Vincent Labrune s’est mis tout le monde à dos

Par Maxime Barbaud
3 min.
Vincent Labrune, président de la LFP @Maxppp

Accusé d’avoir mal géré de nombreux dossiers dans une situation de crise économique pour le football français, Vincent Labrune ne dispose plus d’un soutien total de la Ligue 1. Il devrait pourtant être réélu sans trop de problèmes.

C’est un immense paradoxe. À un mois de l’élection à la présidence de la Ligue de Football Professionnel (10 septembre), Vincent Labrune n’a jamais semblé aussi fragilisé, touché notamment par plusieurs polémiques et sa gestion de l’attribution des droits TV de la Ligue 1 qui reste en travers de la gorge de pas mal de monde. Le président sortant est pourtant le grand favori à sa réélection face à une opposition incapable de s’organiser et fragilisée par le contexte entourant le football français. L’Équipe dresse une liste peu reluisante de tout ce qui est reproché à l’ancien patron de l’OM.

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Nous l’avons sommairement abordé en préambule, l’épisode des droits TV est dans toutes les mémoires des présidents de Ligue 1. Ils sont passés en quelques mois de la promesse du milliard d’euros à une négociation au rabais avec DAZN et BeIN Sports. Les clubs vont finalement devoir se partager entre 500 M€ et 600 M€, en fonction du prix de vente des droits internationaux. Labrune avait toutefois présenté sa candidature là-dessus lors de sa première élection en 2020. Candidat dit des « petits clubs », il avait battu Michel Denisot. Il a cependant mené une politique en faveur des locomotives, les clubs qualifiés en coupes d’Europe. 

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La gestion des droits TV et le rythme de vie dispendieux de la LFP ne passent plus

Aucune voix ne s’est élevée contre lui durant son premier mandat, et peu de voix osent le faire aujourd’hui, preuve de son poids. Waldemar Kita a émis de premières critiques, Laurent Nicollin, soutien de la première heure de Vincent Labrune, aussi. Outre la gestion des droits TV, certains présidents reprochent au patron de la ligue le trop grand train de vie de l’institution, à l’heure où il fait plutôt se serrer la ceinture. Entre son salaire (passé de 400 000 euros à 1,2 M€ par an) et les remboursements de frais (200 000 euros) sur les saisons 2022 et 2023, il faut réduire la voilure. L’Équipe rapporte l’existence d’un chauffeur attitré et d’une suite au Brach, un hôtel 5 étoiles à Paris. C’est ici qu’il donne rendez-vous. 

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L’accord avec CVC ne passe pas non plus pour certains. Le détail de sa rémunération présenté à la commission sénatoriale et un possible conflit d’intérêts (qu’il a démenti) ont même poussé la justice à ouvrir une enquête avec l’association anti-corruption AC. Le collège des présidents de Ligue 1 procède lui à un audit interne des comptes de la LFP, refusant tout de même que cet audit soit externe. On lave encore son linge sale en famille. Enfin, dernier point qui fait grincer des dents, la proximité affichée de Vincent Labrune, et même sa soumission, à Nasser Al-Khelaïfi, président à la fois du PSG et de beIN Media Group.

Une trop grande proximité avec Al-Khelaïfi

Il a assuré, pendant de longues semaines à qui veut l’entendre, qu’il disposait d’une offre orale de la chaîne qatarie de 700 M€ pour la diffusion du championnat. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient… BeIN n’a finalement pas tenu sa parole, venant en complément de l’offre de DAZN pour 100 M€, dont 20 M€ de sponsoring dédié à la promotion du Qatar. Pour certains dirigeants de clubs, il s’agit tout simplement de « la mainmise du Qatar sur la ligue. » En d’autres termes, face à la puissance du PSG, Vincent Labrune s’est incliné, estimant que la LFP était trop dépendante de la présence du meilleur club français en coupes d’Europe depuis de longues années. Au grand dam de tous les autres.

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