Parc des Princes pour le Trophée des Champions, le Brésilien de 20 ans semble être en difficulté. Mais est-il vraiment nécessaire de le critiquer férocement et de remettre en cause la transaction réalisée par Luis Campos durant ce mercato d’hiver ?
Un contexte compliqué !
Arrivé en grande pompe en provenance du club de São Paulo, contre une enveloppe de 15 millions d’euros, Lucas Beraldo découvre l’Europe et son football bien différent de celui d’Amérique du Sud. Formé au São Paulo FC après de courtes piges dans les clubs de l’União Barbarense et du XV de Piracicaba, le numéro 35 du PSG sort d’une saison complète avec son ancien club. Un élément à ne pas oublier. En effet, lors de l’annonce de sa signature au Paris Saint-Germain le 1er janvier 2024, Beraldo venait de conclure une campagne entière, durant laquelle il a disputé plus de 50 matchs, toutes compétitions confondues, sous le maillot de la Tricolor Paulista durant l’année civile 2023. Sa dernière apparition datait du 7 décembre 2023, au cours d’un match de championnat national contre Flamengo, soit moins d’un mois avant son départ pour la France. Ces paramètres sont donc à prendre en compte pour mieux analyser et relativiser les débuts de Lucas Beraldo sous le maillot parisien. S’adapter à une nouvelle équipe et à une nouvelle ville dans un pays et un continent inconnus n’est déjà pas une chose aisée mais exiger de très hautes performances après une saison entière jouée avec un autre club relève d’une mission presque impossible pour un joueur aussi inexpérimenté.
Autre point à ne pas oublier qui complique grandement le développement de Lucas Beraldo avec Paris, son statut imprévu au sein de la hiérarchie du PSG. En raison de la grave blessure de Milan Skriniar et de la nouvelle opération subie par Presnel Kimpembe, le Brésilien a été contraint, dès sa première semaine à Paris, d’endosser le costume d’option défensive capitale. Son recrutement était d’ailleurs prévu, bien avant le pépin physique du Slovaque. Derrière le capitaine Marquinhos et le soldat Danilo Pereira, Lucas Beraldo fait presque figure de troisième défenseur central dans la rotation parisienne - dans le cas où Lucas Hernandez, qui peut être rebasculé dans l’axe, reste considéré comme un arrière gauche. Si l’ancien joueur de São Paulo continue d’adopter la bonne attitude pour progresser, ce rôle XXL que le staff parisien a été obligé, par la force des choses, de lui confier n’aide pas le joueur de 20 ans à pleinement s’intégrer et se développer. Le temps est toujours un atout indispensable chez les jeunes joueurs, encore plus pour les expatriés en provenance d’Amérique du Sud : «je pense que je vais beaucoup évoluer en travaillant tous les jours avec mes nouveaux coéquipiers, car ce sont les meilleurs. Chaque jour, auprès d’eux, je cherche ce que je peux améliorer», avait déclaré le principal intéressé.
Et enfin, l’utilisation de Luis Enrique est loin d’être simple à assimiler. Sur les six apparitions de Lucas Beraldo avec le PSG, quatre ont été en tant que défenseur central mais lors des deux rencontres contre le Stade Brestois (en Ligue 1 puis en Coupe de France), l’ancien joueur de SP a été titularisé au poste de latéral gauche. Un positionnement qu’il n’avait jamais expérimenté dans son club brésilien. Le roc défensif doit aussi apprendre à grandir en assimilant plusieurs dispositifs : défense à trois, défense à quatre dans toutes les variantes du 4-3-3 de Luis Enrique. Mais malgré tous ses paramètres difficiles, Lucas Beraldo ne baisse pas les bras : «Comme il parle espagnol, je comprends quand il donne des conseils, ça m’aide. Moi, je suis prêt à aider où il me mettra, dans l’axe ou latéral gauche. Je suis prêt à tout pour m’adapter», avait aussi précisé le défenseur brésilien dans son entretien. L’heure est donc arrivée de relativiser les débuts mitigés de Beraldo. Le temps donnera raison aux fervents défenseurs ou aux féroces détracteurs…
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