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Coupe du Monde 2022 : le Mexique est au bord de la catastrophe nationale

Après avoir pris un point en deux rencontres, le Mexique a de fortes chances d'être éliminé, même en cas de victoire contre l'Arabie Saoudite, et signer ainsi sa pire participation mondialiste depuis 1978. Dans le même temps, le Tata Martino se fait descendre au pays.

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Hirving Lozano et Alexis Vega lors du match du Mexique face à l'Argentine au Mondial 2022 @Maxppp

Et si c'était la déception de ce début de Mondial ? Il y a d'autres concurrents comme l'Uruguay qui peuvent prétendre à ce titre maudit, mais une chose est sûre, le Mexique est parmi les principaux candidats à cette triste distinction. Depuis la Coupe du Monde 86 à la maison, El Tri a toujours passé les poules, atteignant les quarts lors de cette édition jouée en terres aztèques, puis enchaînant des qualifications puis éliminations en huitièmes sur les 7 tournois qui ont suivi. Cette année, au Qatar, l'objectif était d'enfin franchir cette barrière et retrouver les quarts de finale. Et les Mexicains avaient des arguments solides pour y croire, avec un effectif plutôt qualitatif, composé de briscards et de valeurs sûres, avec quelques nouveaux visages et des jeunes intéressants. Mais après deux journées de poules, c'est bien mal parti...

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Les Mexicains pointent ainsi à la dernière place du Groupe C, avec un petit point. Derrière l'Argentine, deuxième, et l'Arabie Saoudite, troisième, toutes trois avec trois points, et le leader polonais, qui affiche quatre unités au compteur. Avant ce match face à l'équipe d'Hervé Renard mercredi soir, l'écurie entraînée par le Tata Martino n'a plus son destin entre ses mains. Ou pratiquement plus. La victoire est logiquement impérative pour espérer décrocher un ticket pour les huitièmes, et dans le même temps, il faut que la Pologne batte l'Argentine. Ou alors, en cas de victoire argentine, il faudrait que le Mexique l'emporte sur le score de 4-0 pour doubler les Polonais à la différence de buts. Un match nul entre la bande de Robert Lewandowski et celle de Lionel Messi éliminerait directement les Mexicains. Seule une victoire 4-0 contre l'Arabie Saoudite permettrait au Mexique de passer quoiqu'il arrive dans le reste des rencontres. Autant dire que ce n'est pas gagné...

Martino se fait incendier

Il faut dire qu'au-delà des résultats, bien sûr décevants, c'est le contenu des rencontres qui a déçu beaucoup de fans du pays centraméricain. Incapable de réellement faire mal à la Pologne, puis affichant un visage très - même trop - défensif contre les Argentins, le Mexique a peut-être même été la pire équipe du Mondial offensivement parlant sur les deux premières journées. Compte tenu de l'effectif plutôt qualitatif de l'équipe, le jeu est jugé bien trop pauvre par les observateurs au pays. Et quand on sait que le Mexique n'a toujours pas marqué le moindre but, difficile de leur donner tort. Adolfo Ríos, ancien gardien du Mexique reconverti dans la politique, s'est par exemple lâché sur le Tata Martino. « On peut gagner ou perdre, ça fait partie de ce beau sport, mais perdre comme contre l'Argentine est une honte provoquée par un entraîneur tiède, qui a dit qu'il ferait "tout ce qui est possible pour que le Mexique gagne", au final il a fait tout ce qui est possible pour que le Mexique ne gagne pas ! Un foutage de gueule total ! », s'était-il emporté. Il fait dire qu'avec des éléments comme Hirving Lozano, qu'on ne présente plus, ou Alexis Vega, meilleur joueur du championnat mexicain qu'on devrait bientôt retrouver en Europe, difficile de comprendre comment le Mexique peut être aussi inoffensif.

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David Faitelson, célèbre journaliste pour ESPN, a aussi tiré sur le coach dans des propos rapportés par Marca : « un misérable tir cadré en deux matchs. Quatre rencontres en Coupe du monde de suite sans marquer. C'est ça, notre réalité footballistique. Cette équipe ne joue à rien, n'a aucun jeu, ne marque pas, et tout ce qu'elle a montré, c'est sa capacité à se sacrifier et à s'enfermer derrière ». Au pays, l'agacement est tel que certains vont jusqu'à accuser Martino d'être un cheval de Troie envoyé par l'Argentine pour saborder le Mondial du Mexique et aider son pays d'origine. Une théorie tirée par les cheveux, mais qui témoigne du ras-le-bol général des fans concernant leur coach, qui avait remporté la Gold Cup en 2019. L'ancien du Barça devrait d'ailleurs quitter son poste au terme de ce Mondial, quelle que soit l'issue finale pour le Mexique. Malheureusement pour nos amis outre-Atlantique, il y a de fortes chances que ses adieux soient plutôt tragiques, et le Mexique risque bien de signer son pire résultat mondialiste depuis plusieurs décennies...

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