PSG : Rabiot, Mbappé, coups de pression… les révélations stupéfiantes du responsable de l’armée numérique !
Diffusé ce jeudi soir à 23 heures sur France 2, le documentaire de « Complément d’enquête » est revenu sur les méthodes du président du PSG et de beIN Media Group Nasser al-Khelaïfi. Une enquête mettant également en exergue l’influence du club de la capitale et notamment cette fameuse armée numérique…

Un documentaire qui risque de faire jaser. Ce jeudi soir, France 2 diffusait "Pouvoir, scandale et gros sous : les hors-jeux du PSG" dans le cadre de l’émission "Complément d’Enquête". Outre l’essor de Nasser al-Khelaïfi dans le monde du football, son rôle dans le feuilleton des droits TV ou encore le dossier tentaculaire des affaires de barbouzeries autour du PSG, le reportage est également revenu sur la fameuse armée numérique. Pour rappel, d’après Mediapart, une agence numérique aurait été engagée par le club de la capitale pour mener plusieurs combats sur les réseaux sociaux entre 2018 et 2020, afin de dénigrer des personnalités, des médias, et même des joueurs du club.
Une armée de l’ombre à l’initiative de Jean-Martial Ribes
«J’ai remonté le compte Paname Squad et j’ai rencontré une personne qu’on appellera Omar. Lui était la petite main derrière le compte. On révèle qu’il recevait en direct les ordres de Jean-Martial Ribes, l’ancien directeur de la com’ du PSG. On a eu confirmation qu’il y a eu plusieurs rendez-vous à la Factory. Ils étaient même accrédités de temps en temps sur la pelouse du Parc. Est-ce qu’ils ont reçu des ordres du PSG pour nuire en ligne ? Oui, pour mettre des coups de pression aux joueurs et aux supposés ennemis du club», avait d’ailleurs révélé Fabien Touati, le réalisateur de ce reportage, invité de l’After Foot sur RMC mercredi soir. Et nous en savons désormais plus.
Complément d’enquête s’est, en effet, rendu en Tunisie où l’agence U-réputation travaillait pour le PSG - une facture de 25 000 euros pour deux mois de travail en 2019 en atteste - et a notamment pu échanger avec le responsable de cette armée numérique. «Ils voulaient qu’on parle toujours bien du PSG. Si un compte influent parlait mal du PSG, ils voulaient le dégommer ! Il m’était demandé de mettre la pression sur les joueurs au moment des renégociations de contrat. Rabiot, le problème c’était sa mère dans la renégociation donc il fallait le faire mal aimer des supporters. Insulter Rabiot à cause de sa mère ça nous parait drôle, travailler pour le PSG, pour n’importe qui, c’est un truc de fou, ça fait rêver», a ainsi assuré le principal concerné, visage masqué.
S’il a par ailleurs confirmé que «l’actionnaire d’U-réputation et Nasser ont souvent discuté ensemble, ils se connaissaient», le documentaire a par ailleurs affirmé que Jean-Martial Ribes, l’ancien directeur de la communication du PSG, était à l’initiative de cette armée numérique. «Jean-Martial Ribes souhaitait mettre en place une stratégie de communication avec une armée de l’ombre sur les réseaux sociaux. Il a demandé un financement pour cela, accepté par Nasser», peut-on notamment lire au sein de ce reportage, qui prend pour exemple des comptes tels que Paname Squad s’en prenant à certains joueurs (Rabiot, Mbappé, Neymar) mais également au quotidien L’Equipe ou encore à Mediapart après l’affaire des Football Leaks. Pour illustrer cela, le documentaire revient notamment sur le cas de Neymar, qui s’en était pris à un supporter rennais en tribunes après la défaite du PSG en finale de la Coupe de France contre Rennes.
Le supporter agressé par Neymar a vécu un enfer
En colère, la star brésilienne Neymar avait, en effet, poussé un supporter qui filmait et insultait les joueurs parisiens lors de la remise du trophée. S’en suivait finalement une énorme polémique et une bataille juridique. Ce jeudi, Complètement d’Enquête a alors fait de grosses révélations sur ce dossier expliquant que le PSG, via son ancien directeur de communication Jean-Martial Ribes, avait utilisé des méthodes illégales pour faire pression sur le supporter nommé Nelson. «Il faut monter un dossier rapide sur lui. Il a peut-être un casier ?» aurait notamment déclaré Ribes qui est désigné comme donneur d’ordre dans la création d’une armée numérique.
«Il faut le défoncer, pourri son Insta et son Twitter» alors que le PSG a réussi à obtenir des informations personnelles sur son identité. L’une des personnes impliquées dans cette armée numérique a aussi confirmé l’implication de Ribes. «Ribes faisait ça pour Nasser, pour se faire mousser auprès de la direction. Bien sûr que c’est dégueulasse, ça ne se fait pas». Des coups de pression supposés également dans les affaires de barbouzeries autour du PSG. Questionné au cours de ce reportage, Hicham, l’ex-majordome de Nasser al-Khelaïfi, aujourd’hui en conflit avec son ancien patron, s’est, lui aussi, lâché : «lui (Nasser, ndlr) quand il est venu il ne parlait pas bien français, il avait besoin de quelqu’un pour ses courses, pour ses réservations. On était comme des frères. Les gens ne savent pas la vérité, ils pensent qu’on a eu les jet privés etc mais ce n’est pas ça la vérité».
Crachats, insultes, tentatives d’enlèvement… l’ancien majordome de NAK vide aussi son sac
«Je n’avais pas le droit de voir ma famille, je devais rester avec lui 24h sur 24, je n’avais pas de vacances, je pouvais dormir que quand le patron dormait. Tu reçois des messages à 4h du matin, des mails à 6h du matin et si tu ne réponds pas, tu vas avoir des problèmes. Il n’y a pas eu de violences physiques, mais morales, des crachats, des insultes», a également ajouté l’intéressé avant de revenir sur l’épisode de la baignoire alors que le parquet financier s’intéressait, au cours de l’année 2017, à plusieurs affaires mêlant le président parisien. «J’étais dans ma chambre, il est venu et il a mis tous les papiers dans une baignoire, ça a mis le feu dans la chambre, je ne regardais pas les documents, c’était des papiers de réunion, il a allumé le feu», a ainsi déclaré Hicham. NAK aurait ensuite cherché à récupérer à tout prix des vidéos privées et intimes filmées par des caméras installées dans son appartement, dont certaines concernaient l’émir du Qatar.
Des documents politico-financier "explosifs" finalement confiés à Tayeb Benabderrahmane, lobbyiste franco-algérien, et condamné quelques semaines plus tard à la peine capitale à Doha pour espionnage. Un sort également redouté par Hicham à en croire ses dires. «Nasser était au Qatar, il me dit il faut qu’on se parle, tu viens quand au Qatar ? Je lui dis que je ne pouvais pas venir tout de suite (…) J’ai compris qu’ils étaient en train de me piéger, qu’ils voulaient m’attraper là-bas, il voulait me mettre en prison. Ils ont essayé de m’enlever deux trois fois, des personnes (l’une d’elle est encore salarié du PSG) sont venus en bas de chez moi et ont voulu me forcer à me mettre dans une voiture. J’ai eu peur, j’ai commencé à crier. Je savais que si j’allais au Qatar, je n’allais pas revenir». À noter que le salarié du PSG a lui contesté en bloc ces accusations par la voix de son avocat mais ces nouvelles révélations risquent d’animer les débats au cours des prochaines heures…